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Afrique Publié le mardi 15 mai 2012 | Le Temps

Bassin d’immigration : Des convois de Burkinabé envahissent l’Ouest

C’est comme la découverte d’une nouvelle terre promise, d’un nouvel Eldorado. Selon des informations concordantes, presque tous les jours, arrivent du Burkina Faso, des convois de ressortissants Burkinabé. Et l’on signale des armes dans leurs bagages. Les étrangers installés déjà sur la terre des autochtones Wê et dans leurs forêts, font venir leurs nombreuses familles. Et l’affluence est telle qu’on a l’impression que le Burkina se vide. On sait que depuis la prise du pouvoir d’Etat par Alassane Dramane Ouattara, les Burkinabè donnent le sentiment d’avoir un homme sûr aux affaires en Côte d’Ivoire. Les métayers et autres ouvriers agricoles dans des champs ont chassé ou tué leurs patrons pour occuper leurs terres. Sur leurs propres terres, sur le patrimoine de leurs ancêtres, les populations sont de plus en plus des étrangers en insécurité. Depuis le Mont Pékô occupé par un bataillon de Burkinabè jusqu’aux forêts anonymes, ces immigrés font la loi face à une admiration Ouattara muette et inactive. Le Moyen Cavally et le Guemon sont deux régions de prédilection des arrivants du Burkina. Comment des populations peuvent-elles abandonner leurs terres, leur pays et envahir les terres d’autres peuples, sans s’imager que cette invasion peut créer d’immenses problèmes ? C’est le type de slogan injuste : «Vivre ensemble, uniquement chez les autres». Car si des Ivoiriens de l’Ouest ou d’autres régions du pays ne peuvent même pas envisager de se sédentariser au Nord de la Côte d’Ivoire et y mener des activités économiques et politiques, ce n’est pas au Burkina que les Ivoiriens vont occuper des terres des nationaux. Et donc ces gens exigent de vivre chez les autres, d’abuser de leur hospitalité et ne permettent pas que les autres en fassent autant chez eux. Conséquences : A l’Ouest, les autochtones et leurs descendants perdent de plus en plus leur patrimoine terrien. Ils ne sauront plus où aller, où vivre. Leurs enfants et petits enfants, qui ne sont pas à l’école ou n’ont pas réussi les études scolaires n’auront pas d’outil de production pour leur survie. Une situation à l’Ouest que les autorités négligent et que semble encourager le pouvoir en cherchant à légitimer l’expropriation des terres des paysans par de nouvelles lois sur le foncier est une bombe. A moins que cela soit leur objectif. Mais déjà l’insécurité naît de ces cohabitations. Il ne peut en être autrement lorsque les arrivants veulent arracher les terres à leurs propriétaires. Nous avons encore en mémoire des massacres de Guitrozon, Petit-Duékoué et Carrefour-Duékoué. A Bangolo se sont installés les Dozos sur un site donnant l’allure d’un camp militaire. Et ce sont les ex-rebelles issus de ces populations venues d’ailleurs, qui, en 2002, se distrayaient à parier sur le sexe de l’enfant que portait une femme enceinte et l’éventraient pour savoir qui avait gagné. Le passage d’Alassane Dramane Ouattara dans les régions en avril dernier n’a rien réglé. Au contraire. L’arrogance des Burkinabé s’est accrue. Et l’on apprend que l’attaque de Taï, juste après son départ de l’Ouest, serait liée aux conflits fonciers. L’Ouest, un bassin d’immigration en formation ? C’est le moins qu’on puisse dire.

Germain Séhoué
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