x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 5 mars 2012 | Le Mandat

Interview-vérité/Attaques contre Mabri, manœuvres du Rdr à l’Ouest…Dély Mamadou (député de Biankouma) explose : ‘’Si le Rdr veut qu’on descende dans la poubelle…

Ils ont choqué et révolté nos parents’’

Dély Mamadou, indécrottable militant de l’Udpci et nouveau député de Biankouma, n’a pas sa langue dans la poche. En voici une autre illustration à travers cette interview crue où il tance les détracteurs d’Albert Toikeusse Mabri, le leader de son parti.


M. Dély Mamadou, on peut l’affirmer, vous êtes définitivement le député de Biankouma après les partielles…
Oui, effectivement ! Mais, avant tout propos, je voudrais exprimer ma profonde reconnaissance et mes vifs remerciements au président Albert Toikeusse Mabri qui, dans la sérénité, a rassuré tout le monde et a aidé à organiser la campagne. Il nous a demandé d’aller porter la nouvelle de la reprise de l’élection à Biankouma parce que les populations étaient révoltées par l’annulation. Tous les cadres, Udpci ou pas, politiciens ou pas, se sont mobilisés avec leurs propres moyens pour nous soutenir. Je voudrais leur dire que je suis leur fils et je le resterai toujours. Je serai à leur écoute et je frapperai à toutes les portes pour essayer de leur apporter un minimum de soulagement. Le président Mabri m’envoie vers eux pour être ensuite leur envoyé vers l’Etat et vice-versa. Il faut dire que, à l’image du président du parti, nous étions sereins. En fait, ce qui a choqué, c’est qu’il n’y avait rien à prouver le 11 décembre; l’élection était transparente et on a gagné clairement. Nous demander de reprendre, était comme trouver un os dans le foie. Les poursuivants directs (2e et 3e) avaient déjà accepté et consommé leur défaite. C’est le quatrième et donc avant-dernier, qui a introduit une requête et le conseil constitutionnel l’a suivi au lieu de se pencher sur Man où il y avait effectivement de sérieux problèmes.
Mais, les mêmes qui avaient déjà reconnu leur défaite sont revenus dans la course…
Oui, c’est cela aussi l’hypocrisie! En réalité, ils croyaient au miracle. Hélas, mille fois hélas pour eux ! Les populations se sont mobilisées comme un seul homme et cette fois, nous avons gagné avec un score plus élevé qu’au premier tour. Pour cela, nous leur sommes très reconnaissants. C’est un combat qui n’avait rien à voir avec la transparence des élections, il était d’une autre nature. Je voudrais dire à ceux qui sont derrière ce combat que nous le mèneront car nous sommes déjà prêts et nous serons toujours prêts.
A 36 ans, vous êtes député. Comment entrevoyez-vous votre travail à l’Assemblée nationale ?
Il faut dire que moi, je n’aurai pas ma langue dans la poche. Il y a beaucoup de choses que nous allons essayer d’apporter dans la mesure des possibilités que la loi nous accorde. Nous dénoncerons beaucoup de choses. C’est vrai, je suis d’une coalition, le Rhdp, qui est au pouvoir, mais attention ! Dans cette majorité que nous constituons avec le Pdci, le Rdr et le Mfa, nous devons faire des autocritiques quand c’est nécessaire, pour permettre au président Ouattara que nous avons porté au pouvoir de donner satisfaction au peuple dont nous sommes l’émanation. On n’est plus au temps du parti unique pour avoir une pensée unique. On ne va pas donner un blanc-seing à tout ce qui va se passer là-bas ; ce ne sera pas du béni-oui-oui. Je le dis et je le redis, s’il y a des choses qui ne fonctionnent pas bien ; nous allons réagir.
Est-ce que Dély Mamadou ne va pas tomber dans le jeu des députés qui font des promesses tout en sachant qu’ils n’ont pas de budget ?
Vous pouvez vous rendre à Biankouma pour enquêter auprès des populations. Mon adversaire, qui croyait que ces dernières étaient encore au stade de 1970, a fait des promesses de développement sur la base de sa qualification professionnelle et de son entreprise. Les populations lui ont demandé où se situera son bureau de développement du département. Les parents lui ont posé un tas de questions auxquelles il n’a pas pu répondre. Les populations savent désormais que ce sont les mairies, les conseils généraux, les conseils régionaux, en somme les collectivités locales, qui sont en charge du développement local. Elles lui ont rappelé le rôle essentiel du député qui est le vote des lois pour tout le pays. Cela démontre qu’on ne doit plus ruser avec les populations. Quand tu fais des fausses promesses, ça te revient toujours au visage par un effet boomerang. Moi, je suis trop jeune pour mentir. Je n’ai rien promis aux électeurs. Je leur ai simplement demandé : qui voulez-vous voir défendre vos intérêts là où on décide pour le pays ? Je leur ai dit que ce n’est pas à moi de construire des écoles, des centres de santé, des routes ou électrifier les villages. Maintenant, si une loi dit, par exemple, qu’on doit construire des écoles dans les départements et que je trouve que Biankouma en a besoin et le mérite, je le réclamerai haut et fort. Mon rôle aussi, c’est de faire le retour des décisions importantes sur la vie de la nation aux populations. Mes parents savent que je respecte toujours ce que je dis.
Honorable, quelles sont aujourd’hui les attentes profondes de vos populations ?
Les attentes sont énormes. Nous avons un gros problème de route. Nos chefs-lieux de Sous-préfecture sont très enclavés. L’axe Biankouma-Sipilou qui débouche sur la Guinée a besoin d’être bitumé. Pour le reste, nous voulons simplement le ré-profilage. Entre Gboné et Biankouma, il faut ouvrir une route. Il y a également un sérieux problème d’eau potable. Les quelques forages installés grâce aux différents bailleurs de fonds ne fonctionnent plus. Côté éducation, la situation est tout aussi catastrophique. A Biankouma, il est rare de trouver une école primaire à six classes. Ce qui fait que dans une même salle, vous avez deux promotions différentes. Dans ces conditions, vous conviendrez avec moi que les résultats ne peuvent qu’être en-deçà des attentes. C’est grave. Sur le plan de la santé, c’est la même alarme. Les centres ou cases de santé sont quasi inexistants. Ceux qui ont été ouverts ou qui étaient en instance d’ouverture sont délabrés et hors d’usage. Nos villages souffrent également de manque d’électricité. A tous ces problèmes, il faut ajouter la question de la sédentarisation des jeunes ruraux par des activités génératrices de revenu et des actions socio-éducatives et sportives par exemple. En un mot, Biankouma souffre cruellement du manque d’infrastructures de base. En tant que député, nous allons présenter cette situation à qui de droit pour y trouver des solutions et soulager nos parents.
Dans un entretien accordé à un confrère, récemment, Blon Blaise a déclaré au sujet de l’Udpci que le président Mabri gère le parti comme un club d’amis. Un commentaire ?
Blon est comme un personnage dans un conte, un film ou un roman. Voilà quelqu’un qui, hier, avait présenté le président Bédié comme un fétiche. Il ne jurait que par lui. Quand le général Robert Guéi est arrivé, il est rentré dans son escarcelle. A la mort de ce dernier, il s’est mis sous le couvert de Gbagbo, tambour battant. Il a déclaré à qui voulait l’entendre que le président Mabri voulait vendre l’Ouest à Ouattara. C’est lui qui relayait toutes les méchancetés du Fpi contre le président Alassane Ouattara. Il était devenu un irréductible disciple de la propagande de la refondation. D’ailleurs, le président Alassane Ouattara lui-même le sait. C’est pourquoi, nous pensons que ceux qui, aujourd’hui, ont trouvé une nouvelle coqueluche en Blon, sont loin d’être des envoyés du président de la République. Nos parents nous ont dit ceci lors des législatives : Ouattara que Mabri nous a demandé de voter ne peut pas nous faire ça, c'est-à-dire, nous demander pourquoi nos yeux sont rouges, sachant très bien que nous avons veillé à son chevet. Si les populations n’ont pas confiance dans le gouvernement, comment voulez-vous qu’elles s’engagent à leurs côtés ?
Que ne ferait-on pas au nom de la réconciliation…
Non ! Ce n’est pas vrai. Pourquoi alors mettre Gbagbo à La Haye si les gens ne doivent pas répondre de leurs actes ? Blon Blaise a volé plus de 200 millions de l’Udpci dans le Trésor public de Côte d’Ivoire, aux yeux et au su de tous. Les traces sont là. Il vient de se faire couvrir par le Rdr en faisant croire qu’il va arracher l’Ouest à Mabri et des gens croient en ça ? L’opinion nous observe. A Logoualé, comme à Biankouma, la base du Rdr a refusé de suivre le mot d’ordre de sa direction. Vous pouvez vous y rendre et enquêter. Faisons attention car si le fil de confiance est rompu, ce sera grave. S’il s’agit de dire une chose le matin et faire son contraire à midi, où est alors la différence avec Gbagbo ? Quand on a une certaine responsabilité à un certain niveau de l’Etat, on ne doit plus privilégier les ambitions personnelles au point de mettre à mal la confiance et la cohésion. Il faut être conséquent parce que nos parents ne sont pas naïfs. Leur réaction est un signal fort.
Le Rdr y trouve son compte…
Je voudrais, à ce propos, rappeler à ce parti frère qu’en Côte d’Ivoire ici, chaque parti a son identifiant. Le Pdci a régné pendant plus de 30 ans avec le président Félix Houphouët-Boigny, cela grâce à sa lutte pour l’abolition du travail forcé et l’acquisition de l’indépendance. En reconnaissance, le peuple lui est resté fidèle. Laurent Gbagbo, lui, a conquis les cœurs avec la lutte pour le multipartisme et la démocratie. C’est son crédo. Même s’il n’a pas su capitaliser ses acquis, la parole a été libérée, beaucoup de droits humains et politiques ont été acquis ou renforcés. Le Rdr s’est illustré dans la lutte contre l’injustice et l’exclusion. Il doit rester fidèle à ce rêve qui a séduit la majorité des Ivoiriens qui ont porté leur choix sur le candidat Ouattara. L’espoir que les populations placent en lui est tellement grand.

Réalisée par MASS DOMI
massoiueudomiyahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ