x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mercredi 30 mai 2012 | Le Nouveau Réveil

Eau, courant, Rti… : Les populations retrouvent le sourire mais pleurent pour les routes, le carburant et les banques

© Le Nouveau Réveil Par Aristide
Visite d`Etat à l`Ouest: le Président Alassane Ouattara communie avec les populations de Guiglo
Dimanche 22 avril 2012. Guiglo. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara accueilli avec ferveur par les populations de l`Ouest du pays
Les populations de Bouna, la capitale de la région du Bounkani, poussent un ouf de soulagement. Désormais, elles vivent mieux qu’avant, grâce au Programme présidentiel d’urgence (Ppu). L’eau, une denrée très rare à Bouna, il y a un an et même de longues années avant, est maintenant disponible tous les jours. Le courant qui s’interrompait pendant des mois est de retour avec de nouveaux groupes électrogènes et la disponibilité du carburant payé par l’Etat. Les images de la télévision ivoirienne sont regardées à Bouna après près de dix années d’interruption à cause d’une grave panne sur l’émetteur. Elles ne sont pas tout à fait de bonne qualité, mais ce retour de la télé est salué par les uns et les autres. La radio est écoutée sans souci. La vie est désormais presque normale et les populations s’en réjouissent. Seulement, ce bonheur reste incomplet car de nombreux problèmes troublent le sommeil des populations qui ne manquent pas de les évoquer avec grande amertume. Le premier est celui des routes devenues impraticables. Il est 9h 30 minutes, hier mardi quand, à la gare routière de la ville, nous observons des voyageurs très embarrassés à côté de leurs bagages. «Ils attendent un véhicule pour se rendre dans la localité de Yodon, ou aujourd’hui (hier) est jour de marché» nous explique Sako Ousmane, deuxième responsable de la gare. Presque automatiquement, il ajoute qu’il n’y a plus de routes praticables dans la région de Bouna. «Pour les 75 km qui relient Bouna à Doropo, nous mettons 6 heures. Avec cette saison de pluie, bientôt, plus personne ne s’aventurera sur cette route» explique-t-il. Non sans préciser que c’est pareil pour Bouna-Téhini, Bouna-Kalamon, à la frontière Côte d’Ivoire-Burkina. En aval, le mauvais état de la route reste-t-il une préoccupation pour ces populations de Bouna. Le tronçon Bouna-Bondoukou, dégradé à certains endroits rend le trafic parfois difficile. Plus en arrière, l’axe Abengourou-Agnibilékrou, complètement dégradé est vu aussi comme un facteur d’isolement de Bouna déjà située à la pointe de la Côte d’Ivoire. A ce problème de route, notre interlocuteur ajoute le retour du racket par «à peu près tous les corps». L’autre phénomène qu’il évoque et corroboré par d’autres personnes, c’est le manque de carburant à Bouna. Aucune station-service ne fonctionne. Conséquence, le carburant se vend au détail. «Le bidon de 20 litres revient à 12 000 Fcfa à Bondoukou au revendeur. Ici, à Bouna, ce dernier le cède à 12 300 fcfa après avoir pris soin d’enlever 2 litres sur les 20 litres», dénonce ce patron de la gare. Dame Camara Mariam et M Issa Tchiemba, candidats au voyage de Yodon pour y vendre, qui ses marmites, qui ses prêt-à-porter, clament leur déception face au problème de route qui les empêche de mener leurs activités. «Si aucun transporteur ne se décide à nous emmener, nous allons rester à Bouna et attendre, dimanche, le jour de marché de la ville» se consolent-ils. La ville de Bouna, par ailleurs, manque de banque. Les fonctionnaires dénoncent cet état de fait. Car chaque fin de mois, ils sont obligés de braver le mauvais état de la route pour se rendre à la solde à Abidjan. Fort heureusement, la réinstallation de la Sgbci est signalée à la grande joie de tous. Au-delà de ces difficultés, la vie chère est au rendez-vous à Bouna. La bassine de charbon est passée de 1500 à 4000 voire 5000 Fcfa. Le Kg de viande se négocie à 1400 au lieu de 1200 F par le passé. La pintade qui s’achetait à 1000f ou 1500 est à 2500 pour les bigarrées et 3000 pour les pintades blanches. La réconciliation, disent les populations, était parfaite après l’élection présidentielle malgré quelques échauffourées. Mais les dernières législatives ont créé une tension entre Malinké et Lobi. «Les Dioula (Ndlr : Malinké) et les Lobi ne s’entendent pas bien. Au premier tour des législatives, Kambou Philippe a gagné et après la reprise des élections où il n’était plus candidat, on dit que c’est Mme le ministre Kaba Nialé qui a gagné. C’est la raison de la méfiance. Mais, on peut dire que ça va. Le ministre Ibrahim Ouattara, frère du Président de la République, communément appelé « Photocopie» est venu à Bouna et il a apaisé les deux communautés» se souviennent des personnes rencontrées dans la capitale de la région du Boucani.


Hôpital général de Bouna : Le personnel d’appui pas payé depuis trois mois

L’hôpital général de Bouna, dans la région du Bounkani, située à 650km au nord-est d’Abidjan, détruit lors des crises qui se sont succédé en Côte d’Ivoire, a été entièrement réhabilité par l’Union européenne et l’Unicef. Cependant, cet hôpital de référence rencontre des difficultés pour atteindre sa vitesse de croisière. Optimiste, Norbert Balou Gnazalé, directeur de cette structure sanitaire, présente les soucis du personnel. «Nous sortons de la réhabilitation. Mais pendant les travaux, nous avons été victimes de vol de 06 lits assortis de leur matelas. Notre souci majeur est le remplacement de la table d’opération qui nous a été envoyée. Ce matériel s’est cassé lors du transport. Il n’est donc pas opérationnel. Depuis sa livraison, nous n’avons pas pu l’utiliser. Nous avons saisi la hiérarchie, nous attendons la suite. Le fauteuil dentaire est incomplet. En outre, depuis trois mois, le petit personnel d’appui payé sur le recouvrement n’est pas payé. Nous ne sommes pas encore entrés dans nos fonds. L’éloignement de Bouna nous pose un problème de recouvrement. Car, le compte du trésor de Bouna se trouve à Bondoukou (174km) où nous faisons les versements. Bouna n’a jusque-là pas de banque. Et ici, chose étrange, c’est le fournisseur qui doit aller toucher l’argent» a-t-il déploré. Balou Gnazalé, faisant le point sur la politique de gratuité ciblée des soins initiée par le gouvernement, a précisé : «Ici à Bouna, les consultations adultes coûtent 700 Fcfa, et sont gratuites pour les enfants. Notons que le Programme présidentiel d’urgence (PPU) nous a beaucoup arrangés» a-t-il reconnu sans donner de détails. Interrogés sur le déroulement de la gratuité ciblée, certains citoyens dénoncent les heures d’attente, le coût des consultations «Ici, Nous ne savons pas ce qu’on appelle gratuité ciblée. Quand nous allons à l’hôpital, on nous fait payer un ticket de 700 Fcfa qui donne droit à une consultation. Les médicaments sont inexistants». Ont-ils dénoncé sur un ton amer.
Diarrassouba Sory
SERGE AMANY
Envoyés spéciaux
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ