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Économie Publié le jeudi 7 juin 2012 | News and Co

Noire Sir (pourquoi il faut recapitaliser la SIR)

Augmenteras pas ? Augmentera ? De 65 FCFA ? De 18 FCFA ? Le prix de l`essence à la pompe fait l`objet de conjectures et des rumeurs les plus contradictoires. Derrière tout ceci, se cache en réalité les difficultés financières et structurelles de la Société ivoirienne de raffinage (Sir). Elle se trouve aujourd’hui à un tournant de son histoire. Ce qui se joue actuellement à la « Torche de Vridi » se résume en effet à deux verbes antagonistes : grandir ou périr.

Jusqu’au moment de son indépendance, la Côte d’Ivoire assurait ses besoins nationaux en hydrocarbures, en recourant à des importations très onéreuses pour frêle budget de l`époque. Dès 1962, sous l`impulsion de Félix Houphouët-Boigny, le pays se dota d`une usine de raffinage : la Société ivoirienne de raffinage, Sir en abrégé. Objectif : minimiser les coûts à l`importation et engranger des gains substantiels en traitant sur place les produits pétroliers destinés à la consommation nationale mais aussi ceux de toute la sous-région. Calibrée pour atteindre à long terme une capacité de raffinage de 70 000 barils/jour, la Sir enregistre aujourd’hui un rendement de 71 000 barils/jour. Entre-temps, la Côte d’Ivoire a rejoint le club des pays producteurs de pétrole - notamment grâce au champ Baobab CI40 -, avec une production nationale estimée à 80 000 barils/jour pour une consommation de 25 000 barils/jour. Production somme toute très modeste comparée à celles de la Guinée équatoriale (300 000 barils/jour), de l’Angola (1,5 million de barils/jour), ou du Nigeria (2.3 millions de barils/jour).
Pour des raisons à la fois structurelles et conjoncturelles, les marges bénéficiaires de la Sir fondent depuis quelques années comme neige au soleil. La raffinerie nationale a même récemment été renflouée de 320 millions de dollars (167,6 milliards FCfa) grâce à un prêt octroyé par Afrexim Bank, pour l’aide à la sécurisation de ses approvisionnements en brut. Comme en attestent les chiffres officiels, le bénéfice de la Sir, qui était de 7,4 dollars (3 666 FCfa) par baril en 2008 est passé à moins de 1,20 dollar (525 FCfa) par baril à ce jour. Autant dire qu’une augmentation de capacité s’impose, et toutes les conditions semblent désormais réunies pour .

Flamme d`espoir
D’abord, les opérateurs historiques (BP, Shell et Total) du raffinage se sont retirés du milieu, afin de se concentrer sur l’exploration et l`exploitation. Le raffinage étant devenu un métier à part entière et la nature ayant horreur du vide, il y a donc une place à se faire, malgré la concurrence accrue livrée par les pays producteurs comme l’Arabie Saoudite, le Qatar ou l’Algérie qui, en investissant dans la transformation du brut, entendent mieux maîtriser la chaîne de valeur.
Ensuite, dans les pays occidentaux, les contraintes réglementaires et écologiques, de plus en plus grandes, imposent des quotas de réduction drastique d`émission de CO2 ainsi que le recours à des technologies innovantes souvent très coûteuses. Il se pourrait ainsi qu’à terme, on assiste à un mouvement de délocalisation du raffinage pétrolier vers les pays du sud.
Il est donc impératif que la Sir se recapitalise et fasse appel à des acteurs de plus en plus spécialisés tels que Petroplus (865 000 barils/jour dans le monde entier), ou d`autres géants du secteur attirés par des pays « plus cléments » où existent déjà des infrastructures et des compétences. Une stratégie qui permettrait par ailleurs, de renforcer la « coopération énergétique » sous-régionale que les marchés appellent de leurs vœux. En outre, recapitaliser la Sir, c`est garantir à tous des prix à la pompe relativement constants et abordables. Ce n`est pas un moindre avantage ; on sait tous que la cherté de la vie est directement proportionnelle au prix du litre de carburant. Enfin, recapitaliser la Sir, c`est garder notre souveraineté énergétique, c`est préserver le fleuron de notre industrie nationale. Yes SIR !

par Demba Diop
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