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Politique Publié le mercredi 4 avril 2012 | Nord-Sud

Visite d’Etat : Comment l’Ouest attend Ouattara

© Nord-Sud Par Aristides
Campagne du candidat du RHDP: Alassane Ouattara visite le QG de campagne de Yopougon
Jeudi 25 novembre 2010. Yopougon, Abidjan
Les régions du Cavally et du Guémont font leur toilette avant la visite d’Etat d’Alassane Ouattara prévue à partir du 20 avril prochain.

Un hôte de marque sera dans les régions du Cavally et du Guémont à partir du 20 avril. Le président de la République, Alassane Ouattara, a réservé sa première visite d’Etat, au plan national, à ces localités. Aujourd’hui, à l’heure de la reconstruction, elles mesurent l’ampleur de l’honneur et se préparent pour lui réserver un accueil digne de son rang. La tâche n’est pas aisée. Car, l’Ouest a énormément souffert de ces dernières années de crise. Et, encore plus, lors de la crise post-électorale. Les mercenaires et miliciens pro-Gbagbo ont contribué à mettre à genoux une zone déjà fragilisée par d’interminables conflits fonciers. L’offensive des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) pour les en chasser n’a pas été sans conséquence sur les infrastructures. Selon des habitants, il y a six mois, la vie était triste à Duekoué et à Toulepleu. Ces localités étaient presque désertes. La première cité était essentiellement meublée de camps de déplacés internes et refugiés, retranchés notamment à l’église catholique. La seconde ville ramenait aux réfugiés au Liberia. L’étranger était tout de suite frappé par l’atmosphère de tristesse, de désolation… de corps sans vie qui jonchaient les rues. En octobre 2011, une visite en compagnie de la ministre de la Salubrité urbaine, Anne Désirée Ouloto, nous a permis de constater la désolation qui a suivi la crise post-électorale. Les impacts des affrontements armés étaient perceptibles sur les bâtiments de la préfecture, de la résidence du préfet et celui de l’hôpital général. Ces infrastructures n’existaient que de nom. Les choses sont en train de changer. En prélude à la visite du chef de l’Etat, le gouvernement, les autorités locales et les populations mettent tout en œuvre pour donner une fière allure à leurs régions. Le voyage du Premier ministre, Jeannot Ahoussou Kouadio, jeudi, a permis de découvrir des villes qui renaissent, qui reprennent goût à la vie. « Il y a un an, Toulépleu était une ville fantôme. Petit à petit, la vie reprend. Monsieur le Premier ministre, les populations vous ont accueilli par des danses et non des pleurs ». Anne Ouloto, député de la ville, parle au nom de la population. La salle de conférence de la préfecture où le chef du gouvernement rencontre les habitants a été réahibilitée. Le préfet, Abdoul Karim Diarra, est désormais dans un bureau digne de ce nom : de beaux meubles, des appareils informatiques et l’air conditionné. Sa secrétaire est également fière de son bureau. Six mois en arrière, ils n’avaient même pas de chaises. La résidence du préfet est en fin de réhabilitation. Il ne reste plus que l’ameublement pour que la demeure du représentant du président soit prête à le recevoir. Les maisons des sous-préfets de Péhé-Méo et de Tuobly ont également été restaurées. Mais beaucoup reste encore à faire. L’Ouest souffre énormément du man­que en eau, d’électricité et de la quasi-absence de route. On comprend la joie des populations de Duekoué lorsque le Premier ministre leur annonce l’inauguration prochaine d’une nouvelle station d’eau. Même si des pompes d’hydrauliques villageoises ont été réparées, il y a encore du boulot. Des travaux de voiries sont en cours. A l’initiative du Programme alimentaire mondial (Pam), le tronçon Toulépleu-Zouan Hounien est en train d’être reprofilé. Selon le préfet Abdoul Karim Diarra, des travaux du genre sont prévus sur l’axe Bloléquin-Toulépleu : un véritable calvaire pour les usagers. Pourtant, à moins de vingt jours de la visite, ces travaux n’ont pas encore débuté. « La réhabilitation de ce tronçon est très impiortante parce qu’il sera beaucoup sollicité à l’occasion de l’arrivée du président », indique le préfet. Duékoué aussi est plus gaie qu’il y a quelques mois. La ‘’rue princesse‘’ a retrouvé son ambiance d’antant. « A pareil moment, l’an dernier, ses maquis étaient déserts. En plus, Duékoué puait à cause des corps qui jonchaient les rues », confie T.B., un habitant de la ville. Et puis, l’inquiétude des populations quant à la réhabilitation de certaines habitations est amoindrie. Car, à la mi-mars le Conseil des ambassadeurs arabes ont fait un don d’une valeur de 10 millions destinés à reconstruire le quartier Carrefour, essentiellement habité par des autochtones Wê. Les femmes de cette cité de l’Eléphant ont été également bénéficiées des mêmes donateurs d’un chèque en vue de leur permettre d’initier des activités génératrices de revenus.

Sécurité

L’Ouest rime également avec insécurité. Quoiqu’il soutient que la sécurité dans la région s’est beaucoup améliorée, le préfet de Toulépleu reconnaît qu’il y encore des efforts à faire. Beaucoup ! La fuite de nombreux miliciens au Liberia voisin n’est pas faite pour faciliter les choses. Dans le Cavally comme dans le Guémont, tous sont unanimes que beaucoup trop d’armes ont circulé. « Le drame, c’est qu’après la chute de Laurent Gbagbo, on ne sait pas où est passé tout cet arsenal », se désole un cadre local de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). Les chefs des Frci essaient, tant bien que mal, de juguler le problème. En collaboration avec les forces impartiales, la sécurisation de la frontière a été renforcée.

Réconciliation

L’autre grand défi que l’ouest tente de relever avant l’arrivée d’Alassane Ouattara est la réconciliation. Des chefs traditionnels, des leaders politiques, des cadres se veulent convaincants : « la réconciliation est en marche. Tout est fait pour qu’on passe l’éponge sur le passé. Mais ceux qui ne veulent pas revenir ont posé des actes tellement graves, qu’ils pensent qu’ils sont impardonnables ». Mais dans le fond, les causéries avec les populations permettent de comprendre qu’il y a beaucoup de méfiance. Certains expriment clairement leurs ressentiments. A Guiglo, le maire Fpi, Bernabé Gaha et son premier adjoint, étaient absents à la rencontre avec Jeannot Ahoussou. « Le maire Gaha est farouchement contre le pouvoir. Il continue de traiter les collaborateurs du président et même les journaux qui lui sont proches de rebelles », soutient un cadre de la coalition des houphouétistes. Pour renforcer l’entente naissante, les autorités locales multiplient les échanges avec leurs administrés. L’objectif est de faire barrage aux discours des cadres qui travaillent contre la réconciliation. Et, ils sont nombreux, selon nos interlocuteurs. Les autorités préfectorales multiplient les rencontres avec les populations pour leur demander de tourner la page. « C’est important que le chef de l’Etat soit accueilli par toute la population parce qu’il est le président de tous », justifient les représentants du chef de l’Etat

Bamba K. Inza, envoyé spécial
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