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Politique Publié le mardi 21 février 2012 | L’expression

Offensive des militants du FPI sur la CPI : Les marches pourront-elles libérer Gbagbo?

© L’expression
Manifestation de partisans de Gbagbo devant la prison de la CPI à La Haye
Deux cent cinquante personnes selon la police ont manifesté samedi devant le centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye où est écroué l`ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l`humanité
Objectif : mettre la pression sur les juges de la Cour pénale internationale pour les contraindre à remettre Laurent Gbagbo, le Machiavel des lagunes, en liberté. Et, ses partisans ivoiriens et africains multiplient à l’envi devant sa cellule à La Haye.


Samedi, ils étaient des centaines de manifestants d’origine africaine mobilisés à l’ombre des bâtisses de la Cour pénale internationale (CPi) pour battre le pavé à l’effet de témoigner à l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, qui y est incarcéré, leur indéfectible soutien dans la dure épreuve qu’il traverse. Mais, au-delà, ils entendaient faire une démonstration de force à ses geôliers. Tout en espérant, avant le rendez-vous du 18 juin avec Fatou Ben Souda, entamer la raideur des juges de la Cpi. Et, ils ne sont pas à leur premier rush à La Haye. Ils viennent, ceux qui refusent d’avaler la pilule, de la France, d’Italie, d’Angleterre, de la Belgique… pour venir user les semelles de leurs chaussures, vociférer, et brandir des pancartes de fortune pour exiger de la cour la libération de leur mentor pourtant convaincu de crime de sang, crime contre l’humanité et de crime de guerre. Mais, savent-ils, ces «fous» de Gbagbo, la souffrance qui étreint les nombreuses familles à des milliers de kilomètres de là, en Côte d’Ivoire? Là où ces panafricanistes d’un autre âge s’égosillent dans les mégaphones en criant à la recolonisation et à l’impérialisme, en Côte d’Ivoire, des familles entières, endeuillées par la crise postélectorale, pleurent trois (3) mille morts. Des casiers de certaines chambres froides des morgues sont encore pleins. Les occupants sont en attente d’une sépulture digne. Pensent-ils, ces bienheureux vivants, ces marcheurs, de la Cpi, que la Côte d’Ivoire passera, même, au nom de la réconciliation nationale, ces trois mille morts par pertes et profits? Tous ces randonneurs de la Cpi, on le voit, n’ont aucune idée de ce qui s’est réellement passé sur les bords de la lagune ébrié. Ils n’ont pas subi le souffle des obus qui pleuvaient tous les jours sur les têtes des habitants d’Abobo. Ils n’ont pas vu la détresse des habitants de Yopougon fuyant les miliciens et mercenaires libériens qui avaient fait de la commune de la joie un no man’s land. Savent-ils, combien de fosses communes ces «chiens de guerre» ont laissé derrière eux lorsqu’ils ont été délogés par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) de Yopougon? Sont-ils au fait de la douleur des familles qui ont perdu l’un des leurs au nom d’un stupide article 125 qui donnait tous les droits aux partisans de Gbagbo de brûler un être humain accusé de délit de patronyme et de faciès? Savent-ils, les atrocités qui ont été commises dans le Moyen-Cavally, Bloléquin, Toulepleu, Guiglo, Duékoué… par les miliciens et autres mercenaires à la solde du défunt régime? Faut-il rappeler tous les crimes de sang qui ont jalonné ses dix ans de mandat? Les partisans de Laurent Gbagbo peuvent, loin des réalités ivoiriennes, se délecter de ses crimes. Mais, ils ne pourront pas entamer la soif des victimes qui en appellent tous les jours à la justice des hommes. Tous les observateurs des élections présidentielles du 28 novembre 2010 étaient convaincus qu’il avait perdu les joutes contre Alassane Ouattara, le candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Mais, au lieu de reconnaître sa défaite, Laurent Gbagbo a brandi, menaçant, la panoplie d’armes de destruction massive qu’il s’était offerte avec l’argent du contribuable ivoirien. Les emplettes de Laurent Gbagbo dans les armureries des Balkans ont coûté, selon des sources crédibles, 800 milliards de Fcfa à la Côte d’Ivoire. Pensent-ils, ces marcheurs de la Cpi, que ces armes ont été achetées pour aller tuer des agoutis dans les rizières à Mama, Ouragahio? Gbagbo a cassé de l’opposant. Et, aujourd’hui, il se retrouve dans l’une des luxueuses cellules de la cpi. L’illusion, certes, entretient l’espoir mais les marches ne suffiront pas à faire fléchir la Cpi qui, il faut le dire, tient en de bonnes mains sa proie.

K. Marras. D
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