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Politique Publié le lundi 4 juin 2012 | Le Temps

Avant le procès du 18 juin : Ocampo veut influencer le verdict

© Le Temps Par EMMA
Crimes commis pendant la période post-électorale : Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo à Abidjan
Samedi 15 octobre 2011. Abidjan. À l’hôtel Tiama (Plateau). Le Procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo a rencontré la presse nationale et internationale.
Un Procureur qui à quelques jours d’un procès, va rencontrer le plaignant. Et au sortir de cette rencontre, il affirme devant les caméras du monde entier que l’accusé est coupable. Alors même que la date du procès est encore très loin. Où a-t-on vu ça ? Même pas encore à Hollywood qui aime bien mettre à l’écran, les fantasmes les plus absurdes de la société américaine. Ce que la fiction n’a encore envisagé est pourtant une réalité dans la Côte d’Ivoire de Ouattara. Le samedi dernier, Ocampo, le Procureur de la Cpi, a totalement jeté le discrédit sur cette juridiction onusienne. Alors que dans les principes, l’exemple devait venir de là-bas. Mais Ocampo, visiblement pressé de voir le Président Gbagbo condamné à vie, n’a pu se retenir. Au point de perdre le peu de partialité qu’il pouvait encore avoir. Avant de partir, il ne s’est pas empêché de faire de graves sorties de routes à Abidjan, juste après l’audience que lui a accordée la veille, le poulain d’Abidjan en difficulté après le départ de Sarkozy, le parrain commun. Gbagbo n’est pas un chef de guerre. Encore moins Charles Taylor qui a parrainé toutes les guerres sanglantes dans la sous-région ouest- africaine. Il a une solide carrière politique qui plaide en sa faveur. C’est donc évident que son dossier pour le condamner, soit cousu de grossiers fils blancs. Après sa déportation à La Haye, des diplomates onusiens avaient même appelé le pouvoir d’Abidjan pour leur dire clairement que le dossier Gbagbo est vide. «Le colis est arrivé. Mais le dossier est vide», ont fait savoir ses diplomates dans un langage codé, aux hommes de Ouattara et de Sarkozy impliqués dans cette déportation du siècle. Mais là n’était pas le problème du pouvoir d’Abidjan. Que le dossier soit vide ou pas, il voulait par tous les moyens une condamnation de Gbagbo. C’est tout. Car Ouattara est bien convaincu que le Président Gbagbo en liberté en Côte d’Ivoire, fait en même temps le deuil de son pouvoir. Les rapports des services secrets français et même ivoiriens sont très clairs là-dessus. On comprend aussi aujourd’hui pourquoi au plus fort de la crise postélectorale, Sarkozy et Obama proposaient des postes d’enseignent chèrement payés aux Usa et en France au Président Gbagbo, à condition qu’il, accepte de quitter le pouvoir. Juste une manière de vouloir l’éloigner de la Côte d’Ivoire en douceur, après le coup parfait. Ce qui dans le temps, a fait réagir le Président sud-africain, Jacob Zuma qui n’a pas manqué de s’interroger sur l’opportunité d’une telle proposition. «Est-ce que chez vous, quand un Président perd les élections il va en exil ?» Jusque là, cette question n’a pas eu de réponse dans la mafia qui attaque la Côte d’Ivoire. Après la chute de Sarkozy, Ocampo et Ouattara sont désormais deux à se débattre sur la scène onusienne pour condamner le Président Gbagbo. Le Président américain Obama s’est finalement rendu compte qu’il a été entrainé dans un faux monté de toutes pièces par la France sarkosienne. Selon même des proches de la gauche française, l’homme après l’audition du Président Gbagbo s’est fait une idée très nette de la personne que la Droite a diabolisée par tous les moyens. L’avocat Obama, s’est laissé convaincre de l’innocence du Président Gbagbo, au point de dire «cet homme ne peut pas être coupable». En somme, l’Amérique ne joue plus sur le terrain du faux en Côte d’Ivoire. Bien au contraire, elle a décidé de regarder dans les placards très encombrants de Ouattara. Là où la Droite préférait se taire en laissant faire. On connaît la suite… A Abidjan, le Procureur Ocampo ne s’est pas empêché de mettre sur la place publique, ce qu’il s’est dit avec le poulain en difficulté. Il ne pouvait que faire ça. Il est bien convaincu que cette visite était vraiment de trop. Mais il a quand même tenu à venir à Abidjan pour rencontrer Ouattara. Et pour faire de la distraction, il a mis sur son agenda, une rencontre avec le Fpi à qui il demande d’ailleurs avec une fausse gentillesse, d’être à la Cpi. Ses charges contre le Président Gbagbo qui sont en fait, un ramassis des ragots du Rdr ne font pas le poids par manque d’arguments et de témoignages crédibles. Dans ce cas que faut-il faire ? Evidemment, basculer dans le faux, même si ça ne tien pas la route. Si c’était au temps de la présidence de Sarkozy, Ouattara et Ocampo se retrouveraient bien entendu à Paris, pour sabrer le champagne avant une condamnation programmée de Gbagbo. Mais manque de pot pour lui, il y a aujourd’hui un autre soleil qui brille sur les bords de la Seine. Et ce soleil très rose n’est pas fait pour plaire à Ouattara. C’est comme si le sort s’abattait sur Dramane. Tous ceux qui ont géré le dossier Gbagbo quittent un à un, la scène politique. Du coup, Dramane qui a bâti toute sa stratégie politique sur le soutien de l’Occident se trouve finalement seul. Il n’y a pas longtemps qu’il affirmait sur les ondes de Rfi que «les Africains doivent apprendre à compter sur eux-mêmes». Un peu sur le tard. Et le discours n’a pas fait d’effet. Car Ouattara n’apprend rien à la nouvelle génération d’Africains. C’est d’ailleurs lui qui était totalement en marge de cette nouvelle Afrique. C’est pourquoi malgré les conseils de plusieurs hommes politiques africains et des religieux, il s’est trouvé obligé d’obéir à son ami Sarkozy qui voulait forcément avoir la peau de Gbagbo, à défaut de le tuer. Au final, Ouattara qui croyait prendre, se trouve pris. Son propre piège commence à se refermer sur lui-même. Il a compté sur Sarkozy, c’est pourquoi il n’a voulu écouter personne dans son propre camp. Lors de l’audience qu’il a accordée au Cardinal Agrey, l’Homme de Dieu tel qu’on le connaît, n’a pas été avare en franchise. «Vous dites que vous êtes houphouétistes sans le connaître. Houphouët n’aurait pas dû faire ça. Vous venez de tuer la paix en Côte d’Ivoire», lui aurait lâché le Cardinal aujourd’hui à la retraite. Pour Ouattara, la paix n’est pas une priorité. Il veut diriger la Côte d’Ivoire. C’est tout. Et peu importe l’Etat dans lequel le pays se trouve. Pratiquement la même chose pour ce juge argentin. C’est ce qu’il gagne au bout qui l’intéresse. On ne sera donc pas surpris qu’il aligne d’autres bourdes dans les jours à venir. C’est le propre de tous les naufragés.

Guehi Brence
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