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Économie Publié le jeudi 12 avril 2012 | Soir Info

Commémoration du 11 avril 2011

Ce qui s’est passé à Accra, hier
• Lida Kouassi présent
• Des jeunes ivoiriens interpellés

La Coordination du Front populaire ivoirien (Fpi) en exil avait prévu commémorer l’an 1 du 11 avril 2011, date de la chute de son régime, au ‘’National center” d’Accra. Les réfugiés ivoiriens, dans les camps du pays de John Atta Mills, avaient même fait le déplacement de la capitale ghanéenne pour participer, hier 11 avril 2012, à cet avènement. Mais, dans la nuit du 10 avril 2012, une source nous informe que la cérémonie a été reportée. Elle précisait que l’ex-ministre des Mines et de l’Energie, et président du Comité d’organisation de l’évènement, Léon Monnet Emmanuel n’avait pu informer les autorités ghanéennes à temps. Vrai ou faux? Il nous fallait vérifier l’information. Nous cherchons alors à rencontrer les organisateurs le lendemain. On nous indique qu’ils se réunissent dans un hôtel situé au centre ville d’Accra. Quand nous mettons pied au lieu indiqué, à midi, nous voyons effectivement des barons et cadres du Fpi en concertation. Nous reconnaissons les anciens ministres Lida Kouassi Moise, Touré Amara, Léon Monnet Emmanuel, Lia Bi Douayoua. A côté d’eux, il y a l’ex-député Atteby William’s, habillé dans une chemise à l’effigie de Laurent Gbagbo, le Secrétaire national à la Jeunesse du Fpi (Jfpi), Konaté Navigué...Ils sont rejoints par Abdon Bayeto, représentant du Fpi à Londres. Des instants après, c’est Lia Bi, en sa qualité de responsable de la communication de la Coordination du Fpi en exil, qui nous entretient. L’ex-ministre de la Communication nous explique que c’est ‘’pour des cas de force majeure que nous avons été amenés à reporter la réunion à une date ultérieure’’. Quand nous lui demandons si ce n’est pas parce que les autorités ghanéennes n’ont pas été informées à temps, il se contente de nous dire que c’est dans ‘’la nuit (du mardi 10 avril 2012) que nous avons pris la décision de report’’. Toutefois dans les échanges, il souligne que ‘’du fait de la Pâques, tout était prévu du vendredi à lundi dernier à Accra’’. M. Lia Bi venait-il de reconnaître, comme nous l’avons appris auprès d’une première source, que la cérémonie a été reportée pour non démarche faite auprès des autorités ghanéennes? Lia Bi Douayoua n’a pas répondu par l’affirmative. Idem quand nous avons cherché à savoir s’ils n’ont pas été frappés d’interdiction de manifester. Le responsable de la communication de la Coordination du Fpi en exil ajoute, en réponse à nos nombreuses questions, que ses camarades et lui venaient d’observer, à midi, une minute de silence.

Le bilan de Ouattara dressé
Il nous a, en outre, remis les déclarations et autres témoignages qui étaient au programme de la commémoration. Dans le texte signé du porte-parole des Ivoiriens en exil, Dr Assoa Adou exige ‘’la libération immédiate et sans condition de nos collègues et camarades de lutte déportés et embastillés, le rétablissement sans délai de la sécurité publique, des droits fondamentaux et libertés démocratiques pour tous, la dissolution des Frci et la restauration des forces armées régulières de Côte d’Ivoire dans leur fonction régalienne, en attendant la construction de nouvelles forces armées nationales et républicaines en Côte d’Ivoire’’. De plus, il ‘’demande la restitution des domiciles occupés, des patrimoines confisqués et le déblocage des avoirs et des biens gelés et la suspension des mandats d’arrêts internationaux et des différentes poursuites engagées dans la logique d’une justice des vainqueurs en attendant la réhabilitation d’une justice véritablement républicaine dans notre pays’’. Dans un autre document, signé encore du Dr Assoa Adou, la Coordination Fpi en exil dissèque le bilan de la gouvernance Ouattara et arrive à la conclusion que ‘’la situation actuelle est donc caractérisée par une dictature tribale et génocidaire, une insécurité meurtrière, un assèchement des ressources publiques, une économie de prédation et un endettement excessif, une destruction de l’Etat, du tissu social, une croissance de l’analphabétisme, du chômage, de la cherté de la vie et de la pauvreté’’. De plus, nous avons reçu deux autres documents dans lesquels, Marcel Gossio, baron du Fpi et Agnès Dogbo, membre du comité central du Fpi, ont fait des témoignages sur le bombardement de la résidence des chefs de l’Etat dans laquelle, Laurent Gbagbo était jusqu’à son arrestation le 11 avril 2011. Faut-il le souligner, au moment ou nous étions en entretien avec l’ancien ministre Lia Bi, nous avons été approché par Lida Kouassi Moise. Habillé dans une chemise pagne, manche longue et portant des lunettes, l’ex-ministre d’Etat, ministre de la Défense et de la Protection civile de Laurent Gbagbo (2000-2003), sourire aux lèvres, respirait visiblement la forme. Nos tentatives pour lui arracher des mots se sont avérées vaines. Aux dernières nouvelles, deux jeunes ivoiriens, partis pour enlever des banderoles au ‘’National Center’’, ont été interpellés par la Police ghanéenne. Ils n’avaient pas encore été libérés au moment ou nous mettons sous presse.

SYLLA A.
(Envoyé spécial)
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