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Société Publié le mercredi 16 mai 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Reportage au Port d’Abidjan/ Une journée sur Le «Tonnerre» : A la découverte du navire français qui a fait ‘’tomber’’ Kadhaffi

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Blocage du processus de paix : le porte-hélicoptères français "Tonnerre" au large des côtes ivoiriennes
Ils sont nombreux les Ivoiriens qui ont entendu parler de ce navire lors de la guerre en Lybie, ayant conduit à la mort du guide libyen Mouhamar Kadhaffi. « Le Tonnerre », ce navire militaire français était sur les côtes ivoiriennes la semaine dernière. L’Intelligent d’Abidjan l’a visité pour vous. Découverte !

Vendredi 11 mai 2012. Il est 11 heures à peine quand nous arrivons à Treichville. Le marin qui vient nous chercher à l’entrée, nous conduit directement sur un bateau sur lequel il est visiblement écrit la mention «Tonnerre». A l’entrée de ce navire géant, nous accueille un autre marin superbement vêtu de blanc, le commissaire Ludovic Delhomme. C’est lui qui conduira la petite équipe de journalistes dans la passerelle de navigation qui abrite les bureaux du commandant Jean-François Quérat, capitaine du BPC (bâtiment de projection et de commandement) Tonnerre. «Ici, vous êtes dans la passerelle de navigation. Nous sommes à bord d’un BPC», nous informe le commandant Jean-François Quérat, quand il nous souhaite la bienvenue dans son navire.

Le « Tonnerre » dans les eaux ivoiriennes
La première venue du «Tonnerre» en Côte d’Ivoire remonte aux années 2008-2009. Et la mission de ce BPC s’inscrit dans ce qu’il est convenu d’appeler la mission «Corymbe». Pour ceux qui ne le savent pas, la mission «Corymbe» est la présence permanente d’un bâtiment français (NDLR : BPC) dans la zone de l’Afrique de l’ouest ou dans le golf de Guinée. Cette mission qui existe depuis 1990 est donc une mission bien connue des autorités ivoiriennes et sous régionales. «C’est dans ce cadre que très souvent des bâtiments français viennent ici à Abidjan», a instruit Jean-François Quérat. La mission «Corymbe» présente 2 volets de coopération. «Le premier volet est qu’à l’occasion de chacun de nos passages, nous effectuons des actions de coopération avec les différentes marines, avec les différentes administrations des pays visités. La mer est un espace très important pour ce qui concerne le commerce, mais elle est aussi un espace de liberté qu’il faut sécuriser parce qu’il y a aujourd’hui des trafics ; il y a aujourd’hui de la pêche illégale, beaucoup d’hostilité. Et il est nécessaire que chaque pays dans sa zone de responsabilité, mais également en coopération avec les autres pays, travaille pour mieux sécuriser les espaces maritimes de la région», a indiqué le commandant Jean-François Quérat. L’autre volet de coopération est celui relatif à la coopération avec les différents points d’appui qui sont au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Gabon. «Nous sommes donc en mesure d’intervenir au profit des ressortissants et des intérêts français quand c’est nécessaire», a-t-il prévenu. Interrogé pour savoir si le navire avait convoyé des équipements militaires pour les forces armées ivoiriennes, le commandant Jean-François Quérat a répondu par la négative. «Non ! Il n’y a pas eu d’apport particulier. L’objectif de la mission, c’est surtout de faire de la coopération», a-t-il rassuré, avant de se réjouir de l’accueil ‘’de toute première qualité’’, autant des autorités que des populations. «C’est pour moi une très grande joie de le constater. Même si ce n’est absolument pas une surprise puisque la tradition d’accueil de la Côte d’Ivoire est mondialement reconnue. C’est une marque de coopération entre la marine française et les forces armées ivoiriennes ; entre les Etats français et ivoirien», a reconnu Jean-François Quérat. Qui conclut : «nous appareillons demain matin (NDLR : Samedi 12 mai 2012) pour passer une journée dans la lagune, faire quelques exercices et puis ensuite, nous poursuivrons notre mission. Nous aurons fait 5 jours dans le Port d’Abidjan dans des conditions exceptionnelles». Après la Côte d’Ivoire, «Le Tonnerre» poursuivra son petit bonhomme de chemin dans le golfe de Guinée jusqu’au Sénégal d’où il sera relevé par un autre bateau. En plus de L’Intelligent d’Abidjan qui a eu le privilège de visiter ce navire, d’illustres personnalités ivoiriennes dont le Premier ministre, Jeannot Ahoussou-Kouadio, et le ministre d’Etat, ministre d’Intérieur, Hamed Bakayoko, l’ont également fait, en présence de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire.

200 mètres de long sur 32 mètres de large
Long de 200 mètres sur 32 mètres de large, «Le Tonnerre» fait 22 000 tonnes. A son arrivée à Abidjan le 7 mai 2012, l’équipage était constitué de 177 marins. Mais, nous informe le capitaine du bateau, «Le Tonnerre» a, à son bord, une capacité totale d’accueil de 650 personnes et est capable de rester en mer de très longues semaines: 2 ou 3 mois environ. «La capacité du bateau nous permet d’avoir à bord tout le gasoil et toutes les vivres qu’il faut», informe-t-il. «Le Tonnerre» est le second d’une série de trois bateaux français de grande portée, à savoir «Le Mistral» et un dernier, «Le Dixmude». Le Tonnerre est un bâtiment qui a plusieurs capacités dont le premier d’entre eux, est la portée hélicoptère. Avec ses 200 mètres de long sur 30 mètres de large, «Le Tonnerre» possède 6 emplacements capables d’accueillir tout hélicoptère, qu’il soit des armées françaises ou de l’Otan (Organisation du traitée de l’Atlantique). «La premier fonction, c’est donc l’aéromobilité avec également un hangar hélicoptère qui peut accueillir jusqu’à 16 hélicoptères», explique le commandant Jean-François Quérat. La deuxième grande fonction de projection, comme on le dit en langage maritime, est celle des troupes. «Le Tonnerre» a la capacité d’accueillir différentes troupes avec leurs véhicules jusqu’à une centaine de véhicules qui montent à bord, soit par la portée latérale soit par le radier, l’endroit en bas du bateau qui permet d’apporter soit du matériel soit des troupes ou de les débarquer. «Le nombre de troupes que nous pouvons embarquer est de l’ordre de 450 à 500. Et toutes celles là sont logées à bord ; elles sont entretenues et nourries. Et elles peuvent être projetées à partir du bateau», confie le commandant. La troisième grande fonction du navire «Tonnerre» est celle de commandement. Ce bateau dispose, à son bord, d’une zone ‘’Etat major’’ de 800 m2, capable d’accueillir un ou plusieurs états major dans une zone qui est équipée d’ordinateurs, complètement câblée et qui est en mesure de travailler avec tout ce qui existe comme radios, satellites et tous les moyens modernes de communication. La quatrième fonction du «Tonnerre», c’est bien la fonction hôpital. Ce navire dispose, à son bord, d’un hôpital de prés de 800 m2 avec 2 blocs opératoires, 2 lits médicalisés pour accueillir tout type de blessé. Ce qui donne au bateau une capacité d’intervention au profit des populations en détresse. «A titre d’exemple, la marine française a 4 bâtiments amphibies en tout : Le Mistral, Le Tonnerre, Le Dixmude et le Siroco. Le Siroco était intervenu en Haïti lors des catastrophes naturelles. Le Tonnerre est capable d’en faire autant car il est équipé d’une grande capacité», a fait savoir le capitaine du bateau. En plus de ces 4 fonctions, on pourrait finalement en rajouter une 5ème qui est celle de l’accueil de l’école d’application de l’Ecole des officiers marins. Une mission qui était assurée autrefois par le navire «Jeanne d’Arc». «Voilà donc en quelques mots un panorama de ce qu’est un BPC», a conclu le commandant Jean-François Quérat.

Par David Yala
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