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Politique Publié le lundi 4 juin 2012 | Le Temps

Tout est mélangé au Rhdp : Le Pdci se révolte contre Ouattara

© Le Temps Par Emma
PDCI-RDA : le Président Henri Konan Bedié a dirigé le Bureau politique du samedi 2 juin
Samedi 2 juin 2012. Abidjan. Maison du PDCI-RDA, a Cocody. Le Président du parti, Henri Konan Bedié a dirigé la réunion du Bureau politique
Le Bureau politique du Pdci tant attendu, a enfin eu lieu. Le samedi 2 juin 2012, au moins 600 délégués se sont donné rendez-vous à la Maison du parti Cocody pour faire le point de leur «alliance avec le Rdr de Dramane Ouattara». Pendant plus de 7h 30, les militants du Pdci ont évoqué cette question dans un débat très houleux. Car au niveau de ce parti, le Pdci est aujourd’hui convaincu que Ouattara ne tient pas ses promesses, bien qu’elles soient écrites. Il y a aussi le «rattrapage» pratiqué à une vitesse exponentielle. Le partage du gâteau est donc en défaveur du Pdci. Pis, le découpage électoral pour les législatives de décembre 2011 a été fait à l’insu du Pdci, donnant ainsi un avantage considérable au Nord favorable à Dramane Ouattara. Le résultat a été sans ambages : le Rdr est sorti majoritaire avec 127 députés, la quasi-totalité des circonscriptions du Nord. Autant d’arguments mis sur la table de séance du Bureau politique de ce samedi. Mais selon un délégué, Bédié a préféré occulter les vrais problèmes pour se consacrer à son poste de président du Pdci. «Nous attendions beaucoup plus de lui sur la nouvelle collaboration avec le Rdr». Le communiqué qui sanctionne ces travaux, fait même clairement allusion à une «nouvelle vision de l’alliance avec Dramane Ouattara». En réalité, il n’inspire plus confiance à ses alliés. Le Pdci recommande aussi qu’une politique d’immigration soit mise sur pied par le pouvoir Ouattara. Il demande en plus l’application intégrale de la loi de 1998 sur le foncier rural. A l’analyse, le Pdci se rend compte un peu sur le tard que les terres, notamment dans l’Ouest du pays, sont occupées par des Dozos et des Frci qui ont combattu pour Ouattara. Ce sont eux qui les accaparent, contraignant les ayants droit à la fuite. L’autre pomme de discorde est la question sécuritaire. L’insécurité sous l’ère Dramane est inquiétante. Pillages, vols, viols, et coupeurs de routes endeuillent au quotidien les Ivoiriens. Les goulags du Nord rappellent les camps nazis de concentration... Un triste constat qui n’a pas laissé indifférents les 600 délégués convoqués par Bédié. «En tous cas, les discussions ont été houleuses. Notre alliance avec le Rdr ne nous apporte rien. Nous préférons nous comporter en parti d’opposition», laisse savoir un autre délégué.

Odette Latey
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