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Politique Publié le mercredi 25 avril 2012 | Le Quotidien d’Abidjan

Installation de Soro au perchoir de l’Assemblée nationale : La démocratie a encore été assassinée par le RDR

© Le Quotidien d’Abidjan
Guillaume Soro, nouveau président de l`Assemblée Nationale
Pour l’élection au poste de président de l’Assemblée nationale le lundi 12 mars dernier à Yamoussoukro, le bureau d’âge (ndlr : le doyen d’âge et les deux plus jeunes députés) n’a enregistré qu’une seule candidature. Celle de l’ex-Premier ministre Soro Kigbafori Guillaume. Ce dernier a été proposé et investi par le Rassemblement des Républicains (RDR), d’Alassane Ouattara. Là où les populations ivoiriennes s’attendaient à une saine compétition pour voir qui des différents candidats devaient arracher de haute lutte le perchoir de l’Assemblée nationale. Malheureusement, la compétition, symbole de l’expression démocratique, n’a pas encore eu lieu, le RHDP l’ayant décidé ainsi. Comme ce fut le cas lors des dernières législatives où des députés ont été purement et simplement imposés aux populations par le clan Ouattara dans certaines circonscriptions. A la surprise du public, c’est la seule candidature de Soro qui a été annoncé par le bureau d’âge. Toute chose qui a jeté un froid et l’émoi dans la salle. Enlevant du coup tout enjeu à cette élection qui semblait désormais une simple formalité. Or, elle était très attendue par les populations en raison de grosses rumeurs de velléités de candidatures aussi bien au PDCI qu’au sein des indépendants. Les noms du Professeur Alphonse Djédjé Mady, SG du PDCI revenait constamment. Au finish, c’est à un non scrutin que le RHDP d’Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Mabri Toikeusse et Anaky Kobenan a servi aux Ivoiriens. En optant pour une candidature unique à la présidence de l’Assemblée nationale, le RHDP a non seulement tué l’enjeu, mais aussi et surtout assassiné pour la deuxième fois consécutive la démocratie dans notre pays. Le RHDP aurait pu, au nom de l’expression démocratique, laisser tous ceux qui aspiraient à ce poste se présenter au moins.
De quoi avait peur le parti de Ouattara ?
Même si l’on sait que le RDR pouvait remporter haut les mains le poste. Parce que disposant de plus de députés (138) que tous les autres formations politiques réunies (PDCI :86, indépendants :17, UDPCI : 8, MFA : 3, UPCI : 1), soit au total 115 députés. De sorte que, même si le RDR acceptait un candidat contre Soro, il le battait à coup sûr. Mais la démocratie n’étant pas le partage de cette coalition, elle a préféré imposé l’ancien chef rebelle aux Ivoiriens en faisant de lui le président de l’Assemblée nationale dans un non scrutin. De quoi avait peur le RDR ? Pourquoi a-t-il supplié le PDCI de retirer son candidat ? Soro a-t-il été nommé ou élu ? la déception était très visible dans la salle de la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix. Des députés ont-ils voulu boycotter cette non élection ? Rien n’est moins sûr. En témoigne les nombreux bulletins blancs enregistrés, 12 pour Soro et 24 pour Mme Sacko Fadika. Que le doyen d’âge, le Général Gaston Ouassénan Koné a qualifié d’abstention. Mais bien plus, après la proclamation des résultats de ce qu’on peut également appeler la mascarade, le public est resté de marbre. Seuls quelques applaudissements se sont fait entendre dans les rangs du RDR. Faut-il le dire, le RDR qui voulait coûte que coûte la présidence de l’Assemblée a tué la compétition dans l’œuf et avec elle, la démocratie qui doit caractériser le Parlement. A quel Parlement les Ivoiriens devront donc s’attendre avec une telle pratique ? Attendons de voir.

José S. Koudou
Envoyé spécial à Yamoussoukro
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