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Sport Publié le mercredi 29 février 2012 | Le Democrate

Zoff, 70 ans de passion

Près de 30 ans après avoir brandi la Coupe du Monde de la Fifa, le 11 juillet 1982 dans le stade Santiago Bernabeu de Madrid, le mythique gardien italien Dino Zoff a fêté hier ses 70 ans dans le calme de sa maison de Rome, entouré de ses petits enfants.

Zoff , c’est 570 matches en série A, entre ses débuts le 24 septembre 1961 à sa retraite le 2 juin 1983. Un homme discret qui a tout gagné, aussi bien en club qu'avec l’Italie. Zoff, c’est aussi 332 rencontres consécutives en Série A sous le maillot de la Juventus sans la moindre blessure avouée en 11 ans même s’il a parfois joué avec deux côtes cassées. "Je pourrais énumérer toutes les victoires que vous avez réussi à remporter grâce à votre compétence, votre talent et votre capacité à affronter n'importe quel obstacle, presque avec désinvolture ", lui écrit le Président de la Fifa Joseph Sepp Blatter à l'occasion de son anniversaire. Sur le terrain, Zoff était en effet comme dans la vie : sobre et efficace. Et quand on lui demande pourquoi il a choisi ce poste à haut risque il répond sans hésiter: "je n'ai jamais été un artiste ou un créateur. J'ai toujours préféré la solitude".

"Être et non paraître"

Pas de grandes envolées ni de gestes inutiles, un placement exemplaire sur la ligne, un grand sens de l'anticipation, des arrêts réflexes étonnants, une prise de balle parfaite. A force d'abnégation et de travail, l’homme du nord de la botte est finalement devenu aux postes défensifs ce que Pelé est aux attaquants : une légende. Le plus marquant est sans doute son titre de champion du monde décroché à 40 ans et cinq mois en 1982 en Espagne après avoir notamment réussi une extraordinaire parade face au Brésil. "Il faut avoir du courage pour se présenter à plus de 40 ans à une Coupe du monde. Ce n'est pas l'âge qui compte mais la qualité. C'est incroyable d’avoir réussi à arrêter ce coup de tête d'Oscar dans l'angle. Au Brésil ils s'en rappellent encore", s'émerveille le Président Blatter. Zoff a toujours su se faire violence, en silence, se remettant sans cesse en cause. S’il n'a jamais été un grand bavard même, il est doté d'une force de persuasion peu commune pour faire passer ses idées. "Votre authenticité est la qualité que j'estime le plus chez vous. Être et non paraître. Dans un monde de plus en plus bruyant vous vous êtes toujours fait entendre avec des mots mesurés, équilibrés, justes. Pas besoin de hausser le ton pour se faire entendre. C'est le contenu qui est important", souligne encore le président de la Fifa. Mais si Zoff parle peu, il ne le fait jamais pour ne rien dire : "Je parle peu, il est vrai. Mais, dans ma région dans le Frioul, nous avons une sorte de pudeur dans la manière d'exprimer nos émotions".
Trente ans après sa retraite comme joueur et près de dix ans au terme d’une brillante carrière d’entraîneur et de dirigeant, Dino Zoff est toujours aussi aimé en Italie où il reste une référence. La fameuse partie de cartes dans l’avion du retour entre Madrid et Rome où il était associé au Président de la République Sandro Pertini, contre son entraîneur Enzo Bearzot et Franco Causio, la Coupe du monde posée sur un coin de la tablette, illustre le côté rassurant d’un homme simple, correct et honnête.

Les saisons de la vie

S'il pleure toujours la mort de son ami Gaetano Scirea "avec qui un regard suffisait pour se comprendre", il se souvient avec respect du "petit café" que Giovanni Agnelli venait prendre à la mi-temps dans les vestiaires quand la Juventus jouait à domicile. "Jamais pour une interférence tactique ou technique. Juste pour un encouragement. Une présence absolument discrète", précise-t-il. Pour Zoff, "Michel Platini, Jose Altafini et Omar Sivori ont été les joueurs les plus forts" avec qui il a joué et, parmi les joueurs qu'il a dirigés, "Francesco Totti, que j'ai fait débuter en Nazionale, est un phénomène de technique et de puissance qui avait les moyens de laisser une image encore plus marquante".
Même s'il se contente désormais de regarder les matches à la télévision, il regrette aujourd'hui un football où l'on "attache trop d'importance à l'aspect physique et au spectacle au détriment de la technique". Ce septuagénaire entretient quotidiennement sa condition physique en se partageant entre le golf, le tennis, la piscine et la vie en famille. "La vie m'a beaucoup donné et j'ai pu exercer la profession qui me plaisait et dont je rêvais", souligne Zoff qui précise : "je suis un paysan et les saisons de la vie doivent respecter celles de la nature".
"Indépendamment de tous les trophées que l'on peut gagner, c'est cette authenticité qui fait la différence entre un présumé champion et un vrai", conclut le Président Blatter en souhaitant "un bon anniversaire" à cette personnalité aussi attachante que discrète.

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