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Société Publié le jeudi 8 mars 2012 |

Déclaration de l’organisation des Femmes actives de Cote d`Ivoire (OFACI) à la faveur de la Journée internationale de la Femme

© Par DR
Société civile ivoirienne: Mme Sangaré Namizata, Présidente de l’OFACI
A l’instar de nombreux pays dans le monde, la Côte d’Ivoire est invitée à célébrer ce jeudi 08 mars la journée internationale de la femme. Cette journée qui porte témoignage de la reconnaissance en faveur de la femme dans de nombreux pays, revêt un caractère particulier pour notre pays. En effet, pour la première fois depuis plusieurs années, la Côte d’ivoire célèbre la journée internationale de la femme dans un climat de paix retrouvée. C’est l’occasion toute trouvée de célébrer une décennie d’activisme féminin et de réorienter si besoin est les différents axes de la lutte des femmes.

Le thème de cette année « l’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels » permet justement d’entre ouvrir cette perspective. Il constitue en premier lieu l’occasion d’un bilan, celui de la place de la femme en générale et de la femme rurale en particulier dans le processus de développement. Il constitue ensuite l’occasion de mettre en exergue les difficultés auxquelles ces braves femmes font face quotidiennement du fait justement de leur statut de femme.
En effet, Les femmes rurales, à travers le monde se dévoilent comme premières responsables de la sécurité alimentaire de leurs familles, en ce sens qu’elles ont à charge toutes les activités de transformation et de stockage des aliments au sein de leurs foyers, elles sont également génératrices d'une bonne partie du revenu familial. A un niveau plus élargie elles contribuent aux productions agricoles nationales et ainsi par son action devient la garante de la survie des populations.

En Côte d’Ivoire son apport est indéniable, et tous les efforts d’approvisionnement des différentes agglomérations urbaines pendant la crise post-électorale sont les exemples les plus marquants. Pourtant, force est de constater que les droits et contributions de ces femmes sont largement ignorés que ce soit en Côte d’Ivoire ou ailleurs dans le monde.
Selon les Nations Unies, les femmes rurales représentent un quart de la population mondiale, elles constituent 43% de la main d’œuvre des pays en développement et produisent à elles seules l’essentielles des denrées alimentaires dont nous avons besoin.

Paradoxalement ces mêmes femmes représentent 60% des personnes touchées par la faim et la pauvreté dans le monde. La question de la sécurité alimentaire reste en ce sens étroitement liée à la situation de la femme.

L’inégal accès aux ressources productrices de richesses, aux services sociaux de base et aux postes de responsabilité, sont autant de facteurs qui empêchent les femmes d’impacter de manière visible sur leur environnement. En dépit de l’évolution des textes faisant état du statut de la femme, en générale, dans la réalité sociale quotidienne les femmes restent marginalisée et leurs actions le sont également.

L'égalité entre les sexes demeure donc toujours au cœur des luttes féminines comme garant de la pertinence de toutes les autres luttes. C'est une nécessité absolue que de revendiquer l'égalité à tous les niveaux, un contrôle égal sur les ressources et une représentation égale dans la vie publique et politique. Les études ont montré que lorsque les femmes n'exercent pas un contrôle suffisant sur les ressources, telles les terres, elles sont incapables de prendre des décisions qui améliorent le revenu familial. Or on le sait ce sont les femmes qui forment une grande partie de la main-d'œuvre agricole, qui produisent la majeure partie des produits alimentaires cultivés, et qui en font la commercialisation.
La question donc de l’accès aux ressources est capitale et doit être sérieusement abordée. Il serait juste de mettre à l’écart toutes les traditions culturelles qui subordonnent la femme à des fonctions reproductrices et l’empêche d’accéder à la propriété. Plus de femmes propriétaires de terres, plus de femmes ayant accès aux ressources naturelles et économiques c’est 100 à 150 millions de personnes qui sont à l’abri de la faim, soit une proportion de 12 à 17% de personnes.

A l’occasion de cette journée du 08 mars 2012 l’OFACI tient à souligner l’impact positif que ces femmes exercent et peuvent encore exercer sur le développement de nos pays à tous les niveaux. Pour nous, il est fondamental que ces femmes soient soutenues, en ce sens que soutenir les femmes rurales, c’est soutenir durablement le développement, c’est faire un grand bond dans la lutte contre la faim et la pauvreté.

Pour l’OFACI, il est urgent de faire des femmes rurales des partenaires indispensables dans la lutte menée contre la faim et la pauvreté, à travers l’accès équitable aux ressources naturelles et aux ressources de production. Il convient à cet effet de favoriser leur autonomie financière à travers la mise en place de programmes d’appui plus élargis et moins contraignants.

Il importe aujourd’hui de faciliter la participation à part entière et à tous les niveaux, des femmes des zones rurales aux processus décisionnels, et aux activités liées au développement, par la levée de toutes les formes de préjugés sociaux liés aux considérations d’ordre religieux ou traditionnels.

Aussi, que les femmes soient au cœur des programmes de développement, au niveau de la conception, de la mise en œuvre et du contrôle afin de garantir l'efficacité, l'équité et la durabilité des stratégies et des programmes de développement.

Pour l’OFACI, la longue lutte pour l’égalité des sexes, le respect des droits et l’émancipation de la femme, ne peut être achevée que si les femmes bénéficient d’une autonomie financière, sociale, politique, affective et même intellectuelle.

Car nous ne pourrons sortir de la pauvreté, espérer un développement quelconque tant que les femmes de façon générale et les femmes rurales particulièrement seront laissées pour compte ou qu’elles demeureront "les parents pauvres" de la société.

Fait à Abidjan le 08 mars 2012

Par la présidente nationale
Madame Namizata Sangaré
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