x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 13 juillet 2012 | Le Patriote

Réconciliation nationale : Banny avoue enfin son impuissance

© Le Patriote
Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR)
Le Président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) Monsieur : Charles Konan Banny
«Nous avons fait un premier constat : c’est que l’idée de créer la commission est peut-être venue trop tôt. J’en conviens. Et je dis aux Ivoiriens que lorsque nous avons reçu plusieurs observateurs qui ont une expérience dans l’affaire, ils se sont inquiétés de ce qu’on ait créé la commission trop tôt. Je leur ai dit peut-être. Mais nous, on n’a pas le temps, parce qu’on a trop souffert. Donc, nous voulons aller très vite à la réconciliation. J’observe aujourd’hui que, peut-être qu’ils ont raison puisque les esprits ont commencé à se réarmer», ainsi s’est exprimé avant-hier sur les ondes d’ONUCI-FM, le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, Charles Konan Banny, après un entretien accordé au parton de la mission onusienne en Côte d’Ivoire, Bert Koenders.

« Monsieur réconciliation » a donc pu dire, tranquillement, aux Ivoiriens que la Commission qu’il dirige et qui est chargée de désarmer les esprits, d’apaiser les cœurs aux fins de la restauration de cohésion sociale et de la paix en Côte d’Ivoire, est trop vite venue. Où chercher aveu d’impuissance aussi patent que dans cette capitulation. Charles Konan Banny ne s’y prendra pas, en outre, autrement pour dire au peuple ivoirien que la veste à lui confiée par le chef de l’Etat est pesante et qu’il était dans l’incapacité de ramener la concorde au sein de la nation ivoirienne. Selon lui, il aurait fallu attendre que les esprits se calment pour engager le processus de réconciliation nationale. Dans ce cas, quelles seraient les missions assignées à la CDVR ? Banny aurait-il voulu diriger une Commission sans tâche? Les difficultés majeures qui l’amènent à épouser l’idée que sa commission est trop vite venue sont, selon lui, le réarmement des esprits et surtout le rôle régalien de l’Etat de veiller sur l’ordre, à la sécurité des populations, à la stabilité du pays. En mettant hors d’état de nuire les personnes impliquées dans des conspirations contre les institutions de la République. En effet, Charles Konan Banny exprime une certaine gêne, voire un agacement devant les interpellations des gens suspectés d’activités subversives. Et parle de gouvernance intelligente. A l’en croire, l’Etat doit tenir compte de la sensibilité du moment dans sa tâche de sécurisation du pays. «Il y a des moments où quand on veut s’entendre, lorsqu’il y a un problème, lorsqu’il y a quelqu’un qui a fauté – et très certainement il y a des gens qui continuent de fauter, à préférer la ligne de la violence – il faut effectivement que l’Etat joue son rôle, mais de manière telle que nous puissions aller de l’avant. Rien ne doit être fait qui doit être interprété comme pouvant causer un tort à la réconciliation», a-t-il indiqué. En d’autres termes, l’Etat doit au nom de la réconciliation nationale fermer les yeux sur les velléités de déstabilisation des pro-Gbagbo pour le plaisir de la CDVR, qui du reste a toutes les peines du monde à démarrer et à conduire le train de la réconciliation. Le président de la CDVR, on le constate, revendique la récente sortie musclée de son conseiller chargé de la jeunesse, Karim Ouattara contre les autorités étatiques et militaires qu’il a accusées d’être un ‘’bulldozer’’ qui efface les traces de la CDVR avec les arrestations. Cependant, pourquoi Banny n’arrive-t-il pas à dissuader les déstabilisateurs et du moins à condamner leurs actes.

Cautionne-t-il ces actions lugubres et attaques meurtrières, notamment à l’Ouest qui coûtent la vie à des personnes et plongent des familles dans la désolation et la tristesse? Ceux qui ambitionnent créer la chienlit et déstabiliser les institutions de la République ne sont-t-il pas concernés par la réconciliation? Eux, ils peuvent tranquillement vaguer à leurs activités pour le renversement du régime Ouattara, cela ne pose pas de problème à la CDVR. Mais les débusquer est un tort que la Commission dénonce. Curieuse démarche de Banny et son équipe, pourrait-on dire. Autant dire que Charles Konan Banny qui a du mal à cerner sa mission et à l’exécuter convenablement à trouver le raccourci de s’ériger en défenseur des personnes qui ne cachent pourtant pas leur intention de vouloir en découdre avec le régime en place. Sans certainement prendre en compte le fait que si les déstabilisateurs ne sont pas surveillés et qu’ils arrivent à leurs fins, la réconciliation sera bannie.

Lacina Ouattara
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ