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Politique Publié le jeudi 15 mars 2012 | CEI

Processus électoral / Après la certification du scrutin, Youssouf Bakayoko fait des précisions : «Jamais, la CEI n’a douté du sérieux et de la crédibilité des résultats qu’elle proclame… »

© CEI Par DR
Proclamation des résultats des élections législatives partielles: le président Youssouf Bakayoko
Mardi 28 fevrier 2012. Abidjan. Le président Youssouf Bakayoko proclame les résultats des élections législatives partielles
Après la certification du scrutin législatif par le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en Côte d’Ivoire, et l’élection du Président de l’Assemblée nationale, SEM Youssouf BAKAYOKO Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI) rompt le silence. Dans une interview qu’il a accordée à un confrère, l’homme, toujours sobre et mesuré, avec l’élégance dans le parler que l’on lui reconnait, est revenu sur le déroulement des élections législatives partielles, la certification des résultats du scrutin par l’ONUCI, et a dit un mot sur l’avenir de la CEI après l’organisations des électiogénérales de sortie de crise.
Si le Patron de la Commission électorale Indépendante s’est félicité du sens de responsabilité, et de l’attitude citoyenne et démocratique des électeurs ivoiriens, il a ce pendant profondément regretté les incidents malheureux survenus à Bonon et Facobly. La cheville ouvrière du processus électoral de sortie de crise n’a pas manqué d’exprimer son satisfecit pour « l’excellent travail » accompli par l’institution qu’il dirige et qui a mérité la certification de la communauté internationale. Pour qui veut savoir l’avenir de la Commission Electorale Indépendante après les élections municipales et régionales prochaines, doit interroger le législateur qui a créé cette institution, a martelé le Président BAKAYOKO avant d’attirer l’attention des Dirigeants africains sur l’impérieuse nécessité de doter nos jeunes démocraties de structures autonomes et permanentes, spécialisées et performantes en matière d’organisation des élections.

Monsieur le Président, la Commission Eectorale Indépendante a-t-elle atteint son objectif ? Elle qui voulait faire des élections législatives « le creuset de la réconciliation vraie » des ivoiriens ?
Oui, la commission se félicite du comportement citoyen des ivoiriens, qui ont manifesté à travers ces consultations leur attachement à la paix et la démocratie. La mobilisation exemplaire qu’il nous a été donné de voir, reflète le souhait et l’engagement de nos compatriotes d’aller à la réconciliation et à la paix et d’en finir avec la parenthèse de la crise. Sur 255 sièges de députés, ce sont seulement deux (02) qui n’ont pas été pourvus à ce jour. Il s’agit des circonscriptions de Facobly et de Bonon. A présent, le Parlement peut valablement se réunir. C’est une avancée significative qu’il faut saluer. L’Assemblée Nationale et le Gouvernement vont devoir travailler, chacun dans sa sphère de compétences, au développement socio-économique et au renforcement de la cohésion sociale et de la stabilité. La démocratie suppose l’existence des trois pouvoirs que sont : le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Tant que l’un des trois pouvoirs suscités fait défaut, le système démocratique est réputé en panne, et notre pays qui revendique la bonne gouvernance et l’état de droit ne saurait s’accommoder longtemps encore avec l’absence de son Parlement. Tel est le vœu des ivoiriens, du Président de la République son Excellence Alassane OUATTARA ainsi que de la communauté internationale qui nous a manifesté de manière appréciable sa solidarité pendant cette longue et éprouvante crise que le pays a traversée.

Au regard des résultats, êtes-vous d’avis que c’était vraiment inopportun ces partielles ?
Pour la paix et la réconciliation nationale, ce n’est pas cher payer. Nous sortons d’une longue crise qui a fragilisé la cohésion nationale. Il faut tout mettre en œuvre quelque soit le prix pour ramener la confiance rompue. Nous savons tous que le retour à la paix et la stabilité dans notre pays va nécessiter de la part de chacun beaucoup d’endurance et de patience. Par ailleurs, nous avons la conviction qu’une élection législative démocratique, juste et transparente peut y contribuer. C’est la position de la CEI. Et l’institution que je dirige n’a d’autre souci que ça. Cependant, la place si prépondérante qu’occupe le Parlement dans le dispositif institutionnel démocratique ne suffit pas à justifier une quelconque démarche hâtive et expéditive dans la mise en place de cette institution. Bien au contraire, des règles rigoureuses établies existent qu’il faut appliquer pour l’équilibre et la crédibilité de l’institution parlementaire. Je ne pense pas que, ni l’un, ni l’autre de la CEI, ou du Conseil constitutionnel ait outrepassé ses prérogatives. Notre Assemblée nationale ne fonctionne pas depuis la crise postélectorale, et dans une telle situation, le Président de la République s’est vu contraint de gérer par ordonnance, avec tout le risque élevé d’abus que cette mesure palliative, certes légale, peut comporter. Cette gestion n’est d’ailleurs pas l’apanage de la bonne gouvernance. C’est pour toutes ces raisons que la mise en place du Parlement était devenue une urgence. C’est cela la vraie raison. Les résultats n’ont pas varié, Je déduis que le peuple souverain a donné raison à la CEI qui n’a d’ailleurs jamais douté du sérieux et de la justesse des résultats qu’elle proclame, que ce soit pour le scrutin législatif ou présidentiel.

Croyez-vous qu’après l’organisation des élections municipales et régionales, l’Etat doit-il mettre fin à la mission de la CEI ?
Le législateur ivoirien est mieux placé pour répondre à votre question. La CEI est une institution créée par le législateur en vue de gérer les questions électorales. Elle n’est pas conjoncturelle. Elle doit incarner la neutralité, la transparence et l’équité dans l’organisation de toute élection. Par le passé, cette tâche avait été confiée au gouvernement à travers l’Administration territoriale. La nécessité d’un organisme neutre, transparent, autonome et capable de par sa composition et son fonctionnement de résister à toutes injonctions de l’Exécutif a entraîné la création des commissions électorales nationales indépendantes. Comme il en existe un peu partout dans les pays voisins et africains. Même si l’ampleur et la délicatesse des élections de sortie de crise l’ont propulsée au devant de l’actualité et de tous les centres d’intérêts, la CEI demeure une institution dont ces échéances ne représentent qu’une mission supplémentaire. La CEI existera au delà des élections de sortie de crise. Sa dissolution n’est pas à l’ordre du jour. D’ailleurs, si nous voulons remédier à ces instabilités qui hantent nos Etats, chaque fois qu’il y a des votes, nous devons les doter d’institutions spécialisées et performantes en matière d’organisation des élections.

Le vendredi dernier, l’ONUCI a certifié les résultats des élections partielles tels que proclamés par la CEI. Que retenir de cette certification ?
La certification des résultats du scrutin législatif fait partie du mandat de l’ONUCI. Il s’agit d’une étape assez importante, vous avez dû le remarquer, c’est seulement après la certification qu’est intervenue l’élection du Président et du vice Président de l’Assemblée nationale. Elle est la reconnaissance par la communauté internationale du travail abattu par la CEI et les autorités ivoiriennes. A travers cette certification, il faut comprendre que l’œuvre de la Commission est conforme aux normes internationales en matière électorale. Résumons pour dire que le scrutin législatif dernier a été démocratique, c'est-à-dire, ouvert, libre, juste et transparent et peut porter le sceau de la certification démocratique.
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