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Économie Publié le lundi 16 avril 2012 | Le Temps

Exportation frauduleuse de la noix de cajou en 2011 : La Côte d’Ivoire perd 65 milliards

Les exportations frauduleuses de noix de cajou ne cessent de prendre de l’ampleur. A cause de la porosité des frontières et le désordre qui règnent dans cette filière pourtant promis à un avenir promoteur. Rien qu’en 2011, le tonnage de noix de cajou exporté frauduleusement a dépassé la barre des 100 mille tonnes voire 150 mille tonne contre 15 mille tonnes en moyenne au cours des campagnes précédentes. Sur l’année 2011, à peine 280 mille tonnes de noix de cajou ont été enregistrés au Port d’Abidjan pour une prévision minimale de 380 mille tonnes au regard des exportations depuis 2005. Rien que sur la base de ces données particulièrement, avec les 150 mille tonnes qui sont, dit-on, sorties vers les frontières Nord et Est, la filière ivoirienne a perdu 65 milliards de Fcfa. Dont 1,5 milliard au titre des recettes fiscales. Pour ne retenir que ces chiffres qui en disent long. C’est pour lutter efficacement contre ce fléau et pour rendre la filière ivoirienne dynamique et compétitive, que l’Autorité de Régulation du Coton et de l’Anacarde a organisé, du 12 au 14 avril dernier à Bondoukou, capitale de la région Gontougo, un atelier national ayant pour thème : «Porosité des frontières et exportation frauduleuse des noix de cajou». Ce, en collaboration avec les autorités administratives et religieuses de cette région. L’objectif majeur est d’identifier les causes du phénomène et d’en mesurer l’impact sur la filière et l’économie nationale, en vue de proposer des solutions adéquates. A l’issue des travaux, des recommandations et des propositions ont été faites par les participants issus du monde agricole, de l’administration douanière et centrale, des deux ports ivoiriens, du milieu des exportateurs et de l’Association Nationale des Producteurs de coton et anacarde de Côte d’Ivoire. Du rapport général lu par M. Sanogo Malamine, Directeur exécutif de l’Areca, il convient de retenir les points essentiels : Sur les causes liées aux conditions de commercialisation interne et au prix d’achat bord champ de «l’or gris», il a été recommandé la sensibilisation des autorités administratives et des populations sur les impacts négatifs de la fraude et l’application des textes sur la commercialisation des noix de cajou. A ce niveau, il a été convenu que l’Areca qui doit créer des antennes régionales s’en donne les moyens afin de mieux contrôler la production. «Par ailleurs, l’atelier a aussi recommandé le recensement et les agréments des acheteurs, le suivi des activités des différentes catégories d’opérateurs pendant la période de commercialisation des noix de cajou. Mais aussi et surtout accompagner les coopératives dans la réhabilitation et la création des magasins de stockage», a ajouté le Directeur exécutif de l’Areca. Qui n’a pas manqué de préconiser, au nom des participants, l’adaptation de la fiscalité à la spécificité de la filière anacarde ainsi qu’une sacherie pour cette spéculation. S’agissant des causes liées aux tracasseries routières, la dégradation des infrastructures routières et le coût élevé du transport, il a été recommandé la création de brigades mixtes des frontières, la sensibilisation des populations frontalières, les opérateurs économiques, les agents des douanes et de la gendarmerie entre autres, à plus de rigueur dans leur travail et réprimer sévèrement les contrevenants. Pour sa part, M. Bamba Mamadou, Pca de l’Areca, a salué l’esprit de consensus qui a prévalu durant les travaux qui ont permis de sortir des recommandations devant servir de bases à des mesures transitoires à prendre pour garantir la bonne suite de la campagne en cours. Au nom du ministre de l’Agriculture empêché, Coulibaly Siaka Minaya, son directeur de cabinet, a félicité les participants pour la qualité des travaux. Non sans les inciter à davantage prendre leurs responsabilités à fin de lutter efficacement contre la fuite des produis agricoles qui fait perdre énormément de l’agent à l’Etat de Côte d’Ivoire. «Que chacun prenne sa part de responsabilité en évitant de nous faire complice de ceux contribuent à la fuite de nos productions. 100 mille tonnes de noix de cajou frauduleusement exportées en 2011, c’est trop ! Par ailleurs, en ce qui concerne aussi bien le coût des actes qui oscille entre 2000 Fcfa et 100.000 Cfa, que le niveau de certaines taxes et le niveau du comité de suivi il varie d’un département à l’autre. Il faut donc mettre de l’ordre en procédant à une harmonisation», a indiqué le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture. A noter pour terminer que lors de la campagne 2011, la production ivoirienne de noix de cajou a été de 400 mille tonnes dont plus de 276 195mille tonnes exportées au 30 novembre 2011.
Bamba Mafoumgbé, envoyé spécial à Bondoukou
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