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International Publié le jeudi 23 février 2012 | Nord-Sud

Wade, l’arroseur arrosé

© Nord-Sud Par DR
Sortie de crise : le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade tente une médiation en Côte d`Ivoire
Photo d`archives
C’est l’histoire de celui qui est toujours prompt à montrer la voie à suivre aux autres. Mais ne veut recevoir de leçons de personne. En décidant de briguer un troisième mandat le 26 février contre l’avis de l’opposition et de la société civile, Abdoulaye Wade semble donner tout son poids à un dicton très célèbre à Abidjan : «fais ce que je dis, mais ne fais pas ce que je fais…» Aujourd’hui, bien d’observateurs ont du mal à reconnaître en Abdoulaye Wade cet homme qui, au plus fort des récentes crises ivoirienne et libyenne, s’était érigé en donneur de leçons. Sans précipitation, on peut écrire que l’opposant historique sénégalais a décidé de se «Gbagboiser». En référence surtout à l’entêtement d’un Laurent Gbagbo, battu dans les urnes, à s’accrocher au pouvoir par la force des armes en novembre 2010 en Côte d’Ivoire. Sans porter de gants, Abdoulaye Wade avait conseillé à l’ex-président ivoirien d’avoir l’élégance de l’ex-président Diouf en se retirant des affaires. Le «Sage Wade» n’avait pas été écouté, et Laurent Gbagbo est aujourd’hui en prison à La Haye, après une violence post-électorale qui a fait plus de 3000 morts. En juin 2011, il fut également le premier chef d’Etat à débouler à Benghazi, berceau et bastion de l’insurrection qui embrasait la Libye. Là, dans sa grande sagesse, il avait sommé «les yeux dans les yeux» Muammar Kadhafi, ce frère-guide jusqu’alors couvert d’égards, de se retirer : «Plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra.» Une fois encore, les conseils du Sage étaient tombés dans des oreilles de sourd. Après 42 ans de règne sans partage, en fuite après la chute de Tripoli en août 2011, il a été tué le 20 octobre courant. On a en mémoire qu’en 2006, alors que le président Olusegun Obasanjo s’apprêtait à briguer un troisième mandat au mépris de la Constitution nigériane, Abdoulaye Wade, toujours lui était allé lui parler. Le maître d’Abuja avait dû la mort dans l’âme jeter l’éponge, sous la pression de la rue certes, mais aussi sur les recommandations de ses pairs africains, le «Gorgui» en tête. Aujourd’hui, au moment où la rue gronde contre sa candidature à l’élection présidentielle du 26 février, et surtout après des violences ayant fait 6 morts, on peut retourner à Abdoulaye Wade son célèbre conseil : «Plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra.» Le président-candidat Wade doit surtout comprendre que les conseils, surtout s’ils sont sages comme ceux qu’il avait prodigués à ses pairs en difficulté, ne sont pas faits que pour les autres. Il devrait savoir donner l’exemple. A l’épreuve de la tentation du pouvoir, Wade a plus que jamais l’occasion d’appliquer ses préceptes, de démentir ceux qui l’ont, jusque-là, pris pour un «assoiffé du pouvoir». Olusegun Obasanjo est en tout cas à Dakar pour parler à son ancien conseiller. Sera-t-il écouté. L’avenir nous le dira.

Bakayoko Youssouf
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