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Politique Publié le jeudi 2 août 2012 | Courrier d’Afrique

Sahel : La nouvelle poudrière africaine

Avec le coup d’Etat survenu au Mali le 22 mars 2012, la sous-région entre dans une nouvelle phase d’instabilité. Tous les facteurs sont réunis pour une extension des conflits provoqués par les Touaregs et les mouvements islamistes qui contrôlent le nord du pays.

Fatouma Garba

Le 08 avril dernier, par un flash radio sur Ténéré, les Nigériens apprennent la création d’un Front de libération de l’Aïr et de l’Azawad (FLAA), par des anciens combattants de la résistance Touareg et Toubou au Niger. Dans un communiqué, ce mouvement affirme compter près de « 2000 ex-combattants avec tout l’équipement nécessaire pour faire face à la Cedeao et au Niger ». Ce groupe se dit proche du MNLA,

le Mouvement national de libération de l’Azawad, basé à Tombouctou au Mali. Ainsi, par ces velléités indépendantistes, le FLAA tenterait un rapprochement avec le MNLA. Ce qui amplifierait la confusion déjà présente dans la sous-région, après la proclamation, par ce dernier, de l’indépendance du nord du Mali.

Alors, même si cette proclamation a été unanimement rejetée par la classe politique nigérienne, quelques leaders historiques de la rébellion des années 90 dont Rhissa Ag Boula, actuel conseiller du président nigérien, et plusieurs notables Touarègues, le danger est réel. Car au risque d’une escalade de la violence dans le nord du Mali, s’ajoute celui d’une contagion de l’autre côté de la frontière, au Niger.

Le Sahel : une poudrière

Depuis la mort de Mouammar Kadhafi en Libye, le pays est en proie à de profondes divergences entre tribus. Règlements de compte entre ex-pro Kadhafi et anti, affrontements entre populations Toubous et arabes avec à la clef plusieurs dizaines de morts et blessés, des déplacements de populations vers le Niger, etc.

Parmi les réfugiés, se trouvent également d’anciens rebelles Touaregs ou Toubous nigériens des années 90 et 2007, ainsi que d’anciens militaires Touaregs de l’armée régulière libyenne. Leur nombre est estimé à plus de 1500 hommes, car après avoir déposé les armes en 2009, ils sont allés vivre en Libye.

A cela s‘additionne le retour des mercenaires de Kadhafi, quelques centaines, vétérans de la Légion verte (une brigade de l’armée libyenne créée au milieu des années 1980), revenus après la chute de ce dernier. Des combattants armés qui peuvent non seulement les utiliser, comme en témoignent les combats à Ménaka, Kidal, Gao et Tombouctou au Mali, mais également les vendre aux islamistes radicaux.

En outre, la porosité des frontières nord du Niger avec la Libye, l’Algérie et le Mali a favorisé l’implantation d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) dans le Sahel. De nombreux groupes terroristes liés à Al Qaïda utilisent le trafic d’armes, de drogue et la demande de rançon par le biais de prises d’otages d’occidentaux, pour « prospérer ». Six Français sont
enlevés à Niamey, la capitale nigérienne, et quatre d’entre eux seraient maintenus en captivité au Mali. Sans oublier le rapt de diplomates algériens au Mali.

Le Sahel devient ainsi, une zone de non droit. De plus en plus de jeunes, parfois mineurs, pauvres, désœuvrés et sans réelle perspective d’avenir sont facilement enrôlés pour la cause d’Al Qaïda. L’absence de visibilité dans cette zone en accentue la complexité et a facilité l’enracinement de ces mouvements radicaux pendant près de 10 ans, sans aucun contrôle par les pouvoirs.

Aujourd’hui, les membres de cette nébuleuse sans frontière, s’activent sur plusieurs milliers de kilomètres de désert, du sud du Maghreb à la Mauritanie, en passant par le Niger et le Mali. Entre multiplication de mouvements indépendantistes, afflux de réfugiés de tous les côtés, fragilisation du pouvoir politique après la démission d’Amadou Toumani
Touré, ex-président malien, et la montée du radicalisme, le Niger est une véritable poudrière ; sur fond de crise alimentaire et humanitaire. Plus de 6 millions d’habitants sont touchés par cette pénurie alimentaire qui pousse des milliers d’entre eux à migrer, à l’intérieur même du pays.

Vers une politique régionale

De plus, un vaste programme de développement économique et social des régions pastorales incluant les zones du nord, est mis en œuvre. Depuis quelques mois, le Niger fait partie des producteurs de pétrole. Tous les espoirs se tournent maintenant sur les 480 millions de barils de réserves d’or noir, qui permettront un jour d’accéder à l’autosuffisance
énergétique, puis alimentaire. Ce qui pourrait alors, garantir la paix.
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