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Politique Publié le samedi 16 juin 2012 | Boigny Express

Sécurisation de la frontière ouest : Ce qui attend les forces conjointes

Depuis vendredi 15 juin 2012, du moins officiellement, une armée conjointe composée des forces de l’Opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire (Onuci), de la Mission des Nations-Unies au Libéria (Minul), ainsi que des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), a mandat de disposer de la sécurité à l’Ouest. Dans leurs bagages, de puissants matériels contondants à mesure de reloger la sécurité et la confiance sur une frontière longue de 716 kms. En face, des miliciens et mercenaires, déployés en pleine forêt et qui semblent déterminés à préparer « l’accueil ».
Les forces combinées ont-elles suffisamment préparé leur offensive sur les frontières Ouest ? Disposent-t-elles effectivement de matériels militaires appuyés pour faire respecter les lois de la République dans cette région du pays restée tout le temps hostile au pouvoir actuel? Les habitants de la zone sauront-t-ils être hospitaliers et se montrer coopératifs, pour comprendre que cette mission militaire est avant tout de leur intérêt?... Autant d’interrogations qui passent par la tête et qui cherchent désespérément réponses. Faut-il rappeler qu’en début d’après-midi du vendredi 08 juin 2012, sept (7) soldats de l’Onuci, un (1) élément des Frci et cinq (5) civils, avaient été sauvagement abattus dans les villages de Saho et de Para, entre les sous-préfectures de Taï et de Grabo. La violence des faits, consécutifs à bien d’autres qui ont fait beaucoup de bruits, a suffit pour tirer l’administration onusienne de ses discours cartésiens. En clair, l’orgueil de la plus illustre des institutions internationales a été fouetté. Ce qui explique cette opération conjointe sur les frontières ouest qui défient son autorité. L’objectif est d’y rétablir immédiatement l’ordre et la discipline.
Armés jusqu’aux dents…
A l’issue de sa défaite militaire et politique, Laurent Gbagbo capitule et n’a pas le temps de lancer un mot d’ordre clair à sa branche armée, qui se replie. Les forces républicaines ne lui en ont pas donné l’occasion. Raison suffisante pour que mercenaires et miliciens, alors au bon soin du palais, décampent pour se retrouver dans la nature, de peur de dénonciations et de représailles. Armés jusqu’aux dents, ils sont matériellement outillés pour se permettre de provoquer où de narguer n’importe quel adversaire. Pour beaucoup d’entre eux, ils se félicitent d’avoir participé aux guerres du Libéria et de la Sierra Léone, avant de se voir recrutés pour être en Côte d’Ivoire, où ils réussiront à ôter la vie à de nombreux nationaux, en désaccord avec les agissements de Laurent Gbagbo et de ses camarades. De peur d’être dénoncés, ils ont plutôt préféré se loger dans des forêts, où ils ont pu se construire d’innombrables campements, qui leur servent de poudrière. Dans leur fuite, ils ont pu emporter armes de guerre et matériels roulants. En plus de ce butin, ces bandits disposent d’un dispositif téléphonique et satellitaire qui leur permet d’être au fait de tout ce qui se décide au Palais d’Abidjan et dans ses chancelleries. Pour survivre et pouvoir espérer, ils exploitent illégalement des zones aurifères. Avec l’argent récolté, ils arrivent à s’approvisionner en carburant et en nourriture, avec la complicité active de certains villageois installés à la lisière des frontières libériennes et ivoiriennes. Sont-ils sérieusement organisés ? A la question, de nombreux observateurs sont partagés, à savoir que ces bandes armées arrivent chaque fois à mettre à exécution leurs menaces. Toute chose qui justifie leur outrecuidance à toujours vouloir en découdre avec les forces qui les empêchent d’assouvir des desseins ignobles et orduriers. La plupart du temps, ils y sont encouragés et appuyés par les spéculations guerrières de la branche politique du Fpi (en liberté), qui n’a pas arrêté de lancer des invectives, insultes et provocations à l’encontre du pouvoir élu d’Abidjan. Comme si cela ne suffisait pas, ni les discours et les bonnes intentions du Président Ouattara, encore moins les rapports et dénonciations d’organismes internationaux, n’ont jamais réussi à fermer le caquet à ces chantres de l’apocalypse que les partisans de Laurent Gbagbo continuent d’appeler de tout leur vœu.
Risque d’un déficit de renseignement et de collaboration
Les renseignements constituent le moteur de toutes armées professionnelles dont le souci est d’éviter les échecs en période de guerre où d’antagonisme. La présence d’officiers relevant des forces de l’opération Licorne aux côtés des forces combinées, donne des signes d’espoir, d’autant plus que la France à eu, par le passé, à prouver qu’elle disposait d’une redoutable puissance de feu, capable de circonscrire n’importe quel foyer de tension. Sauf qu’il reste à savoir, si la section renseignement de ce contingent connaît bien le périmètre, objet d’attaque et de convoitise. Ont-ils ensemble réfléchi à une analyse sociologique profonde, pour connaître les vraies raisons des multiples expéditions punitives dont cette région est depuis longtemps victime ? La raison est-elle uniquement politique où s’explique-t-elle autrement ? Sans toute fois tordre le coup à la vérité, la cartographie électorale peut constituer un élément catalyseur, pour essayer de comprendre la physionomie politique et l’état d’esprit qui règne dans cette partie du pays, sans oublier son indéfectible attachement au Front populaire ivoirien et à son leader Laurent Gbagbo. Un des facteurs à mesure d’aider les forces à bétonner leurs arguments de feu, va être celui de pouvoir séduire les villageois qui devront accepter de porter à leur connaissance, toutes les informations et indices susceptibles de localiser les bandes armées logées dans les forêts. Ainsi, sans trop de gymnastique, la force conjointe aura la possibilité de les neutraliser et espérer gagner sa mission.
Une région dangereuse…
Depuis la fin de la crise postélectorale, les régions du Tonpki et du Cavally sont devenues de gigantesques no man’s land, où s’aventurent, des voyous armés de toutes les natures. Certains sont originaires de pays voisins ayant en commun des langues vernaculaires ainsi que des liens séculiers avec des peuples originaires de la Côte d’Ivoire. Il devient donc souvent difficile pour les forces régulières de pouvoir faire le distinguo entre les nationaux et les étrangers sur cette superficie qui devient de plus en plus incontrôlable. Les forces combinées n’auront pas qu’à s’intéresser à la traque des bandits armés aux frontières, puisqu’à l’intérieur, on raconte une sulfureuse infiltration, dont le but serait de surprendre le pouvoir d’Abidjan.
Touré Vakaba
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