x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 23 février 2012 | L’expression

Enseignement supérieur : Les doctorants réclament le paiement de leurs bourses

Depuis plusieurs mois, entre le ministère de l’Enseignement supérieur et les doctorants, c’est du ‘’je t’aime moi non plus’’. Ces futurs docteurs réclament le paiement de leurs bourses de l’année universitaire 2009-2010, pendant que la tutelle leur demande de patienter.

Ils tenaient à se faire entendre mercredi. Et ils y sont parvenus à travers leur entrée fracassante au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Aux environs de 11h30 ce jour, une trentaine de doctorants ont fait irruption au cabinet du ministre, Cissé Ibrahim Bacongo, pour crier leur colère. Ils exigent le paiement de leurs bourses de 2009-2010 qui s’élèvent à environ 804 millions de Fcfa pour 1.340 doctorants à raison de 600 mille Fcfa par mois. Les forces de l’ordre ont pu calmer les ardeurs de ces futurs docteurs. Mais il y a une semaine, ces jeunes gens se sont prononcés face à la presse au Centre ivoirien de recherches économiques et sociales (Cires). A cette occasion, les doctorants ont dénoncé l’attitude de leur ministre qui, selon eux, ne veut pas payer leurs bourses. Au dire de leur porte-parole, Mafou Kouassi, après plusieurs tentatives infructueuses auprès du ministre de tutelle, ils se sont tournés vers le Premier ministre et la Première dame. Malheureusement, toutes ces démarches sont restées vaines. « Nous nous sommes donc rendus au Trésor le 28 novembre, afin de savoir si un problème de trésorerie n’était pas à l’origine du blocage du paiement de nos bourses. Pendant que nous étions en discussions avec le directeur adjoint de la trésorerie Abidjan-nord, des détachements de la police du premier arrondissement ont débarqué sur les lieux. Après une heure d’échange avec ces derniers, nous sommes convenus d’aller rencontrer le Directeur des affaires financières (Daf) du ministère de l’Enseignement supérieur. Mais les échanges, là encore, se sont soldés par le refus du paiement des bourses sous prétexte que les universités sont fermées. Et en même temps, on nous fait savoir que les doctorants de Bouaké ne sont pas concernés par cette mesure », explique le porte-parole. Ce dernier soutient que depuis le paiement de la bourse de 2008-2009 en août 2010, ils n’ont plus reçu aucun copeck. Et depuis lors, leur vie est devenue un calvaire dans leurs foyers, surtout avec la fermeture des universités. «Cela fait plus d’un an que nous sommes sans argent. Alors que nous devons faire face à des charges quotidiennes. Nous n’avons plus droit aux chambres universitaires qui nous permettaient de réduire nos dépenses. Aujourd’hui, nous sommes condamnés à louer des maisons qui coûtent cher. Et ceux d’entre nous qui ont 35 ans et plus n’ont plus droit à la carte de bus. Nous ne travaillons pas encore, parce que nous n’avons pas fini nos recherches à l’université», se désole D.D, étudiant en 2ème année de thèse en Criminologie à l’université de Cocody. Comme lui, ils sont nombreux, depuis la chute de Gbagbo et la fermeture des universités d’Abidjan, à broyer du noir. G. Jean Claude, doctorant en Science de gestion de l’environnement, se tourne les pouces depuis plus de 6 mois. «J’avais déjà terminé mes enquêtes de terrain et quasiment la rédaction de mon travail quand l’université a été fermée. Je pense avoir tout achevé aujourd’hui. Il me faut tout juste de l’argent pour faire les tirages afin de remettre l’exemplaire à mon directeur de thèse. Nous regardons depuis plusieurs mois du coté du ministère de l’Enseignement supérieur, mais malheureusement, aucun signe d’espoir ne nous est donné», se lamente-t-il. Ces futurs docteurs, qui en dernier ressort ont rencontré la Première dame, Dominique Ouattara, espèrent avoir gain de cause. Surtout que, avancent-ils, ils ont ouï dire qu’on leur permettra, malgré la fermeture des universités, de soutenir les thèses. «Et la soutenance de thèse nécessite des moyens financiers », lâche un des mécontents.

L’avis du ministère

Et cela, le ministère ne l’ignore pas. Mais pour la tutelle, les futurs docteurs doivent patienter. Ils ne percevront, précise-t-il, leurs dus qu’une fois les universités ouvertes. «Les doctorants doivent comprendre qu’ils auront leurs bourses à l’ouverture des universités, mais pas avant», nous a confié le ministre Cissé Ibrahim Bacongo. Selon un de ses proches, le ministre estime qu’avec la fermeture de ces temples, on ne peut pas savoir qui est doctorants boursiers et qui ne l’est pas. Mieux, pour le patron de l’Enseignement supérieur, il n’y a pas que les doctorants qui perçoivent les bourses. «A quel titre devons-nous payer les bourses des doctorants au détriment des autres étudiants boursiers», s’interroge cette source proche du ministère. En un mot comme en mille, les doctorants doivent s’armer de patience et attendre l’ouverture des universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé.

Touré Yelly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ