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Société Publié le lundi 26 mars 2012 | Le Patriote

Sit-in à la préfecture de Guiglo : Les chefs de canton exigent le départ immédiat du sous-préfet

C’est un fait qui ne court pas les rues. Des chefs traditionnels qui manifestent pour exiger le départ d’un sous-préfet. En effet, les chefs de canton et de villages de la sous-préfecture de Guiglo ont organisé un sit-in devant la sous-préfecture, le vendredi 23 avril dernier pour demander ‘’le départ immédiat’’ de Okou Tohoury Paulin, sous-préfet de Guiglo. Dans un courrier adressé au préfet, et dont nous avons obtenu copie, ces gardiens de la tradition se disent excédés par les agissements du sous-préfet. Agissements qu’ils ont énumérés dans ledit courrier et qui se résument en ces points: «Le non-respect des chefs traditionnels, le coût élevé des actes administratifs.» Puis les chefs de canton de souligner que le sous-préfet facture tous les actes administratifs qui, en réalité, sont gratuits. Par exemple, l’imprimé d’acte de naissance qui est vendu à 200F, la légalisation de tout acte facturé à 10.000 F, la copie intégrale et la plainte de toute nature qu’il fait payer aux populations respectivement à 5000 F et 30.000 F. Quant à la délégation de pouvoir, l’enquête douanière et la limitation et le bornage de forêt, le sous-préfet Okou Tohoury Paulin demande aux villageois de débourser respectivement la somme de 20.000 F, 60.000 F et 90.000 F. Même une simple convocation est payante. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la colère des chefs est le non respect de la hiérarchie. Et ceci est mentionné en toute première place des griefs énumérés par les chefs. Dans cette Côte d’Ivoire nouvelle, les chefs estiment à raison d’ailleurs que le respect de la hiérarchie est un préalable à tout développement. Au risque de retomber dans les travers qui avaient cours sous l’ancien régime déchu. Sur ce chapitre justement, le sous-préfet s’est illustré négativement mercredi dernier lors de la visite du ministre délégué à la Défense Paul Koffi Koffi dans la région de l’ouest. A la fin de la cérémonie, l’on annonce que le ministre offre une enveloppe de 300.000 F à l’administration afin de permettre à ceux qui ont effectué le déplacement de pouvoir regagner leurs domiciles. Mais les uns et les autres se rendront compte que ce ne sont en réalité que 200.000 F qui sont contenus dans l’enveloppe. Pour couper court à toute interprétation, le préfet de Guiglo, Koissy Miézan Henri Abel joint immédiatement le protocole du ministre pour s’assurer du montant exact. Celui-ci lui répond qu’elle contient effectivement 200.000F. Mais en dépit de cette précision, le sous-préfet n’entend pas se laisser convaincre. Il traite son supérieur hiérarchique de tous les noms et menace même de lui porter main, si celui-ci ne restitue pas le reliquat. Des propos qui ont indigné l’assistance dont certains ont préféré se retirer, tandis que d’autres tentaient vainement de raisonner ce jeune sous-préfet. Dans la région, l’attitude de ce dernier fait grand bruit. D’autant plus que le sous-préfet, après son acte, a eu le courage de joindre les autres sous-préfets de toute la région pour leur faire part de son ‘’héroïsme’’ qui, pourtant, frise l’insubordination. Pour les chefs de canton et de village, un tel acte ne saurait prospérer. C’est pourquoi, ils demandent aux autorités compétentes de prendre leurs responsabilités en leur débarrassant de ce sous-préfet avant la visite annoncée du président de la République dans la région de l’ouest. Dans le cas contraire, ils se donneraient tous les moyens pour y parvenir. Il faut rappeler, à toutes fins utiles, que Okou Tohoury Paulin n’est pas à sa première forfaiture. Selon des témoignages, il était en fonction à Zéaglo, dans le département de Bloléquin où il faisait la pluie et le beau temps. A telle enseigne quel les femmes se sont mobilisées en se mettant… nues pour exiger son départ. Il a donc été affecté en 2009 à Guiglo. Mais comme l’habitude est une seconde nature, il n’a pas hésité à faire parler de lui. Approché vendredi dernier pour savoir sa version des faits, il nous a demandés poliment de nous en référer à sa hiérarchie. Une hiérarchie qu’il venait juste de vilipender l’avant-veille pour des espèces sonnantes et trébuchantes.

Yves-M. ABIET, Envoyé spécial à Guiglo
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