«Dura lex, sed lex » (la Loi est dure, mais c`est la loi), dit le dicton. Si cette assertion reflète la vérité, elle semble poser d’énormes problèmes à la Commission électorale indépendante(Cei) et à ses membres. En tous cas, pour son porte-parole, Bamba Yacouba, la Cei peut bien se passer de l’assise juridique pour mener à bien sa mission. A prendre au sérieux, sa sortie, hier mercredi, dans les colonnes d’un confrère. Bamba Yacouba est très remonté contre le Conseil constitutionnel parce que, tout simplement, l’institution que préside Francis Wodié a invalidé certains résultats du 11 décembre, contraignant ainsi à un autre tour de vérité dit élections partielles, les premières d’ailleurs en terre ivoirienne. Jetant son dévolu sur l’institution dont la mission et la présence dans l’ordonnancement juridique et institutionnel oblige plus d’un à inscrire la Côte d’Ivoire sur la liste des pays en voie de démocratisation, le porte-parole de la Cei a dû ignorer ce que pèse la loi « dans la transparence d’élections ». Ce vocable si cher à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds gêne à tel point les membres de la Cei qu’ils ne se sont pas fait prier pour tomber le masque et justifier les suspicions de fraudes observées lors des élections du 11 décembre, ainsi que les conséquences qui en découlent avec les pertes en vies humaines. Pour l’homme chargé de l’organisation des élections, rien ne sert de relever ces faits avérés qui font perdre le « temps » à l’Etat. « En invalidant les résultats du vote dans les onze (11) circonscriptions, le Conseil constitutionnel voulait-il nous décrédibiliser( ?). Il aurait dû nous faire confiance. La preuve est là que les résultats que nous avions proclamés après compilation et vérification des procès-verbaux étaient bons, puisque les résultats de ces partielles donnent vainqueurs tous ceux que nous avions déclarés élus », soutient-il dans les colonnes du confrère Nord Sud Quotidien de mercredi, sans porter de gants. Avant de mettre le pied dans le plat en ces termes : « Nous sortons d’une crise et nous avons besoin de fonds pour reconstruire le pays et nous remettre rapidement au travail. Malheureusement, on vient de gaspiller de l’argent pour organiser des votes qui ont abouti aux mêmes résultats. (…). La reprise des élections vient de nous faire perdre du temps que nous aurions pu consacrer à autre chose », critique vertement Bamba Yacouba. A l’analyse, le porte-parole de Youssouf Bakayoko fait fi de la prudence qu’il faut observer dans de telles situations. Car, ne dit-on pas que la confiance n’exclut pas le contrôle ? En d’autres termes, Wodié aura-t-il péché en disant le droit ? Quelle crédibilité irréprochable sans une base juridique dans la proclamation des résultats d’élections estimées justes et transparentes ? A défaut, à quoi aurait servi la prestation de serment ? Les cas de Bonon et Fakobly doivent interpeller la Cei et son porte-parole.
BORIS N’GOTTA
BORIS N’GOTTA