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Société Publié le mercredi 6 juin 2012 | Le Temps

Occupation des terres/ Les cadres Wê haussent le ton : «Que la loi sur le foncier rural soit strictement appliquée»

Les cadres, élus, chefs traditionnels, fils et filles Wê des régions du Cavally et du Guemon ne sont pas du tout contents. Regroupés au sein du Comité de Sauvegarde du Patrimoine foncier Wê, ils ont animé une conférence de presse hier, le mardi 5 juin 2012, à l’hôtel communal de Cocody à 15h. Ils viennent des départements de Kouibly, Bangolo, Duékoué, Guiglo, Bloléquin et de Toulepleu. L’objet de la communication porte, selon M. Nahi Nahi Doh, cadre de Duékoué, président du Comité, conférencier, «sur le drame que vit le peuple Wê : l’occupation par la force de ses terres, son patrimoine foncier, son seul cadre de vie». C’est un «ras-le-bol» qu’ils expriment « face à ce danger que constitue pour nous, l’expropriation de nos terres». Le Comité prend ainsi à témoin le monde «qu’à côté de ce que toute la planète sait désormais, les massacres, les assassinats odieux dont sont victimes les Wê et qui ne sont que les caractéristiques d’un génocide classique, il y a d’autres crimes tout aussi dramatiques : le génocide économique et culturel». Pour eux, deux théories sont à la base de ce drame : «La terre appartient à celui qui la met en valeur» et «Ce sont les Wê eux-mêmes qui cèdent leurs terres aux étrangers». Théories qu’ils battent en brèche. Le conférencier a expliqué que c’est à l’occasion de la construction du barrage de Kossou en 1970 que l’on a assisté au «déversement des populations des terres immergés de la région, dans le pays Wê». La seconde phase d’envahissement est l’éclatement de la violence en 2002. Les Wê estiment que «si force doit être à la loi, alors les patrimoines protégés, les forêts classées du Scio, de Gouindébé, du Cavally, les parcs nationaux, du mont Péko, du mont Klaohio et du mont Tia doivent être purgés de leurs prédateurs qui y règnent en maîtres absolus». Selon ces cadres qui ont également participé aux réponses des préoccupations de la presse, la question de terre et de forêt est une question d’intérêt national. «C’est une question de vie… il faut aujourd’hui lever la tête ou disparaître». Et selon eux, c’est à partir de la déclaration du chef de l’Etat à l’Ouest relativement à son projet de loi sur le foncier, qu’ils ont cerné « le vrai danger qui plane «sur la Côte d’Ivoire. Ils ont insisté sur le fait que ce «problème est dessus de la politique». C’est pourquoi ils en appellent à la vigilance des députés du Rdr qui ne doivent pas voter «mécaniquement»toute loi qu’on leur présentera à l’Assemblée nationale. Parce qu’au Nord, il y a également le même problème des envahisseurs où les gens se bagarrent autour des «baffons». Le président Nahi Doh était entouré d’autres cadres dont Gui Tiéi Jean-Claude (pdt Conseil général de Guiglo), Zéréhoué Edouard (ancien député de Bangolo), Tchéidé Jean Gervais (Vice pdt conseil g. de Guiglo) et Gnahet Jacques (Cadre de Guiglo). A part ceux-ci, les deux régions étaient massivement représentées dans la salle. Voilà donc, comme le Pdci-Rda, les Wê ne veulent pas être expropriés de leurs terres. Et exigent l’application de la loi de 1998 sur le foncier. Nous y reviendrons.

Germain Séhoué
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