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Politique Publié le samedi 28 avril 2012 | Le Patriote

Dialogue pouvoir-opposition / Ahoussou Kouadio (Premier ministre) : “Nous sommes condamnés à vivre ensemble dans le respect de nos différences”

© Le Patriote Par DR
Dialogue pouvoir-opposition: la classe politique autour de la table de discussion à Bassam
28 avril 2012.Grand Bassam. Sous l’initiative de SEM Alassane Ouattara les acteurs politiques amorcent un processus de discussions pour renouer le fil du dialogue entre le Gouvernement et les partis politiques de l’opposition .Photo:Ahoussou Kouadio (Premier ministre)
Messieurs les Ministres d’Etat,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Présidents, Secrétaires Généraux et responsables des partis et groupements politiques,
Monsieur le Préfet de Grand-Bassam;
Monsieur le Maire de Grand Bassam;
Leurs Majestés les Rois des N’Zima Kotoko et des Abourés;
Mesdames et Messieurs;
Chers frères et sœurs;
Je voudrais vous dire ma joie de me retrouver avec vous pour former ensemble cette belle chaîne de solidarité et de fraternité que nous constituons ce matin autour de la Côte d’Ivoire.
Je voudrais à l’entame de mon propos, demander que nous observions une minute de silence en signe de profond respect et en mémoire de toutes les personnes qui ont perdu la vie à l’occasion de la grave crise postélectorale.

Messieurs les Ministres d’Etat,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les représentants des Partis politiques,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais à présent vous adresser mes salutations les plus chaleureuses et les plus fraternelles.
Je voudrais remercier la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation dont les efforts déployés ont permis de décrisper le climat social et de créer d’une certaine manière les conditions favorables pour une amorce de ce Dialogue Républicain Gouvernement/Opposition.
J’associe à ces remerciements, l’ensemble des membres du Gouvernement qui, dans un bel esprit de solidarité et de dévouement, travaillent à la consolidation du dialogue avec l’opposition politique.
Je voudrais, Mesdames et Messieurs, que vous me permettiez de rendre hommage à mon jeune frère, le Ministre d’Etat Hamed BAKAYOKO, qui a été, dans la discrétion, un précurseur actif des pourparlers dont nous venons tracer le cadre aujourd’hui.
Je tiens également à saluer la présence distinguée des autorités administratives et coutumières de Grand-Bassam, avec une mention particulière à leurs Majestés le Roi des N`zima Kotoko et le Roi des Abouré pour leur soutien et leur bénédiction.
Chers frères et sœurs,
du Front Populaire Ivoirien;
du Congrès National pour la Résistance
et la Démocratie;
de Liberté et Démocratie pour
la République;
d’Agir pour la Paix et la Nation;
du Rassemblement du Peuple
de Côte d’Ivoire;
d’Alternative Citoyenne,
Je voudrais vous exprimer mes remerciements et celui du Gouvernement pour avoir répondu à l’appel du Président de la République, SEM Alassane Ouattara qui a eu l’initiative de ce dialogue politique que nous avons la lourde responsabilité de conduire.
Je tiens aussi à vous remercier pour le bel esprit de fraternité qui a présidé à la préparation de nos travaux et surtout pour avoir tous adhéré à ce cadre de concertation, sans préalables ni réticences.
En effet, pour la Côte d’Ivoire que nous aimons tous et pour les Ivoiriens que nous avons l’obligation de servir, il ne saurait y avoir de préalables ni de contraintes qui vaille, dès lors qu’il s’agit de se retrouver pour tracer ensemble les sillons de la renaissance de ce pays où chacun de ses fils et filles doit pouvoir s’épanouir en participant pleinement à son édification.
Monsieur le Président Laurent Dona Fologo, je voudrais vous remercier d`être des nôtres ce matin dans l`espoir de profiter de votre riche expérience politique et des vertus mais aussi pour votre fidélité aux vertus du dialogue.
Je voudrais saluer également les frères et sœurs de l’opposition qui ont saisi l’occasion de cette rencontre pour rentrer d’exil et rejoindre la mère patrie.
C’est un bel exemple de courage politique et de patriotisme. Merci, chers frères et sœurs, pour avoir répondu à l’appel pressant du Président de la République pour votre retour au pays et pour votre participation et engagement à favoriser le retour de ceux de nos frères encore en exil.
A l’ensemble de nos compatriotes encore en exil, parce que retenus dans les liens du doute et de la méfiance, je voudrais saisir cette occasion pour leur lancer à nouveau cet appel:
«N’ayez pas peur! N’ayez pas peur! Rentrez en Côte d’Ivoire pour reprendre vos vies dans vos familles, dans vos quartiers, dans vos villages. La Côte d’Ivoire, votre pays, vous attend les bras ouverts; le Président de la République, qui est le Président de tous les Ivoiriens, vous attend sans haine, sans rancune, sans esprit de revanche, en fidèle disciple de Félix Houphouët-Boigny».

Excellences
Mesdames et Messieurs,
La grave crise qui a endeuillé, hier, la Côte d’Ivoire et fragilisé les Institutions de la République, est une crise de la confiance entre les Ivoiriens et plus particulièrement entre les membres de la classe politique.
C’est pourquoi, au moment où se tient le présent conclave censé renouer le fil du dialogue entre le Gouvernement et les partis politiques de l’opposition significative,
Je voudrais inviter solennellement chacun des acteurs ici présents à faire preuve de dépassement pour ne regarder que la Côte d’Ivoire, qui doit être pour nous tous, l’unique préoccupation aujourd’hui.
En effet, au-delà de nos différences ethniques, religieuses ou d’opinions politiques, nous avons tous en partage une identité, une patrie, une terre, la Côte d’Ivoire que nous devons aimer et servir avec amour, désintéressement et raison.
C’est cet amour commun pour la Côte d’Ivoire qui nous donne la force et l’énergie nécessaires pour nous réunir ici ce matin à Grand-Bassam, sans considérations de ce qui nous a opposé hier.
Au nom donc de cet amour pour la Côte d’Ivoire et dans un esprit de fraternité vraie, nous devons rechercher ensemble les voies et les moyens pour construire l’avenir.
En effet, après la grave crise qui a secoué notre pays, chaque Ivoirien, chaque parti politique détient un bilan, son bilan.
Mais quel que soit le côté où l’on se trouve et le bilan dont on dispose, ce bilan, est en tout état de cause au passif de la Côte d’Ivoire qui a payé un lourd tribut à cette crise.
Aujourd’hui donc, nous devons pouvoir exorciser le mal pour poser les jalons de la nouvelle espérance que nous avons l’obligation de construire ensemble.
Sans oublier le passé, nous devons pouvoir laisser le passé au passé;
Nous devons pouvoir laisser la justice des hommes faire sa justice et celle de Dieu faire la sienne;
Nous devons laisser à l’histoire, le soin d’écrire l’histoire et de dire la vérité sur l’histoire récente ou passée de notre pays.
Nous devons surtout assumer en toute responsabilité notre présent, celui de frères et sœurs condamnés à vivre ensemble dans le respect de nos différences.
Je veux donc vous inviter ce matin à vous engager aux côtés du Gouvernement dans l’œuvre de construction d’une nouvelle espérance pour nos enfants et petits enfants à qui nous avons l’obligation morale de léguer plus que nous n’avons nous-mêmes reçue.
Nous devons retrouver dans nos liens séculiers de fraternité et notre amour commun pour ce pays, les ressorts nécessaires et surtout la force pour briser les murs de méfiance que nos contradictions d’hier ont érigés.
Nous devons dessiner avec courage et par la force du dialogue, les contours d’un consensus minimal pour reconstruire ensemble une Côte d’Ivoire à nouveau fraternelle et au travail.
Telles sont les obligations essentielles qui sont les nôtres en tant qu’Ivoiriens et surtout en tant qu’acteurs de ce cadre de concertation favorisé par le Président de la République.
Le Gouvernement voudrait par ma voix, affirmer ici, haut et fort, sa disponibilité et sa ferme détermination à dialoguer avec l’opposition pour aller à la paix.
Il entend rester constamment à l’écoute des préoccupations de l’ensemble des ivoiriens qu’il a l’obligation de protéger et de faire participer à l’œuvre de construction nationale.
C’est le sens de la mise en place, au sein du Gouvernement, d’un pool politique constitué de Ministres qui seront désormais les interlocuteurs privilégiés des partis politiques, notamment ceux de l’opposition.

Chers frères et sœurs,
Opposés, nous le sommes certainement au plan idéologique ou politique ; mais pour la Côte d’Ivoire, nous avons l’obligation et la responsabilité de nous unir et de mettre ensemble nos énergies pour bâtir notre pays.
Oui, il faut à la Côte d’Ivoire, une classe politique nouvelle, plus respectueuse des valeurs de paix, de rassemblement, de respect de la vie et de la dignité humaine.
Car un pays, sans une classe politique de qualité est un pays qui court à la dérive.
Plusieurs pays autour de nous, notamment le Bénin et plus récemment encore le Sénégal, nous ont montré le chemin à suivre en nous indiquant clairement qu’il est possible de faire de la politique pour renforcer la démocratie et non pour la détruire.
Nous avons donc l’impérieux devoir de construire un nouvel ordre politique qui forge l’esprit de nos concitoyens aux valeurs du rassemblement et de fraternité vraie; la politique étant par essence un facteur de rassemblement et non de division.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Chers frères et sœurs,
Le présent conclave doit être considéré comme l’amorce d’un processus de discussions dont nous allons définir ensemble le cadre et les modalités.
Il s’agit donc de rompre avec l’immobilisme, source d’inquiétude, de rumeurs et de suspicions, pour établir une passerelle solide entre le Gouvernement et l’opposition.
Je forme le vœu sincère, que nous sortions de ce conclave plus unis autour de la Côte d’Ivoire, et résolument engagés pour la réconciliation afin de faire mentir tous ceux qui croient que la classe politique ivoirienne ne peut se réconcilier.

Chers frères et sœurs,
Le monde entier nous regarde, nos concitoyens attendent beaucoup de nous. Nous n’avons pas le droit de les décevoir.

Puisse le Dieu de Paix et d’Amour bénir notre conclave et lui faire porter les fruits de l’espérance pour notre pays.
C’est sur cet espoir que je déclare ouvert le conclave de relance du Dialogue pour la réconciliation et la paix.
Je vous remercie.
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