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Société Publié le jeudi 23 février 2012 | Nord-Sud

Tueries à répétition, menaces de déstabilisation : Comment sauver l’Ouest ?

La barbarie à l’Ouest est, de nouveau, à la Une de l’actualité. Une situation qui pose l’éternelle question du renforcement de la sécurité dans cette partie du pays.


Le sang a encore coulé à l’Ouest. Encore une affaire rocambolesque dans laquelle les partisans de Laurent Gbagbo espèrent tirer quelques dividendes politiques. Et pourtant, de bonnes sources, les hommes de l’ancien régime au pouvoir pourraient avoir leurs mains derrière ce drame qui a fait six morts. Les tueurs de mardi dernier seraient, en effet, apparemment des mercenaires libériens, qui également intéressés par les actes de grand banditisme ont pu opérer grâce à leur bonne maîtrise du terrain. Selon leurs plans pour déjouer la vigilance des soldats ivoiriens, ils utilisent soit les pistes de la forêt de Taï, soit des embarcations sur le plan d’eau lagunaire. Ce qui compliquerait la tâche du commandant Losséni Fofana, c’est le fait que la plupart des éléments dont il disposait, ont été envoyés sur d’autres théâtres d’opération. Ceux qui viennent d’être déployés dans le cadre du renforcement de la sécurité dans la région, ne maîtrisent donc pas aussi bien la zone. Mais, au-delà de ce facteur, c’est que cette région a été transformée, dix ans durant, en poudrière par les pro-Gbagbo. Ils y ont développé de juteuses affaires avec les mercenaires libériens, sans oublier les armes de guerre que les cadres pro-Gbagbo ont distribuées à tour de bras aux jeunes autochtones. Du coup, la solution à l’épineuse question sécuritaire passe par le redéploiement dans la zone, des soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui y avaient été envoyés pour combattre les forces pro-Gbagbo, notamment les milliers de mercenaires et de miliciens, dans le cadre de la crise post-électorale. « Non seulement, ils sont aguerris aux techniques de guérilla utilisées par les mercenaires libériens mais, ils sont à même de débusquer les braqueurs et autres bandits de grand chemin qui pullulent dans la région », est persuadé un militaire à la retraite, originaire de la zone. Pour lui, en effet, si la zone qui part de Sipilou à Bin-Houyé est jusque-là restée calme, c’est parce que les soldats des Frci qui y sont stationnés, le sont depuis des mois. La surveillance de la ligne frontalière ivoiro-libérienne devrait donc être renforcée à partir de Bin-Houyé jusqu’à Tabou (Sud-ouest). Cette surveillance devrait se faire avec les forces onusiennes présentes au Libéria. Une fois ce dispositif mis en place, conseille notre interlocuteur, il faut engager le combat de la récupération des armes qui circulent en grande quantité dans la zone. « C’est une tâche ardue mais, à un moment donné, il faut se donner les moyens de la réaliser. Comment le faire est une des questions essentielles qu’il faut mettre sur la table entre la Côte d’Ivoire et le Libéria pour commencer à faire quelque chose. Sinon, la région continuera d’être une sorte de Somalie entre les deux pays », argumente notre interlocuteur. Ces actions, selon le militaire à la retraite, doivent être sous-tendues par la sensibilisation des populations autochtones. « Si elles coopéraient efficacement avec les Frci, il y a certainement des drames qu’on auraient pu éviter. Certaines de ces populations sont persuadées que les Frci sont une armée d’occupation dont il faut se débarrasser surtout qu’elles soupçonnent une sorte de complicité entre les soldats ivoiriens et les allogènes », propose-t-il. « Il faut expliquer aux populations que la paix qui revient dans la région, profite à tous », ajoute notre interlocuteur.

Marc Dossa
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