Les rues d’Abidjan sont bondées d’affiches publicitaires. En dehors des grands panneaux qui trônent sur les artères de la capitale économique, les piliers des échangeurs, les poteaux électriques et téléphoniques, les murs des édifices publics, etc. constituent les lieux privilégiés où on peut lire toutes sortes d’informations. Lorsque ce ne sont pas des “faiseurs de miracles” qui invitent les populations à participer à leurs séances de prière, ce sont des “faiseurs de riches” qui disent avoir trouvé un remède contre la pauvreté. Plusieurs encore prétendent guérir toutes sortes de pathologies. En tout cas, à Abidjan, tous les endroits sont bons pour faire de la publicité pourvu que l’on ait quelque chose à proposer. Ainsi, nul besoin de passer par les voies classiques pour faire connaître son produit. Les bâtiments sont là pour servir de supports à ces agents commerciaux et autres businessmen, que dis-je, ces hommes de Dieu qui y trouvent la voie royale pour se faire de l’argent sans grandes dépenses. Et devant ce désordre artistique, il n’y a vraisemblablement personne pour s’offusquer et se plaindre de l’aspect salissant de ces affiches. Les Abidjanais s’y sont tellement habitués qu’ils ne trouvent pas nécessaire de donner de la voix face à ces hommes et femmes qui ont choisi de faire de la publicité en salissant la ville. Tellement préoccupée par la gestion des ordures ménagères et le déguerpissement, Anne Ouloto, ministre en charge de la Salubrité urbaine ne semble pas gênée par ce spectacle. Ne comptez surtout pas sur le Conseil Supérieur de la publicité (Csp) pour venir faire la police, il vous répondra qu’il ne sait pas comment traquer ces anarchistes. De leur côté, les agences conseils se plaignent de la concurrence déloyale que leur mènent des agences fictives, lesquelles affichent n’importent comment. A cette allure, on se demande bien si la propreté dont rêvent les Abidjanais est pour demain.
F.K.
F.K.
