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Économie Publié le mardi 17 juillet 2012 | Banque Mondiale

L`Editorial de Madani M. Tall : Femme, levier d’Archimède

© Banque Mondiale Par DR
Banque mondiale : Madani M. Tall, Directeur des Opérations pour la Cote d’Ivoire, en compagnie de Henriette Dagri Diabaté, grande chancelière de l`Ordre national
Jeudi 12 juillet 2012. Abidjan. Environ 80 personnes au diner-débat du magazine "Espoir" du bureau de la Banque mondiale en Cote d’Ivoire. Photo: Madani M. Tall, Directeur des Opérations de la Banque mondiale et Mme Henriette Dagri Diabaté, grande chancelière de l`Ordre national
Cette 7ème édition de L’Espoir est consacrée essentiellement à la Femme. Non pas pour la célébrer comme le fait le monde entier tous les 8 mars de chaque année, mais pour magnifier le rôle que devrait être le sien dans la quête de développement de nos pays. Nous avons aussi voulu faire écho au Rapport sur le Développement dans le Monde 2012 dont le thème central est « Egalité de genres et développement », Rapport qui relève entre autres que « l’égalité entre les hommes et les femmes est un aspect fondamental du développement et un atout pour l’économie ».

Tout en constatant que le développement économique ne suffit pas à lui seul à réduire toutes les disparités entre les hommes et les femmes, le Rapport identifie quatre domaines dans lesquels des actions devront être menées en priorité pour lutter contre les inégalités persistantes entre les genres. Il s’agit notamment (i) des disparités entre les dotations en capital humain des hommes et des femmes (éducation et santé) ; (ii) des disparités dans l’accès aux opportunités économiques et les écarts entre les niveaux de rémunération et de productivité ; (iii) des différences de capacité de se faire entendre et d’agir au sein de la société et ; (iv) de la perpétuation des disparités entre les hommes et les femmes d’une génération à la suivante.

Certes tous ces points étaient déjà inscrits dans la déclaration de la Conférence mondiale de Beijing de 1995 sur la Femme, mais les raviver 17 ans plus tard, est la preuve de la survivance de ces maux qui font de la Femme une citoyenne de seconde zone dans certaines contrées du monde. Cette survivance quant-à elle, démontre à suffisance que la quête de l’égalité des genres est un combat de longue haleine qui ne sera gagné que par un changement profond de paradigme aux dimensions culturelles, sociales, économiques, politiques et anthropologiques. Il s’agit d’un combat de tous les instants que, la publication d’un rapport quelle que en soit la pertinence, les grandes résolutions Onusiennes ou même la création (très récente) de l’ONU-Femmes, agence spécialisée des Nations Unies consacrée à la « Promotion de la parité et de l’autonomisation des Femmes », ne peuvent seules, séparément, permettre de gagner.

Pour notre part, nous sommes persuadés et essaierons de persuader les plus réfractaires, que la Femme Africaine, corvéable à souhait quand il s’agit de danser au passage des cortèges officiels, lève-tôt quand il s’agit d’aller chercher l’eau au marigot ou apprêter la pitance de la journée, objet d’assouvissement des désirs primaires, victime d’abus sexuels et de violence de tous ordres particulièrement en contexte de crise, cette Femme Africaine là, est le levier d’Archimède par lequel bien des obstacles au développement de nos pays peuvent être franchis.

Donnez-lui un point d’appui et elle soulèvera l’Afrique.

Par Madani M. Tall, Directeur des Operations de la Banque mondiale pour la Cote d’Ivoire
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