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Politique Publié le samedi 7 avril 2012 | L’Inter

Politique nationale : La guerre de positionnement va tuer le FPI /Prisonniers et exilés abandonnés

© L’Inter Par EMMA
Audience du président de la république : Le président Alassane Ouattara reçoit une délégation du Front Populaire Ivoirien (FPI) et du (CNRD).
jeudi 29 septembre 2011.Abidjan.Palais présidentiel. Le président Alassane Ouattara a reçu une délégation du Front Populaire Ivoirien (FPI) et du Congrès national pour la Résistance et la Démocratie (Cnrd) .Photo : Miaka Ouretto Sylvain
Si tout se passe comme prévu, dans les jours à venir, le Front populaire ivoirien (FPI) devrait tenir sa convention. Un événement attendu, notamment pour le samedi 28 avril prochain. A priori, il ne devait rien avoir à redire qu`un parti tienne une telle activité conforme à ses textes.

Mais, pour ce qui concerne le FPI, actuellement, l`organisation de cette convention ne semble pas emporter l`adhésion de l`immense majorité des militants et sympathisants de ce parti. Une convention de l`ex-parti au pouvoir, déchu à l`issue de la crise post-électorale de 2011, a tout l`air d`un véritable putsch aujourd`hui, au moment où ses dirigeants croupissent dans des geôles du pays et ses cadres sont contraints à l`exil. Le projet de la direction intérimaire incarnée par le secrétaire général d`alors, Sylvain Miaka Ouretto, est déjà décrié par des voix au sein de son parti, qui perçoivent à travers l’organisation de cette convention, une réelle volonté de saisir la balle au bond en cherchant très vite à mettre fin à son statut pour son président intérimaire, pour se donner une pleine légitimité à la tête de l`ex-parti au pouvoir encore objet de convoitise. En effet, des ambitions personnelles, l`ex-député et président du Conseil général de Soubré n`en occulte point. Lui qui a succédé à Mamadou Koulibaly, éjecté par l`appareil qu`il a voulu à son tour piloter à sa guise. Mamadou Koulibaly est sorti du parti quand la base de cette formation politique, notamment les secrétaires fédéraux, gardiens du temple, ont refusé de le suivre dans une autre aventure et se sont opposés à ce que l`épreuve que traverse leur parti ne serve d`occasion pour des dirigeants de régler des comptes internes et d`asseoir leur propre ambition. Aujourd`hui, l`ancien 3ème vice-président du FPI a choisi de partir et de créer sa propre formation politique, ``LIDER `` (Liberté et démocratie pour la République). Miaka arrivé, ne semble pas s`être écarté de la voie de Mamadou Koulibaly, et c`est ce que ses camarades lui reprochent pour le moment dans l`ombre. A savoir, une volonté manifeste de saisir sa chance pour se positionner comme le désormais leader du FPI, alors que ses camarades l`attendent sur un autre terrain. Celui des actions pour la libération des prisonniers et le retour au pays des exilés. En tout cas, les initiatives et les actions actuelles du président par intérim du FPI et ceux qui l`y poussent, donnent bien l`allure d`une lutte de positionnement qui ne dit pas son nom. Une sorte de recherche de légitimation en profitant de la situation pour écarter les dirigeants incarcérés ou en exil. Toute chose qui s`assimile fort bien à une injustice faite aux victimes incarcérées ou en exil, qui espéraient mieux que cela de leur président intérimaire. En organisant une convention, préalable certainement à un congrès, Miaka Ouretto serait-il en train de préparer la succession ? Le moment est-il adapté pour une telle activité ? Certains cadres du FPI dont nous avons eu la réaction, se posent la question. En pensant bien sûr à leurs camarades en exil, depuis bientôt un an, mais aussi et surtout à leurs dirigeants qui croupissent encore dans des prisons, sans oublier leur président du parti, ancien Premier ministre et vice-président de l`international socialiste royalement ignoré et abandonné à son triste sort à Bouna par les siens. Comme s`il ne faisait plus leur affaire. L`impression dominante est que la direction intérimaire ne fait pas de la libération de ses camarades et du premier responsable de son parti, une priorité dans le combat politique qu`il mène actuellement.

Grogne au sein de la base du FPI

Pour l`immense majorité des militants et sympathisants LMP qui le murmurent au quotidien, la direction intérimaire du FPI devait se fixer pour mission première de redresser le parti, d`apporter la compassion et le soutien aux militants, de mettre tout en œuvre pour soutenir et obtenir la libération des camarades et dirigeants incarcérés et de travailler au retour des exilés. Ceux-ci trouvent politiquement indécent pour la direction intérimaire de négliger les camarades en prison et en exil pour organiser in fine un passage en force pour se positionner, s`imposer aux militants et asseoir son propre règne. A l`instar de l`ANC en Afrique du Sud, qui s`est bonifiée à l`épreuve du feu, en pleine période de l`apartheid quand ses dirigeants ont été incarcérés et malmenés par le régime ségrégationniste, il y a un minimum d`éthique en politique que des cadres du FPI ne seraient pas prêts à tolérer à leurs dirigeants actuels. Attendant de ceux-ci qu`ils œuvrent en regardant la souffrance et le sacrifice de leurs camarades pour un nouveau rayonnement de leur parti. Il y a quelques mois, le FPI a, en effet, bénéficié de 125 millions Fcfa de l`Etat pour le compte des subventions aux partis politiques les plus représentatifs de la nation. Mais, à en croire nos sources, à aucun moment la direction intérimaire n`a daigné envoyer des délégations et un soutien financier à ses camarades emprisonnés. Bientôt, ce sera le premier anniversaire de la chute du régime de Laurent Gbagbo, le 11 avril dernier. Jusque-là, la direction intérimaire du FPI n`a pas fait de la libération des détenus et du retour des exilés une préoccupation ni une priorité de sa lutte ou de son combat politique. Considérant que Gbagbo, les exilés et les détenus sont les symboles de la confrontation entre LMP et RHDP, et donc des négociations pour la normalisation de la situation sociopolitique et pour la réconciliation en Côte d`Ivoire, les fondamentalistes du FPI déplorent cet état de fait et s`interrogent sur le rapport entre la convention, ``instance bureaucratique`` et l`impératif de la lutte sur le terrain pour faire avancer les débats. En somme, l`ex-parti au pouvoir est à la croisée des chemins. Partagé entre les courants fondamentalistes et les ambitions de ses acteurs en embuscade, prêts à tourner la page de l`actualité pour envisager leur propre destin au détriment de leurs camarades encore en difficulté. Voici qui prépare encore à une autre division, qui risque de mettre à mal la formation politique créée par Laurent Gbagbo – lui-même détenu à la Haye – et qui semble courir précipitamment à sa perte. Le FPI pourra-t-il survivre vraiment à la bourrasque du 11 avril dernier ? En tout cas, ses dirigeants actuels ne semblent pas avoir les ressources morales et la force de caractère nécessaire pour rebondir. Comme l`a été le RDR, dans ses années de braise jusqu`à son accession au pouvoir. A ce jour, abandonnés quasiment par leurs camarades, qui ne mènent aucune action en leur faveur, les Affi N`guessan, Aboudrahamane Sangaré et autres dirigeants en détention ou en exil ne doivent plus leur salut qu’au président de la République, Alassane Ouattara. Le chef de l`Etat, s`il veut bien la réconciliation, pourrait donner des signaux, un an après la détention de ces politiques. La justice suivra son court, mais la démocratie y gagnera.

F. D BONY
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