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Politique Publié le mardi 26 juin 2012 | L’expression

Justice et réconciliation : Ce qu’il faut pour rassembler les Ivoiriens

© L’expression Par Nathan KONE
Réconciliation Nationale: Le Président de la CDVR Charles Konan Banny a reçu une délégation du FPI
Mercredi 28 Mars 2012. Cocody Riviera. Le Président de la commission Dialogue Vérité et Réconciliation a échangé avec une délégation du Front Populaire Ivoirien conduite par le Président par Intérim Miaka Oureto et composée des ministres Alphonse Douati, Danon Djedjé et de Mme Odette Lorougnon
Réconcilier les Ivoiriens après la grave crise postélectorale. Telle est la mission confiée à la Cdvr qui évoque déjà des blocages.

Le fossé s’est agrandi entre les Ivoiriens après la crise postélectorale. C’est pour rassembler ses compatriotes que le président Ouattara a créé le 13 juillet 2011 par ordonnance, la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr), présidée par l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny. L’ensemble des Ivoiriens et l’opinion internationale imaginaient les difficultés pour réconcilier les populations, tant les blessures sont béantes. La crise postélectorale étant la conséquence des différentes crises qui se sont succédé depuis le décès de Félix Houphouët-Boigny. Après la douloureuse parenthèse de 2010 et 2011, avec son lot de morts (3.000), d’estropiés, de violées et de pillés, autant dire que la réconciliation était loin d’être une sinécure.

Evidemment, les deux camps opposés s’accusent mutuellement d’avoir créé les conditions de la division entre les Ivoiriens. La mission de la Cdvr s’avère d’autant plus délicate qu’il est difficile, voire impossible, d’unir des personnes qui refusent de se réconcilier. Charles Konan Banny, depuis l’investiture le 28 septembre 2011 de la Commission qu’il dirige, a multiplié les actions en faveur de la réconciliation nationale. L’ancien Premier ministre est allé jusqu’à se mettre à genoux devant les Ivoiriens, lors d’une rencontre le 17 mars 2012 au Palais de la culture de Treichville. Au lieu de reconnaître les efforts du président de la Cdvr, certains n’ont pas manqué d’ironiser en ces termes. « Il a le temps ce Banny. Il n’y aura pas de réconciliation tant que les prisonniers y compris Gbagbo, ne seront pas libérés », ont de tout temps prévenu ces Ivoiriens qui soutiennent l’ancien président. De l’autre côté, l’on estime qu’il faut certes aller à la réconciliation, mais dans la justice.

En clair, ceux qui ont posé des actes doivent payer pour ce qu’ils ont fait, ou dans une moindre mesure, reconnaitre leur tort, avant d’être pardonnés. Ce qui explique non seulement l’arrestation des pro-Gbagbo et leur détention, mais aussi et surtout le transfèrement de l’ex chef de l’Etat à la Cour pénale internationale (Cpi), reconnue comme une juridiction indépendante. Récemment, Lida Kouassi Moise, un autre baron du Fpi a été arrêté et extradé à Abidjan. Samedi, 41 miliciens qui avaient combattu auprès des forces qui soutenaient l’ancien régime pendant la crise postélectorale, ont eux aussi été extradés du Liberia. Les autorités ivoiriennes ont décidé de les juger pour des crimes commis en terre ivoirienne pendant cette crise. La colère des partisans de Laurent Gbagbo face à ces arrestations a ainsi mis la pression sur le président de la Cdvr et son équipe.
« Réconciliation d’accord, mais vérité et justice d’abord »
Convaincus qu’il leur sera désormais difficile d’aller parler de réconciliation à ces pro-Gbagbo qui ruminent une colère indescriptible. L’un de ses conseillers, Ouattara Karim, n’a pas hésité la semaine dernière, à dénoncer ces arrestations qui visiblement, les mettent très mal à l’aise. Mais si on peut être d’accord avec la difficulté qui est la leur, on peut également se demander s’il faut passer par pertes et profits tous les actes posés par les partisans de l’ex chef de l’Etat ? En d’autres termes, peut-on réconcilier sans la vérité ? Comme ailleurs, pour que la réconciliation soit une réalité, il faut que chaque camp accepte de reconnaitre le mal qu’il a fait. Ainsi fait, le pardon aura un accueil favorable chez celui qui aura eu le cœur meurtri. En Côte d’Ivoire, alors que le président Ouattara a demandé pardon à tous les Ivoiriens, l’orgueil a pris le dessus dans le camp de son rival politique. Le Fpi refuse de reconnaitre ses erreurs.

Mais plus, le bourreau se fait passer pour la victime. Encore, s’ils s’arrêtaient là. Mais les cadres du Fpi, tapis dans l’ombre, fomentent des coups d’Etat pour déstabiliser le pouvoir en place. Faut-il regarder faire ceux qui veulent porter le glaive en plein dans le cœur de la patrie, parce qu’on veut à tout prix aller à la réconciliation ? Question à méditer.

Ouattara Abdoul Karim
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