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Sport Publié le mercredi 25 juillet 2012 | Le Mandat

Football / Bras de fer Koné Cheick-dissidents : Où va l`Africa Sports? Conflit bizarre au sein d`un club bizarre!

© Le Mandat Par Serges T
Journée du mérite sportif 2011: Le ministre Philippe Légré décore 103 personnalités du monde sportif
Jeudi 8 décembre 2011. Abidjan. Auditorium du ministère des Affaires étrangères, au Plateau. Cérémonie de décoration de personnalités qui se sont illustrées dans la promotion et le développement du sport dans notre pays. Photo: Koné Cheick, le president de l`Africa sports national
L'Africa Sports a habitué les Ivoiriens aux faits divers et ne semble point s'en défaire. Mais, la présente est si préoccupante qu'elle mérite qu'on s'y attarde.

Africa Sports, club où l'exception fait la règle. Avec des péripéties aussi cocasses que préoccupantes les unes les autres, l'observateur lambda du microcosme sportif est toujours bien servi. Faits divers, crises inextricables se mêlent au fil des mois et donnent un cocktail Molotov digne des scénarii hollywoodiens. Comme si une brise de malédiction avait fouetté à jamais le club cinquantenaire, l'harmonie ne tient que le temps d'une chiquenaude sur le navire vert et rouge. Sinon, comment comprendre que le très médiatique et prometteur avènement de Koné Cheick Oumar ait rapidement tourné au drame? D'évidence, l'Africa Sports est un navire vulnérable aux premières houles et sur lequel la métaphore maritime de "tous pour un, un pour tous" ne prospère presque pas. Plutôt des intérêts mesquins qui n'ont de cesse de lester sa progression. Tel est l'Africa Sports, grand absent au banquet de la Super Division 2011, par d'un Inaï Stéphane à l'identité douteuse; l'Africa Sports des Kallet Bially, Moh Emmanuel, Fanny Ibrahima, Gouaméné Alain (jadis cité en exemple) qui se décline désormais sous ce visage hideux, et dont la dernière "scène théâtrale" parachève l'antinomie entre le PCA élu ( le 06 août 2011) et un groupe de supporters exaspérés par sa gestion, et confortés dans leur élan par une affaire de déchets toxiques qui incrimine le patron de Konéco. La guerre, prévisible depuis des mois, a atteint le point de non retour. Avec la destitution supposée de Koné Cheick Oumar par les hommes de Némégnan Emile (président de la Division Supporter), doublée de l'installation de Dogba Serges dans le fauteuil présidentiel. « Ce n'est pas une Assemblée générale comme les autres. C'est la première fois dans l'histoire du club que les supporters prennent leur destin en main pour organiser, dans la légalité et la légitimité, une AG », s'est défendu le "nouveau patron" oyé.

Dialogue de sourds

Comme en 2006 avec le départ organisé d'Alain Donwahi du gouvernail, le 12ème homme de l'Africa Sports, du moins une partie, a décidé de faire le ménage. Emile Némégnan a même pris le soin d'argumenter pour montrer le caractère civique de l'action qu'on pourrait qualifier de subversive et de séditieuse. « Il n’y a rien de sauvage dans notre attitude jusqu'ici. Depuis le 26 mars 2012, nous avions constaté que le club allait dans le mur et avons sollicité une AG ordinaire pour régler les problèmes. Le 1er mai 2012, nous avons relancé à nouveau l'équipe dirigeante, avec ampliation à Me Cheickna Sylla. Finalement, l'année blanche n'a pu être évitée ». Pour le dirigeant oyé, l'organisation de ces assises s'enracine dans les dispositions statutaires et réglementaires qui régissent le club. C'est pourquoi, il a annoncé avec emphase que « la page Koné Cheick Oumar, le président milliardaire sans portefeuille, est tournée ». C'est le scénario parfait, comme il est de coutume à l'Africa Sports. Sauf que, cette fois-ci, la partie ne semble pas gagnée a priori. La riposte ne s'est pas fait attendre, d'ailleurs. Dans les colonnes de Nord-sud quotidien, Sangaré Mamadou, le secrétaire exécutif du bureau sortant, a rejeté cette AG, non sans brandir une menace de procédure judiciaire à l'encontre des "faussaires". Koné Cheick Oumar a enfoncé le clou, lundi, en marge de la rencontre des clubs avec Jacques Anouma. Une rencontre à laquelle, ironie du sort, il représentait l'Africa Sports en qualité de PCA. « Il n'y a pas eu d'Assemblée générale. Il y a certainement eu une réunion clandestine, comme le font souvent les déstabilisateurs. La seule personnalité compétente pour convoquer une AG reste le PCA ». Voilà qui prend le contrepied de Némégnan Emile, cité plus haut. Autant dire un dialogue de sourds entre deux clans arc-boutés sur leurs positions. « Où va l'Africa Sports? », est-t-on tenté de s'interroger. Assurément dans le gouffre de la déchéance, alors qu'il avait, dans un simulacre de cohésion des supporters, survécu au départ de Kouyo Téa Narcisse. Propulsé à la tête du club, en violation des principes démocratiques (il y a eu le consensus), Koné Cheick fait face à l'effet boomerang d'une pratique rampante et sans lendemain à l'Africa. Accusé de ne pas tenir ses promesses, le PCA est cloué au pilori. Lui, le sauveur annoncé. Accueilli en triomphe, quelques jours plus tôt (à son retour de voyage), le voilà vomi par une partie des Membres Associés. Bizarre tout ça!
Tout, sauf l'essentiel!
Dans un club, comme l'Africa Sports, propriété des supporters, le choc des idées, dans un monde de plus en plus démocratique, ne manque pas de subvenir. C'est même une évidence. Sous d'autres cieux, il constitue le ferment d'une réelle embellie. C'est le cas du Real Madrid où la pression des socios condamne les dirigeants à des recrutements ambitieux. C'est souvent la condition sine qua non pour s'inviter à la chaire. A la recherche d'une gloire perdue dans les pas de Simplice De Messé Zinsou, l'Africa s'est mis ainsi dans cette dynamique du plus offrant. Alain Donwahi, Kuyo Téa Narcisse et maintenant Koné Cheick Oumar en sont les preuves vivantes. Seulement, à l'Africa Sports, le ver est dans le fruit. Ce n'est pas tant la tête du président coopté qui pose problème. Mais, le processus. Tout se fait sur fond de division. Instaurant, du coup, un cycle infernal de frictions. Aujourd'hui, les soutiens de Koné Cheick sont, à quelques exceptions près, d'anciens pourfendeurs de Kuyo Téa Narcisse. De même que les frontistes de l'ère Koné Cheick furent à l'époque de solides défenseurs de Kuyo. Ajoutés à cela d'éternels nageurs en eau trouble, le démon de la division n'est jamais loin. La notion de construction du club et autres récriminations sont, souvent, de simples alibis pour passer à l'action de déstabilisation. Car, même si des motifs valables existent souvent, ils ne justifient pas la chienlit. C'est malheureusement le cas à l'Africa. On pourra donc tout reprocher aux dissidents, et critiquer dans le même temps Koné Cheick, mais l'essentiel du problème est ailleurs. L'Africa doit être aseptisé en profondeur, pour que disparaisse le démon de la division. C'est seulement après que, dans la cohésion, la construction du club appelée de tous les vœux deviendra réalité.
Martial GALE
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