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Politique Publié le jeudi 5 avril 2012 | L’Inter

Cour penale internationale : Ocampo écrit à Soro

© L’Inter
Crimes commis pendant la période post-électorale : Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo à Abidjan
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo à Abidjan avec le Premier Ministre Guillaume Soro
• Les avocats de Gbagbo : « Ocampo doit être récusé »

C’est un courrier qui crée actuellement le buzz sur Internet, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Le Procureur sortant de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a envoyé une lettre à Soro Guillaume, pour le féliciter après son élection à la tête du Parlement ivoirien. « J’ai l’honneur de vous adresser mes plus sincères félicitations ainsi que celles de mes collaborateurs pour votre nomination à la présidence de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire », écrit le magistrat argentin. Dans ce courrier, daté du 27 mars 2012 (voir fac-similé), le Procureur le plus puissant du monde invite l’ancien chef du gouvernement ivoirien à continuer la coopération judiciaire avec son successeur. « Je tiens à vous réitérer ma reconnaissance pour votre action et votre soutien au travail de mon Bureau en Côte d’Ivoire, et j’espère que vous allez poursuivre la même collaboration de qualité avec mon successeur, Madame Fatou Bensouda », poursuit Ocampo. Avant d’ajouter : « (…) J’espère que nous aurons l’occasion de nous voir dans les toutes prochaines semaines afin de continuer la fructueuse coopération entre votre Gouvernement et mon Bureau ». C’est Soro Guillaume lui-même qui a pris l’initiative de publier, hier mercredi 4 avril sur sa page Facebook, cette lettre censée être confidentielle. Puisque le courrier ne figure nulle part sur le site Internet officiel de la CPI ; pas même dans les documents mis à la disposition du grand public dans la rubrique « Le Bureau du Procureur », sur ledit portail d’informations en ligne. Que vise le président de l’Assemblée nationale en mettant ce courrier sur la place publique ? Est-on tenté de se demander. Par cette action de communication, certainement que Soro voudrait montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il n’a rien à cacher ni à se reprocher. Surtout que le Procureur Ocampo vient de confirmer qu’il n’a jamais fait ou tenté de faire obstruction aux enquêtes de la CPI sur le territoire ivoirien. Le président du Parlement ivoirien voudrait aussi prouver à ses détracteurs qu’il n’a rien à craindre de la CPI, vu la qualité de ses rapports avec le Procureur Ocampo. Soro s’est-il senti honoré de « l’amitié » et le satisfecit du magistrat argentin, au point de penser que lui ou ses proches seraient à l’abri de toutes poursuites au cas où les investigations de la CPI les mettraient en cause ? Si c’était ce raisonnement qui l’a motivé à publier la lettre du Procureur, le président de l’Assemblée nationale pourrait se tromper lourdement sur le compte de la justice internationale. Le bout de phrase : « (…) J’espère que nous aurons l’occasion de nous voir dans les toutes prochaines semaines afin de continuer la fructueuse coopération entre votre Gouvernement et mon Bureau », n’est-elle pas une formule quelque peu enrobée du Procureur Ocampo pour inviter Soro Guillaume à continuer de coopérer avec la CPI, quelle que soit l’issue des enquêtes et de la procédure ?

La réaction des avocats de Gbagbo

Toujours est-il que cette lettre d’Ocampo à Soro va relancer le débat sur l’impartialité et la crédibilité de la CPI. En effet, en rendant publique cette lettre, Soro Guillaume pourrait conforter la position de tous ceux qui ont toujours estimé qu’il y avait une certaine collusion entre les nouvelles autorités ivoiriennes et le Procureur Ocampo. C’est en tout cas ce que pensent les conseillers juridiques de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Voici à ce propos, la réaction de Me Lucie Bourthoumieux, avocate franco-camerounaise de l’ancien chef de l’Etat. « C’est la preuve de la très grande neutralité de la CPI ! Plus sérieusement, ceci remet en cause la crédibilité de la CPI, qui ne pourra se racheter qu’en annulant purement et simplement le mandat d’arrêt à l’encontre du Président Gbagbo », s’est insurgé hier l’avocate inscrite au Barreau de Paris, qui nous a envoyé un mail. « Je vous rappelle qu’en son temps, nous avions demandé la récusation du Procureur Ocampo pour dévoiement de la justice internationale. Ocampo doit être récusé, ainsi que tous les actes de procédure qu’il aura entrepris dans le cadre de la crise postélectorale en Cote d’Ivoire ; notamment à l’encontre du Président Laurent Gbagbo », a réclamé Me Bourthoumieux. Avant l’ouverture du procès du 18 juin, nul doute que cette lettre va alimenter pendant quelque temps les discussions sur la toile et dans les chaumières.

ANASSE ANASSE
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