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Afrique Publié le dimanche 1 avril 2012 |

Le conflit au Mali bouleverse les marchés de vivres et menace d’aggraver la crise alimentaire en Afrique de l’ouest.

© Par DR
Crise malienne: des milliers de Maliens dans les rues de Bamako pour soutenir le CNRDRE
Mercredi 28 Mars 2012. Bamako (Mali). Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue apporter leur soutenir au CNRDRE qui a renversé les institutions
L’insécurité croissante au Mali et au Nord du Nigeria, perturbe l’approvisionnement en denrées à prix abordables des communautés frappées par une grave crise alimentaire en Afrique de l’ouest, qui affecte 13 millions de personnes selon l’ONG internationale Oxfam.

Le conflit au Nord du Mali, est l’un des facteurs qui expliquent le coup d’état de la semaine dernière, suivi d’une fermeture temporaire des frontières a déjà posé de sérieux risques aux communautés vulnérables du Mali ainsi que dans les pays voisins, et les incertitudes actuelles ne font qu’aggraver davantage la situation. Il y a déjà des signes prouvant que l’instabilité grandissante dans le pays affecte déjà très sérieusement l’insécurité alimentaire en Afrique de l’ouest, ce qui signifie qu’on a urgemment besoin d’une assistance humanitaire plus importante dans la région.

· Au Mali, depuis janvier, 200 000 personnes sont déplacées. La moitié s’est refugiée dans les pays voisins, et à un besoin urgent d’eau, de nourriture, d’abris et de sanitaires. Et compte tenu de la situation d’autres déplacements de populations restent envisageables, et constituent un risque.
· La perturbation des marchés locaux et transfrontaliers, limite ainsi l’approvisionnement en vivres et pourrait entrainer une possible augmentation des prix. Les marchés à Bandiagara à la frontière avec le Burkina Faso, à Menaka non loin de la frontière avec le Niger, et à Nara-Nioro à la frontière mauritanienne, ainsi que l’office du Niger au centre du pays qui approvisionne les quatre pays, sont tous déjà très affectés.
· Il y a également le bouleversement des routes utilisées habituellement par les pasteurs. Le conflit a déjà provoqué une grande transhumance de bétails vers le sud malien et certains ont poursuivi leur routes vers le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie où le fourrage, l’eau et les vivres sont à des niveaux dangereusement bas, et menace même la survie du cheptel.
· Les possibilités réduites de voyage à l’extérieur, à la recherche de sources alternatives de revenues et d’emplois pour aider les familles restées au bercail. Cela est un mécanisme de survie traditionnelle pour les nigériens qui voyagent au nord du Mali à la recherche de travail, les burkinabè qui vont a la recherche de travail au centre du Mali, et les femmes de Nara et Nioro qui vont travailler en Mauritanie.

Oxfam et les autres organisations humanitaires travaillent encore sur le terrain pour fournir assistance aux personnes vulnérables vivant dans les zones affectées par le conflit, mais une dégradation de la situation sécuritaire pourrait entraver l’accès humanitaire et même l’accès aux services essentiels dans les zones ayant de grands besoins.

Au Nord du Nigéria, des postes frontières dans les états de Borno et Yobé ont été fermés à cause des problèmes de sécurité, alors que les exportations ont été dramatiquement réduites avec de sérieux impacts sur les pays très touchés par la crise alimentaire comme le Niger et le Tchad où 9,7 millions de personnes risquent de faire face à la famine cette année. Il y a aussi une baisse drastique de l’émigration dû à la peur des violences, alors que pour les familles c’était là un important moyen pour subvenir aux besoins de la famille en période difficile.

Pour Al Hassan Cissé, le coordinateur régional plaidoyer en sécurité alimentaire, “ Le Sahel faisait déjà face cette année à une crise alimentaire sérieuse et complexe, et les préoccupations sécuritaires aggraveront la situation. Les marchés régionaux n’arrivent pas à fonctionner normalement dans de telles conditions, ce qui veut dire qu’une plus grande assistance est rapidement nécessaire pour protéger les millions de personnes qui risquent d’avoir faim cette année au Sahel.

Au regard des besoins humanitaires croissants des populations déplacées, Oxfam fournit déjà des vivres, de l’eau, et fait la promotion de l’assainissement, et de l’hygiène au niveau des refugiés et dans les communautés hôtes sur trois sites dans la région de Tillabery au Niger, ainsi qu’au camp de transit de Fassala dans la région de Néma en Mauritanie. Au Burkina Faso, 19,000 refugiés pourront aussi bientôt bénéficier d’une assistance. . En tout, Oxfam prévoit d’appuyer 350.000 personnes au Mali et 1,2 millions de personnes à travers tout le Sahel.

Eric Mamboué, le directeur pays d’Oxfam au Mali affirme que :” L’insécurité au Mali pose un risque majeur aux efforts déployés pour résoudre une autre crise dans le pays: La crise alimentaire menaçant la vie et les moyens de subsistance de 3,5 millions de maliens. Prendre en compte les besoins nutritionnels de la population malienne doit rester une priorité majeure, quelque soit la situation politique du pays, et l’accès à l’assistance humanitaire si vitale, doit toujours être assuré

Au Sahel, 13 millions personnes font face cette année à une importante crise alimentaire suite à de faibles pluies et aux attaques de criquets qui ont entrainé une réduction de la production céréalière de 25%, alors que dans certaines régions comme Gao au Nord du Mali les prix des céréales sont 70% plus chers que la moyenne de ces cinq dernières années.
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