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Politique Publié le samedi 5 mai 2012 | Le Patriote

Hamed Bakayoko (ministre de l’Intérieur) : “Le FPI ne doit pas avoir peur de la justice”

© Le Patriote Par Mesmin
Elu à la tête du Conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA : le maire François Amichia reçu par le ministre d`Etat, Hamed Bakayoko
Mardi 17 avril 2012. Abidjan. Cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, au Plateau. Le maire de Treichville, François Amichia élu président du Conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA vient remercier le ministre Hamed Bakayoko (photo) pour son soutien
Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur était hier l’invité du journal de 20 heures. Il se prononce sur quelques points de l’actualité, notamment, les évasions répétées des prisons civiles et le dialogue républicain.

RTI : Monsieur le ministre, que s’est-il passé aujourd’hui à la MACA ?

Hamed Bakayoko : C’est regrettable ce qui s’est passé aujourd’hui à la MACA. Ce matin à l’appel, ils étaient 2182 prisonniers. Nous avons un dispositif de sécurité qui est fait de 12 miradors. D’après les premiers éléments d’investigation, il y a eu une défaillance et un dysfonctionnement au niveau d’un des miradors. Et peut-être aussi des complicités internes.

L’enquête pourra nous dire exactement ce qui s’est passé. Mais rapidement, les forces de Gendarmerie, de Police et des FRCI ont réagi pour circonscrire le mal. Elles ont encerclé la MACA. Les premiers prisonniers sortis ont été retournés en cellule. Ce qu’il va falloir regarder, le directeur est en train de le faire, c’est de procéder à l’appel exhaustif de tous les prisonniers pour voir s’il en manque.

RTI : Revenons à la Politique nationale avec le dialogue que le pouvoir a engagé avec l’opposition. Le conclave de Grand-Bassam constitue-t-il la clé de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire ?

HB: C’est, pour moi, un point important. C’est d’abord le dialogue inter ivoirien. On ne l’a pas souvent dit. Ce sont les Ivoiriens, sans médiation internationale, qui se retrouvent à l’intérieur de leur pays pour discuter des problèmes de la Côte d’Ivoire, en toute franchise. C’est important à noter. J’ai constaté une bonne volonté de toutes les parties. J’ai bon espoir que cette amorce de dialogue donne de bons résultats.

RTI: Vous avez parlé de bonne volonté. Mais que répondez-vous aux Ivoiriens qui sont sceptiques quant à la sincérité des acteurs politiques ivoiriens ?

HB : Je les comprends et c’est une vérité. Je pense que tout le monde est sincère dans ce dialogue. Beaucoup sont peut-être sceptiques et ont d’autres calendriers. Je pense que nous, gouvernement, nous avons pris cette initiative pour parler franchement avec l’opposition. Mais dans l’opposition, je considère qu’il y a plusieurs catégories. Il y a une catégorie qui considère que nous sommes dans une crise très grave et qu’il faut tout faire pour qu’il n’y en ait plus jamais. Il faut anticiper sur ces crises. Il faut se parler, il faut se dire les vérités et que par une gouvernance libre, chacun s’exprime. Puis, il y a certainement un groupe de gens qui ont un autre calendrier, qui sont sceptiques, qui ne croient pas.

RTI : Qui ont des préalables ?

HB : Peut-être des préalables. Mais plus loin que ça, il y en a qui ont d’autres repères, qui attendent par exemple, les élections françaises, qui pensent que les résultats peuvent avoir une incidence sur la vie en Côte d’Ivoire. Il y en a qui attendent le 18 juin et qui se demandent si le président Gbagbo sera libéré à cette date. Il y en a qui espèrent, entre temps, à ce que le pouvoir soit renversé. Ils pourront prendre leur temps. Nous, nous avançons avec ceux qui ont envie d’aller au dialogue pour le bonheur des Ivoiriens. Je suis convaincu qu’après avoir passé en revue tous ces calendriers, ils viendront à la table.

RTI : Peut-on s’attendre à une entrée prochaine de l’opposition au gouvernement ?

HB : Je ne crois pas que la question se pose en ces termes. Je pense que le gouvernement va donner un signal fort dans certains sens. Mais on l’a dit autour de la table ronde. Il faudra qu’en retour on ait un signal fort de l’opposition. C’est un rendez-vous du donner et du recevoir. C’est très facile pour l’opposition de demander tout au gouvernement : on veut la libération, le dégel des avoirs. Il faut reconnaître que dans ce pays, il y a eu une crise grave.

Il y a des parents des victimes qui n’ont pas encore digéré les souffrances vécues. Il faut de la repentance, c’est la condition essentielle. Le Président l’a dit, le chef du gouvernement l’a dit. Il faut de la repentance, il faut de la justice. N’ayez pas peur de la justice. La justice ne condamne pas seulement. Elle n’arrête pas les prévenus seulement, non plus. Aujourd’hui, je suis en contact avec beaucoup d’exilés qui veulent rentrer. Je leur dis que l’exil est plus difficile que la prison. Le processus engagé donne des fruits. Il y avait au Libéria plus de 250 000 exilés. Aujourd’hui, nous sommes à moins de 50.000. Tous les jours, il y a un mouvement de normalisation qui se fait. Nous avons la responsabilité d’amorcer ce dialogue.

RTI: Le FPI n’a pas signé le communiqué final de la table ronde de Grand Bassam. Y-a-t-il encore des négociations pour que cela soit fait ?

HB : Je ne crois pas. Nous avons eu cette rencontre. Le FPI y était la première journée. Il y a eu des contributions et des échanges. Ils n’ont pas signé. Je pense que c’est propre au style du FPI. Les Ivoiriens connaissent le FPI. C’est leur style. Dans cette déclaration, il y avait : un, la création d’un Cadre permanent des concertation entre l’opposition et le pouvoir.

Deux, la libération des détenus. Il y avait aussi le dégel des avoirs et l’aide au retour des réfugiés. En quoi un parti comme le FPI peut-il avoir un problème pour signer un tel document ? Je pense que ce sont des manœuvres de diversions. Le temps fera son œuvre. La réconciliation est un vrai processus, comme l’a dit le président Laurent Dona Fologo.

Chacun ira à son rythme. Mais nous, nous avons le devoir tous les jours de consolider la réconciliation et renforcer la paix.

(Source : RTI 1)

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