x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 27 mars 2012 | L’expression

Sommet de la Cedeao à Abidjan aujourd’hui : Comment sauver le soldat ATT

© L’expression Par Aristide
Sommet extraordinaire de la Cédéao sur le Mali : l`arrivée des chefs d`Etat à Abidjan
Lundi 26 mars 2012. Abidjan. Aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët. Les premiers chefs d`états foulent le sol ivoirien, en vue de participer au Sommet extraordinaire sur le Mali qui s`ouvre mardi, à l`invitation du Président de la République, Président en exercice de la Cedeao
La Cedeao se réunit à partir d’aujourd’hui à Abidjan pour essayer de trouver une issue à la crise malienne. Peut-on sauver le soldat Amadou Toumani Touré( ATT) qui a été renversé le 22 mars ? Peut-il être réinstallé au palais du mont Koulouba afin qu’il termine son mandat et organise les élections démocratiques le 29 avril ? C’est la grosse interrogation du jour.

Les présidents de la Cedeao qui se réunissent autour du président Ouattara ont-ils d’autres choix que d’exiger le retour à la légalité constitutionnelle ? On le sait, Amadou Haya Sanogo, chef des soldats mutins qui ont renversé le régime du président Toumani, a mis sur pied un Comité national de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat. Il a suspendu la constitution jusqu’à nouvel ordre, dissous toutes les institutions de l’Etat et fermé les frontières du pays ».

Son putsch de jeudi a suscité l’indignation tant au Mali qu’à l’étranger. Les partis politiques les plus représentatifs ont joint leur voix à celle de la communauté internationale pour condamner avec la dernière énergie ce coup de force qui marque ainsi un coup d’arrêt au processus démocratique. La Cedeao, l’Union africaine, l’Union Européenne, les Etats-Unis, le Fmi et la Banque mondiale et toutes les institutions internationales désavouent la junte malienne. Et ce, exactement comme lors de la crise ivoirienne où Laurent Gbagbo voulait confisquer le pouvoir perdu dans les urnes. La France estime qu’Amadou Toumani Touré, renversé par des militaires mercredi, est toujours le président du Mali, a déclaré dimanche le ministre à la Coopération, Henri de Raincourt, sur RFI. Il a indiqué que Paris n’avait toujours pas réussi à entrer en contact avec le dirigeant ni les autres pays africains. Henri de Raincourt a également précisé que Paris n’a jamais abandonné ATT en raison d’un manque d’efforts du Mali pour combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détient six otages français. Au Mali, même, les chefs de file de l’opposition (Soumaïla Cissé et Ibrahim Boukacar Kéita) et la société civile sont mobilisés pour chasser les putschistes. Cela ne donne aucune autre issue à la Cedeao que d’exiger le retour en caserne des militaires ?

Quelles options possibles ?

Des sources crédibles n’écartent pas l’idée d’une option militaire de la Cedeao pour dégager les militaires. Mais avec quelle armée et quels financements pour engager une opération pareille ? Le Nigeria, la puissance militaire sous-régionale, fait face au groupe Boko Haram qui est en train de le déstabiliser. Le président Goodluck Jonathan est tout occupé à pacifier son pays en proie à des violences religieuses et interethniques. La Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra-Leone sortent de crise et sont encore assistés par les Casques bleus. Le Sénégal sort à peine d’une élection. On voit mal le président fraichement élu engager son pays dans une guerre alors qu’il doit faire face à des milliers de problèmes. La Guinée-Bissau est en période électorale. Le Burkina-Faso qui aurait pu envoyer des troupes a une armée qui a été secouée récemment par des convulsions internes. Blaise Compaoré ne peut pas prendre le risque d’envoyer ses hommes dans une telle aventure. Il reste le Togo, le Bénin, le Niger, le Ghana, le Cap Vert…des pays dont les armées n’ont pas la réputation de justiciers.

Les sanctions comme armes

Vu la complexité d’une opération commando pour déloger les militaires de Bamako, la seule option crédible qui s’impose aux chefs d’Etat de la Cedeao, ce sont les sanctions financières.

Il faut empêcher le capitaine Sanogo et ses hommes d’avoir accès aux comptes du Mali dans toutes les institutions financières internationales. Vu que tous les programmes sont suspendus avec le Mali, il est peu probable que les putschistes aient les moyens de payer les salaires des fonctionnaires et d’assurer les charges régaliennes de l’Etat. Aussi aucun pays de la Cedeao ne devrait-il reconnaître leur pouvoir. Face à ce goulot d’étranglement, il faut espérer que la société civile malienne pour se soulever et régler des comptes. Aussi Ouattara et ses pairs peuvent-ils exiger de voir le président ATT dans l’immédiateté auquel cas, les pays limitrophes du Mali ferment leurs frontières et coupent l’interconnexion électrique. Ce ne sont, hélas, que des esquisses de solution. En tout état de cause, s’ils échouent, ils s’exposent à ce qui est arrivé à ATT.

Traoré M. Ahmed
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ