Yahya Abdul-Aziz Jemus Junkung Jammeh. On ne lui connaît pas ce lourd patrimoine patronymique à Banjul. Mais le règne du président gambien, s’annonce aussi long et interminable que son nom. Une parenthèse pour la démocratie dans ce petit pays d’environ 1,7 millions d’habitants et enclavé.
Philippe Lenoir Yahya Jammeh, hier, aujourd’hui et éternellement, ainsi soit-il ! L’intéressé, en plein délire, n’a-t-il pas déclaré récemment être prêt à faire 100 ans au pouvoir. Pour faire court, Yahya Jammeh restera président de la Gambie aussi longtemps que Dieu et les Gambiens le voudront. Avec ses 17 ans de règne, il est bien parti pour battre le record (30 ans) de longévité politique de son prédécesseur Dawda
Jawara, qu’il a déposé le 22 juillet 1994, à l’issue d’un coup d’Etat sans effusion de sang.
Yahya Jammeh avait alors 29 ans et venait de boucler un stage de formation de police militaire aux Etats-Unis. Deux ans après son coup de force, le président Jammeh instaure la démocratie. Au contact du pouvoir, Yahya Jammeh a changé, l’ambition politique et le désir de rester chef de l’Etat ont dévoré le jeune président. En 2002, il tord le cou à la Constitution, supprimant le principe de limitation du mandat présidentiel et mettant potentiellement ainsi un terme à l’alternance démocratique. Tous les ingrédients d’un régime dictatorial sont réunis.
L’opposition, persécutée, déplore chaque jour des disparitions, enlèvements, exécutions extrajudiciaires ou tortures inhumaines et dégradantes dans ses rangs. Dans les médias, il n’y a de place que pour Son Excellence Cheikh Professeur El Hadj Docteur Yahya A.J.J. Jammeh, comme il aime à se faire appeler. Les journalistes qui sortent des rangs apprennent à leurs dépens qu’on ne rompt pas avec le système Jammeh. A l’instar de Deyda Hydara, 58 ans, assassiné il y a sept ans. Avec 72 % des voix, Yahya Jammeh a remporté l`élection présidentielle à tour unique devant ses opposants Ousainou Darboe
et Hamat Bah, qui ont respectivement recueilli 17 %, 11 % des voix.
A 46 ans, Yahya Jammeh, leader de l`Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (Aprc) a commencé son quatrième mandat de cinq ans à la tête de la Gambie, sans aucune perspective d’alternance possible. Depuis qu’il a sauté le verrou constitutionnel de la limitation des mandats, Yahya Jammeh ne vit plus dans la hantise de la défaite : «ai-je l`air d`un perdant ? Je ne peux perdre en aucune manière, à moins que vous me disiez que les Gambiens sont fous !», avait-il déclaré, le 24 novembre dernier, jour du vote. Il lui arrive même d’être sentencieux sur la perspective de quitter le pouvoir : «par la volonté de Dieu, je dirigerai ce pays aussi longtemps que j`en ai envie et je choisirai quelqu`un pour me remplacer». Avec quelques projets d`infrastructures réalisés (aéroport, routes, université, hôpitaux, écoles…), Jammeh est crédité d’une image de « président bâtisseur ». Et il s’en félicite lui-même : « moi, en tant que président, je m`en fous de ce que les autres disent. Ce qui m`importe, c`est le développement de ce pays. (...) En 17 ans, j`ai fait plus que les Britanniques n`ont pu faire en 400 ans ». Emmitouflé dans un boubou, généralement blanc, avec chéchia, écharpe, chapelet au cou et sceptre en main, Jammeh cultive aussi l`image d`un chef de culte. En somme, un marabout qui prétend avoir des «dons» pour «guérir» divers maux, dont l’épilepsie, le sida et la stérilité. Difficile de déloger un tel personnage qui, de surcroît, ne craint manifestement pas de finir comme Moubarak ou Kadhafi.
Philippe Lenoir Yahya Jammeh, hier, aujourd’hui et éternellement, ainsi soit-il ! L’intéressé, en plein délire, n’a-t-il pas déclaré récemment être prêt à faire 100 ans au pouvoir. Pour faire court, Yahya Jammeh restera président de la Gambie aussi longtemps que Dieu et les Gambiens le voudront. Avec ses 17 ans de règne, il est bien parti pour battre le record (30 ans) de longévité politique de son prédécesseur Dawda
Jawara, qu’il a déposé le 22 juillet 1994, à l’issue d’un coup d’Etat sans effusion de sang.
Yahya Jammeh avait alors 29 ans et venait de boucler un stage de formation de police militaire aux Etats-Unis. Deux ans après son coup de force, le président Jammeh instaure la démocratie. Au contact du pouvoir, Yahya Jammeh a changé, l’ambition politique et le désir de rester chef de l’Etat ont dévoré le jeune président. En 2002, il tord le cou à la Constitution, supprimant le principe de limitation du mandat présidentiel et mettant potentiellement ainsi un terme à l’alternance démocratique. Tous les ingrédients d’un régime dictatorial sont réunis.
L’opposition, persécutée, déplore chaque jour des disparitions, enlèvements, exécutions extrajudiciaires ou tortures inhumaines et dégradantes dans ses rangs. Dans les médias, il n’y a de place que pour Son Excellence Cheikh Professeur El Hadj Docteur Yahya A.J.J. Jammeh, comme il aime à se faire appeler. Les journalistes qui sortent des rangs apprennent à leurs dépens qu’on ne rompt pas avec le système Jammeh. A l’instar de Deyda Hydara, 58 ans, assassiné il y a sept ans. Avec 72 % des voix, Yahya Jammeh a remporté l`élection présidentielle à tour unique devant ses opposants Ousainou Darboe
et Hamat Bah, qui ont respectivement recueilli 17 %, 11 % des voix.
A 46 ans, Yahya Jammeh, leader de l`Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (Aprc) a commencé son quatrième mandat de cinq ans à la tête de la Gambie, sans aucune perspective d’alternance possible. Depuis qu’il a sauté le verrou constitutionnel de la limitation des mandats, Yahya Jammeh ne vit plus dans la hantise de la défaite : «ai-je l`air d`un perdant ? Je ne peux perdre en aucune manière, à moins que vous me disiez que les Gambiens sont fous !», avait-il déclaré, le 24 novembre dernier, jour du vote. Il lui arrive même d’être sentencieux sur la perspective de quitter le pouvoir : «par la volonté de Dieu, je dirigerai ce pays aussi longtemps que j`en ai envie et je choisirai quelqu`un pour me remplacer». Avec quelques projets d`infrastructures réalisés (aéroport, routes, université, hôpitaux, écoles…), Jammeh est crédité d’une image de « président bâtisseur ». Et il s’en félicite lui-même : « moi, en tant que président, je m`en fous de ce que les autres disent. Ce qui m`importe, c`est le développement de ce pays. (...) En 17 ans, j`ai fait plus que les Britanniques n`ont pu faire en 400 ans ». Emmitouflé dans un boubou, généralement blanc, avec chéchia, écharpe, chapelet au cou et sceptre en main, Jammeh cultive aussi l`image d`un chef de culte. En somme, un marabout qui prétend avoir des «dons» pour «guérir» divers maux, dont l’épilepsie, le sida et la stérilité. Difficile de déloger un tel personnage qui, de surcroît, ne craint manifestement pas de finir comme Moubarak ou Kadhafi.
