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Sport Publié le jeudi 31 mai 2012 | Notre Voie

Eugène Marie Diomandé, après le limogeage de François Zahoui

« On se demande si la Fédération n’a pas subi de pressions »

Interrogé par Rfi, hier, Eugène-Marie Diomandé a marqué son désaccord quant au limogeage de l’Ivoirien François Zahoui, dimanche, de son poste de sélectionneur des Eléphants de Côte d’Ivoire, au profit du Franco-Tunisien Sabri Lamouchi. Le président du Séwé sport de San Pedro (Ligue 1 ivoirienne) s’étonne surtout de la brutalité d’une telle décision de la Fédération ivoirienne de football (FIF) .

Surpris par le choix de Sabri Lamouchi ?

«On le serait moins. Je tiens à préciser tout d’abord que mes propos ne soient attachés à tout vilain sentiment qu’on pourrait m’attribuer en tant que candidat potentiel à la présidence de la FIF depuis 10 ans. Tout simplement, en tant qu’Ivoirien et acteur sportif de mon pays, j’estime qu’il est clair que cela pose problème ».

Un CV vide

«Il a un parcours de footballeur qui est respectable. Mais il a un CV d’entraîneur parfaitement vide. C’est un pari risqué. Nonobstant sa qualité de consultant de Canal+, Sabri Lamouchi n’a pas encore commencé à faire ses preuves en tant qu’entraîneur de football de club ».

Vers un gouffre

« Ce que je sais du président Sidy Diallo qui est un ami, c’est qu’il est un homme de principe. Je crois qu’il s’est laissé séduire par le discours de Lamouchi qui a une bonne lecture, pédagogiquement, du football. Mais entre les bons principes, les bonnes idées et leur application sur un terrain de football, il y a un pas qui pourrait devenir un gouffre préjudiciable au football ivoirien».

Question de finances ?

«Aujourd’hui, il y a des entraîneurs moins exigeants qui ont un peu plus d’expérience que Lamouchi. Je pense notamment à Alain Giresse qui est sans doute en rupture de ban aujourd’hui avec la sélection malienne et Bruno Metsu. Ils pourraient relever le défi pour la Côte d’Ivoire».

Environnement post-crise

«L’ensemble du football ivoirien est victime de l’environnement post-crise de la Côte d’Ivoire elle-même. Mais vous pouvez me rétorquer qu’avec des vitrines tels que Didier Drogba, Yaya Touré, Kolo Habib et Gervinho, le football ivoirien est à même d’attirer de très gros sponsors, même hors de la Côte d’Ivoire, s’il vend bien son produit. C’est une question de management et de marketing ».

La Fédération sous pression ?

«Logiquement, le gouvernement se charge du salaire de l’entraîneur de football. Mais je ne sais pas les préoccupations du gouvernement actuel qui peuvent être différentes de celles du gouvernement précédent. Je crois qu’il y a matière à discuter avec le gouvernement pour ne pas se tromper. C’est ça qui surprend un peu. C’est la soudaineté. On se demande alors, au niveau de l’opportunité, si la fédération n’a pas subi de pressions. Lesquelles ? Certains parlent de joueurs mais je n’ose pas croire. Je pense que les joueurs ivoiriens sont des gens qui aiment leur pays. Ils n’oseraient pas venir en sélection et imposer leur diktat au président de la Fédération».

Didier Drogba et Yaya Touré pour ?

« J’ai entendu beaucoup de choses parce que ce sont des rumeurs. Je sais qu’il y a eu beaucoup de frustrations et de grincements de dents, notamment après la finale perdue contre la Zambie. Je pense aussi que, de manière raisonnable, il eût été préférable que cet entraîneur (Zahoui, ndlr) reste en place au moins pour les deux premiers matches. Mais peut-être que la soudaineté et la brutalité de cette décision peuvent justifier cette rumeur ».

Entraîneurs africains minoritaires en Afrique

«Certains parleraient de complexe parce que le complexe est à plusieurs niveaux, c’est-à-dire au niveau de l’instance dirigeante et au niveau des joueurs. En effet, la plupart des joueurs africains qui évoluent en clubs professionnels ne veulent pas souvent subir l’autorité d’un entraîneur local. C’est donc un problème d’ordre psychologique et social. Le même problème se pose au niveau des dirigeants qui préfèrent un entraîneur expatrié pour dire : « Voilà, on a pris un bon entraîneur. Si on n’a pas de résultats, c’est la faute aux joueurs. Mais tout cela est dangereux».

Didier Drogba, vrai patron de la sélection?

«Le problème se pose. Aujourd’hui, on ne peut pas ignorer l’importance qu’a prise Didier Drogba. Mais sur le principe, on ne peut pas permettre qu’un joueur qui est sur l’aire de jeu puisse avoir une influence au niveau des décisions aussi grandes. Sinon, il est clair que quand on a un joueur de la trempe de Didier Drogba qui a un impact au niveau du football mondial, on tient compte de son avis. Mais il n’est pas le seul. Il y a d’autres très bons joueurs en sélection nationale de Côte d’Ivoire comme Yaya et son frère Kolo, Gervinho et bien d’autres. Je pense donc qu’il ne serait pas bon qu’un seul joueur puisse influencer des choix qui concernent le collectif. Ceci dit, je n’ai pas d’éléments démontrant que Didier Drogba ait pesé de tout son poids. Ce n’est pas forcément vrai».

Propos recueillis sur RFI par
Schadé Adédé
schchadeci@yahoo.fr
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