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Politique Publié le jeudi 31 mai 2012 | Le Temps

Charges fallacieuses d’Ocampo contre le Président Gbagbo : Un ramassis d’articles tirés de la presse Rhdp

© Le Temps
Louis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour Pénale Internationale
Louis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour Pénale Internationale
On comprend de mieux en mieux les contours du complot dans lequel Le procureur compromis de la Cpi, l’Argentin Luis Moreno Ocampo s’est engagé contre le Président Laurent Gbagbo, au fur et à mesure que celui-ci se dévoile par ses erreurs et ses actes malencontreux. Ce magistrat n’a eu aucun scrupule à mettre grossièrement en forme un «Document de notification des charges» qui n’est à l’analyse, qu’un ramassis d’articles écrits à cette fin par les confrères de la presse Rhdp et de faux témoignages honteux organisés par le régime dictatorial d’Abidjan. Ce document, dont nous avons eu copie de la «version publique expurgée», en français souffre d’une infinité de tares, de la faiblesse étonnante de son articulation aux fautes et autres incorrections élémentaires en passant par la légèreté de son contenu. Qu’un document d’une telle importance ait été mise en forme avec aussi peu de sérieux par un magistrat placé à ce niveau ne peut que choquer. En fait, que pour accabler le président Laurent Gbagbo, le procureur de la Cpi n’a pas cherché loin. A la dernière minute, il a hâtivement compulsé une montagne d’articles de la presse Rhdp qui accusait gratuitement la cible du complot «sarko-dramanien». Pour réaliser une compilation sur mesure, à la demande de Ouattara qui, en l’absence de Sarko le «bombardier», l’aurait pressé d’agir avant le 18 juin. En effet, jusqu’au 16 mai 2012, aucune charge n’avait été notifiée à l’accusé et à sa défense. Un vice grave de procédure qui a été dénoncé par la défense de l’accusé. La preuve que l’inculpation et le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye le 29 novembre 2011 s’est faite au mépris des textes de lois. Il a fallu que Me Altit, le principal avocat de Laurent Gbagbo dans ce procès, exige à Ocampo de lui présenter les charges retenues contre son client pour que celui-ci s’exécute, mais seulement après la chute de Sarkozy et à un mois du procès. Et, fait marquant, au lendemain de la passation de charges à l’Elysée entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, l’acteur principal qui quittait la scène du complot, au grand dam de Dramane et d’Ocampo. Selon nos sources, on se réjouissait il y a peu, dans les salons du pouvoir d’Abidjan, de ce que le magistrat argentin n’avait même pas besoin d’arguments solides pour faire condamner le prisonnier politique le plus populaire de la planète. Le régime sanguinaire de Dramane Ouattara était convaincu que «la messe est dite pour Gbagbo». Et, selon toute vraisemblance, Ocampo ne se serait pas donner la peine d’élaborer un document de charges aussi laborieusement ficelé si Sarkozy était resté au pouvoir. Un observateur nous avait dit que «Sarkozy était pour Ouattara la garantie de la condamnation certaine de Laurent Gbagbo». Mais dès la chute du bombardier d’Abidjan et de Tripoli, Ocampo, dos au mur à la veille de son départ de la Cpi (prévu pour le 16 juin prochain), a dû réunir tout ce qu’il lui restait d’énergie pour rassembler dans la précipitation, toutes les énormités qu’il a pu trouver sur Gbagbo. Et son unique source n’est autre que la presse Rhdp. Car il est clairement avéré qu’Ocampo n’a fait mener aucune enquête sur le terrain pour vérifier les accusations de crimes supposés, avant d’établir les chefs d’accusation et les charges contre Gbagbo. Pis, les graves allégations du procureur Ocampo ne reposent que sur les témoignages orchestrés par le pouvoir avec les complicités à tous les niveaux. Aussi le document de notification des charges contre Gbagbo ne peut-il relever que d’une mise en scène macabre. Qui plus est, la mouture du document qui tient de la falsification et de la manipulation de faits aurait été, selon des indiscrétions, préparée dans les labos du Rdr pour être transmise à « qui de droit » pour la mise en forme définitive. C’est naturellement sans surprise qu’on y retrouve, avec force détails, les descriptions douteuses faites de certains évènements par les sources médiatiques Rhdp de Ocampo. «…des éléments des Fds ont attaqué le quartier connu sous le nom de PKI8, à Abobo, à bord de véhicules de la police et du CeCOS, faisant au moins neuf morts. Le 12 janvier, un groupe de Jeunes Patriotes a battu à mort trois ressortissants maliens à Abobo. Le 13 janvier, de Jeunes Patriotes qui tenaient un poste de contrôle ont tué deux jeunes partisans du Rhdp», indique, entre autres contrevérités, le document qui ajoute que : «des armes lourdes étaient utilisées dans des quartiers densément peuplés pour disperser les manifestants acquis à la cause de Ouattara». On croirait lire certains confrères proches du pouvoir. Car on peut bien se demander où Ocampo a-t-il pu voir des éléments de la police ivoirienne intervenir «à l’arme lourde» pour «disperser» simplement des «manifestations pro Ouattara».Ce petit tableau en trois temps de la diabolisation est parfait. Mais les Ivoiriens ne sont pas que des analphabètes ou des ignares incultes. A moins que ces descriptions tirées des affabulations la presse Rhdp ne soient une sorte de défi à la compréhension et à l’intelligence des juges de la Cpi. Ocampo, qui reprend à son compte des grosses incohérences, ignore peut-être que les Ivoiriens savent très bien ce qui s’est passé à Abobo. Que les confrères aient tronqué la vérité sur les opérations de maintien de l’ordre menées par l’ex-Cecos avec des moyens conventionnels dans une commune d’Abobo que nous connaissons tous tient certes de la pure intoxication. Mais des jeunes patriotes aient eu la possibilité, en pleine crise postélectorale, de tenir tranquillement un barrage à Abobo, au milieu des guérilleros du «Commando invisible» dans une commune aux mains des forces pro Ouattara infiltrées, voila qui heurte de bon sens. Bien évidemment Ocampo a omis de mentionner les nombreux ex-Fds qui ont été assassinées, mutilées, brûlées vives dans leurs appartements par les éléments de la guérilla urbaine installée à Abobo par Dramane. La journaliste française, Leslie Varan, a, dans son livre intitulé «Abobo La guerre», mis à nu les contrevérités qui ont été dites pour couvrir les vrais auteurs des massacres commis par les ex-rebelles à Abobo. D’autre part, on a vu, sur des éléments vidéo, des mises en scènes qui ont été réalisées par le pouvoir dans la même commune d’Abobo, pour accabler Laurent Gbagbo. Pour revenir au document, on reconnaît aussi les traits d’un article produit par un confrère pro Rdr lorsqu’Ocampo, s’intéressant à la fameuse marche de «libération» de la Rti par le Rhdp, se trahit en ces termes : «Le CeCOS et la police devaient être positionnés dans le périmètre de la tour de la RTI et dans d'autres quartiers d'Abidjan pour empêcher la «libération» de celle-ci par les partisans de Ouattara et disperser les cortèges de gens marchant sur la RTI. Les troupes ont reçu l'ordre d'«empêcher tout accès à la RTI». Ce sont bel et bien les médias de Dramane qui ont donné cette coloration et cette articulation à la fameuse marche. La lecture de «la fiction littéraire» montre que les extraits préfabriqués de ce document de fausses charges et de récits imaginaires dignes de Cervantès sont nombreux qui occupent tout le texte. Ocampo a nourri sa paperasse de légendes et de fables issues de la manipulation médiatique des faits qui en constituent le substrat historique. Autre réflexe apparemment anodin mais qui trahit le recours exclusif du procureur de la Cpi aux coupures de presse tirées des médias Rhdp, le champ lexical pour désigner les auteurs, selon Ocampo, des faits allégés. «(Des)Jeunes miliciens et des mercenaires» ou encore «forces pro Gbagbo» sont des termes qui ont été inventés et introduites par la presse Rhdp dans le lexique de la crise. Tout comme «Forces pro Ouattara» est une marque déposée du confrère France 24 qui désignait ainsi ceux qui, par la suite, sont devenu des Frci, après avoir massacré plus de 1000 personnes en une seule journée à Duékoué. Pour les Ivoiriens, les ex-Fds n’ont jamais été des «forces pro Gbagbo». Mais les forces régulières de sécurité et de défense de Côte d’Ivoire. Quant aux «miliciens», ils ont été baptisés ainsi par les médias du Rhdp qui récusaient le terme : Groupe d’autodéfense (Gad) proposée par les différentes structures qui ont été en charge du désarmement (Ddr). En ce qui concerne les « mercenaires (libériens pro Gbagbo) », ils sortent tout droit des phantasmes, des angoisses et des cauchemars de la dictature en place. La preuve, les Frci continuent d’évoquer leur présence pour commettre des exactions et des crimes, un an après l’installation de Dramane Ouattara au pouvoir. Autant d’éléments (la liste des énormités du document n’est pas exhaustive) qui permettent de déceler l’influence des journaux Rhdp sur Ocampo. Une autre preuve du complot contre Gbagbo.

K. Kouassi Maurice
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