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Politique Publié le mercredi 4 avril 2012 | Soir Info

Situation au Mali : Ouattara face à deux gros défis

La situation au Mali, après le putsch du jeudi 22 mars 2012 qui a renversé le Président Amadou Toumani Touré dit ATT, est en train de prendre une autre tournure. Dans cette belligérance opposant au départ la junte au président déchu, désormais, il faut compter avec deux autres acteurs. La Cédéao avec à sa tête le Président Ouattara et les rebelles Touaregs. Un autre acteur. La coalition des pays de l'Afrique de l'ouest aux yeux de laquelle, le coup d'Etat au Mali, pays jusque-là pris pour un bon exemple de démocratie, n'a aucun sens. Surtout que les élections présidentielles, devraient se tenir seulement le dimanche 29 avril 2012. Les explications des putschistes pour justifier leur acte, n'a reçu aucune onction de la part des autres États de la Cédéao. Les putschistes doivent être « renversés » eux aussi pour le retour à l'ordre constitutionnel. Un langage de fermeté que le président ivoirien et ses homologues ont indiqué être non négociable. Et cela, ils tenaient à le dire de façon frontale à Amadou Sanogo et à ses hommes, au cours d'un sommet qui devait se tenir à Bamako le jeudi 29 mars 2012. Et c'est là, qu'à l'épreuve du terrain, les dirigeants de la Cédéao ont compris, qu'il y avait un grand fossé entre leur fermeté de la veille à Abidjan et la réalité. Tout simplement, le Chef de l'Etat ivoirien et ses pairs étaient indésirables dans la capitale malienne. Pas question de leur offrir un crachoir pour faire passer leur message de non reconnaissance du pouvoir militaire. De nombreux manifestants certainement actionnés par les nouveaux locataires du palais du Mont Koulouba, ayant occupé le tarmac de l'aéroport. Scénario humiliant qui alors, a inspiré des mesures plus drastiques, aux dirigeants de la Cédéao. Il faut faire payer cette outrecuidance aux nouveaux maîtres de Bamako en treillis. 10 mesures sont immédiatement pondues le même jour à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny où les dirigeants de la Cédéao se sont repliés, quand leurs avions ont été priés de dégager le ciel malien. Des mesures calquées sur le scénario ivoirien, lors de la crise dans ce pays, et dont l'effet souhaité, est d'isoler et d'asphyxier le nouveau régime malien. A savoir, entre autres, la suspension du Mali de toutes les instances de la Cédéao, le rappel des ambassadeurs des États membres de la Cédéao accrédités auprès de la République du Mali, l'interdiction aux responsables de la junte de voyager dans l'espace Cédéao, la fermeture des frontières des États membres de la Cédéao, le gel des avoirs des différents responsables de la junte, dans les pays membres de la Cédéao, et la fermeture au Mali de l'accès aux Ports des pays côtiers de la Cédéao. Des mesures entrées en vigueur depuis lundi dernier 2 avril 2012, quand les putschistes auxquels un ultimatum a été donné jusqu'à la nuit du dimanche 1er avril 2012, sont étonnamment restés insensibles à ces sanctions. Le Mali peut souffrir. Mais pas question de reculer. Cela laisse penser que ces mutins ont peut-être des soutiens cachés. En tout cas, un bras de fer est donc engagé avec les tombeurs d'ATT. Mais en plus de ces putschistes qui se montrent entêtés, Ouattara et la Cédéao, sont face à une autre équation.

Véritable bourbier

Celle-là, certainement la plus difficile; ce sont les combattants touaregs, dont l'objectif principal est de s'emparer de tout le nord du Mali et couper ainsi le pays en deux. Si d'ailleurs, cela n'est déjà fait avec l'occupation rapide de trois importantes villes. A savoir, Gao, Kidal et Tombouctou. Quand on sait que dans les rangs de ces combattants puissamment armés, qui ont montré leur ténacité aux côtés de Kadhaffi, avant sa chute, il y a la présence de proches de Al qaida au Maghreb islamique ( Aqmi). Ces gens sont des terroristes qui procèdent à des attentats et à des enlèvements. La sous-région est donc menacée. Ouattara et ses pairs, qui trouvent inacceptable qu'un État de l'Afrique de l'ouest se retrouve coupé en deux et qui veulent faire front à cette nébuleuse que sont les rebelles maliens, ont également pris des mesures. Lors de la réunion des chefs d'État de la sous-région tenue à Dakar le lundi 2 avril 2012. « Nous réaffirmons notre attachement à l'intégrité territoriale du Mali. Nous condamnons cette agression des mouvements armés et nous avons demandé aux pays voisins, de respecter l'embargo. Donc, de les priver de carburant et de munitions, afin qu'ils arrêtent cette agression. Nous avons aussi considéré qu'il fallait activer très rapidement la force en attente de la Cédéao qui doit passer de 2000 à 3000 hommes », avait affirmé Alassane Ouattara. C'est clair, la Cédéao est face à deux gros défis. Elle qui n'entend plus du tout transiger avec l'option des armes, pour accéder au pouvoir. Et qui dans ce bourbier malien, joue toute sa crédibilité. Face à une junte qui ruse et qui entend faire accepter sa légitimité, comme cela a été le cas avec Toumani Touré lui-même, lorsqu'il renversait, il y a le 22 ans, le Président Moussa Traoré. Crédibilité et honneur de la Cédéao se jouent également avec le défi lancé aux rebelles islamistes surarmés et qui sont des seigneurs de guerre. La carte du jusqu'au-boutisme est tirée et qui va payer le prix fort dans tout cela? A la Cédéao, aux putschistes et aux rebelles touaregs, d'y réfléchir et d'en tirer toutes les conséquences.


KIKIE Ahou Nazaire
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