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Politique Publié le mercredi 25 juillet 2012 | Le Patriote

Evénements de Duékoué : Les amalgames dangereux de la presse bleue

© Le Patriote Par Lass Communication
Libération de l`Ouest / Horreur à Bloléquin: les miliciens libériens massacrent les populations civiles
Mars 2011. Dans leur repli face à l`arrivée des Forces républicaines, les miliciens libériens massacrent les populations civiles. Photo: Les populations qui avaient trouvé refuge à la Préfecture de Blolequin avant le massacre
« Un génocide à l’Ouest est en cours », titrait le samedi dernier le quotidien « Notre Voie ». Le lundi qui a suivi, le même journal barrait sa manchette avec ce titre : «Plus de 200 civils massacrés ». Hier, comme s’ils s’étaient passé le mot « Notre Voie » et le quotidien « Le Temps » revenaient encore sur ce qu’il qualifie de « plan d’extermination du peuple wê ». Pour « Notre Voie », « la Cour pénale internationale doit se pencher sur le génocide wê ». Le journal « Le Temps », quant à lui, met en rapport un soi-disant « génocide planifié par le régime Ouattara » aux « victoires remportées par la défense de Laurent Gbagbo à La Haye et à « la gigantesque mobilisation qui va déferler sur la CPI le 13 août ». Manifestement, ces articles visent une chose. Réveiller les vieux démons de la division et de la haine tribale. Sinon comment comprendre que là où les organisations non gouvernementales qui opèrent sur le site et l’ONUCI ont vu un peu plus d’une dizaine de morts, « Notre Voie » et « Le Temps » parlent de plusieurs centaines de morts. Chose curieuse, pour étayer ces allégations, les deux quotidiens s’appuient sur de simples témoignages de « rescapés » et d’éléments des FRCI dont ils n’ont pas le courage de révéler l’identité. Pour des accusations aussi graves que fantaisistes, il aurait fallu, ne serait-ce que par souci de crédibilité, que les auteurs de ces articles déclinent l’identité d’une des victimes. Parce que c’est trop facile de faire parler des témoins qui n’ont ni visage ni nom et faire croire qu’ils étaient dans le camp de Nahibly au moment de l’attaque. Même si l’on suppose un seul instant que le bilan sur le terrain est plus lourd que celui annoncé par les autorités ou les organisations internationales présentes en Côte d’Ivoire, plus de 200 cadavres comme l’indique « Notre Voie » ne peuvent se volatiliser aussi facilement sans que cela n’attire l’attention. Ni la population ni les associations qui opèrent dans l’humanitaire à l’Ouest, personne n’a vu les centaines de morts que « Notre Voie » et « Le Temps » évoquent. Des morts qui apparemment n’existent que dans l’imaginaire des journalistes de ces deux canards. 11 corps au total ont été recensés. Cinq le premier jour lors de l’attaque au quartier Kokoman et six autres le jour de l’attaque du camp des réfugiés de Nahibly. Ces 11 corps ont été amenés à la morgue de Duékoué. D’où vient-il qu’on parle d’un pogrom de plus de 200 tués, essentiellement issus de la communauté wê ? A-t-on mesuré les conséquences de tels écrits qui laissent croire que les communautés autochtones de l’Ouest de la Côte d’Ivoire sont menacées d’extermination comme les Indiens d’Amérique à cause de leurs terres ? Osons croire non. Car si l’Ouest s’embrasse, ce ne sera sans doute dans l’intérêt de tous ces pyromanes qui appellent de tous leurs v?ux un tel scénario. Au contraire. Le FPI et ses porte-voix jouent avec le feu. Et c’est vraiment dommage. Car ouvrir la boite à Pandore n’est pas ce qui ramènera Laurent Gbagbo au pouvoir. Les derniers développements de la situation sociopolitique l’ont suffisamment démontré. Lorsqu’on sème la haine, on récolte le chaos et la désolation. Alors encore une fois, il faut savoir raison garder et éviter de mélanger les torchons avec les serpillères. Ce qui s’est passé à Duékoué n’est rien d’autre que la conséquence d’un malentendu entre les populations suite à un braquage sanglant. Les esprits se sont échauffés un moment, mais la tension est vite retombée. A preuve, aux lendemains de ces événements douloureux, le calme est revenu. Les différentes communautés, sous l’impulsion des autorités politiques et administratives, se sont parlé. Et tout est entré dans l’ordre. Rien ne sert donc à jeter de l’huile sur le feu pour des raisons politiciennes. Le FPI et ses relais font croire qu’ils se soucient du devenir du peuple wê. Mais tout cela n’est qu’hypocrisie. Qu’a récolté ce peuple durant toute la décennie où le parti de Laurent Gbagbo était au pouvoir ? Rien du tout, si ce n’est ruines et larmes. Duékoué a été expressément transformée en poudrière pour servir les intérêts de Laurent Gbagbo et son clan. Le FPI et certains cadres ont instrumentalisé la jeunesse et les populations de cette région. Le résultat est là. 14 mois après la fin de la crise postélectorale, la capitale du Guémon continue toujours de pleurer et enterrer ses morts. Pendant ce temps, les autres régions de la Côte d’Ivoire amorcent des projets de développement pour le bien-être de leurs populations. Les protestations et complaintes qui se font entendre çà et là ne sont pas sincères. Il s’agit des larmes de sorciers. Leur but est de maintenir tout un peuple dans la violence et l’obscurantisme pour mieux servir les noirs desseins d’une coterie revancharde et avide de sang. Il appartient donc aux populations du Guémon de le comprendre pour mettre fin à cette parenthèse de sang qui n’a que trop duré.
Jean-Claude Coulibaly
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