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Société Publié le mercredi 22 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Après le travail... la récompense ?

Enfants, les parents, puis les professeurs nous berçaient de contes de fée. Il y avait des histoires de princesses et de princes charmants mais aussi…d’étudiants modèles. « Ils vécurent une vie professionnelle heureuse et eurent beaucoup d’argent » parce qu’ils avaient bien travaillé tout au long de leur cursus scolaire.
Quelle désillusion quand, une fois les diplômes en poche, il n’y a pas une horde de Directeurs attroupés devant votre établissement, se bousculant pour recruter. L’étudiant modèle réalise même que l’école qui se vantait de pouvoir caser tous ses élèves, sombre dans une léthargie déroutante. Seul face à son destin, il a le zèle du nouveau converti et arpente les ruelles du Plateau, son curriculum vitae en main, mieux habillé que les Directeurs des sociétés où il veut postuler. Au fil des fausses promesses, des entretiens sans suite, des propositions indécentes, il réalise qu’il n’y a pour lui qu’un poste de chômeur à temps plein à pourvoir immédiatement autour d’un jeu de dames.
Avec un peu de prière, de persévérance…ou de relations, il obtient un stage. Ah, la vie du stagiaire en Côte d’Ivoire ! Un, deux, trois ans de stage et plus si affinités, au mépris du code du travail, il y a des entreprises dont plus de la moitié de l’effectif est constitué de stagiaires. De la main d’œuvre à moindre coût voire gratuite puisque les stages rémunérés sont de plus en plus rares. On parle même de cabinets qui demandent aux stagiaires de payer quelque chose chaque mois pour la « formation » qu’ils vont recevoir, comme s’il s’agissait d’apprentis couturiers ou coiffeurs. Se plaindre signifierait le renvoi immédiat et des diplômés au chômage, il suffit de se baisser pour en ramasser. La longue crise que la Côte d’Ivoire a traversée a laissé des séquelles graves au niveau de l’emploi. Sans expérience, les chances de se faire embaucher sont encore plus minces. Le jeune diplômé accepte donc de se sacrifier, serre les dents et croise les doigts espérant pouvoir pratiquer les théories qu’on s’évertuait à lui inculquer à l’école.
Que nenni ! Au lieu d’avoir un maître de stage qui lui montre les rouages du métier, et l’aide à s’insérer dans la vie professionnelle, il lui fait découvrir les meilleurs points de vente de bananes braisées et de beignets. Or, ce n’est pas en allant des vendeuses à la photocopieuse du bureau, qu’il pourra soutenir une thèse, à moins de vouloir parler de l’impact des beignets chauds sur la rentabilité et la réactivité d’un chef de service : cas de l’entreprise X.
Oh, il y a encore des compagnies correctes envers leurs employés et leurs stagiaires, mais ce sont malheureusement les exceptions. Exil, retour à la terre, entrepreneuriats, chacun essaie de survivre en attendant La Solution. Nous espérons tous qu’elle arrivera bientôt.

yehnidjidji.blogspot.com
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