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Société Publié le vendredi 3 août 2012 | Le Patriote

Une leçon de gouvernance…

Certains ont taxé sa dernière décision de reculade. Ceux-là méconnaissent Alassane Ouattara. Le Président est de ceux qui n’ont guère peur des mesures douloureuses- il l’a prouvé entre 1989 et 1993-. Tant que cela peut servir l’intérêt général et faire progresser la société. Les frais d’inscription fixés par les Universités sont une mesure douloureuse pour les Ivoiriens. Cependant, cette mesure ne pouvait pas faire progresser la société au regard du contexte. Bien que les Universités soient autonomes en la matière, le Chef de l’Etat a donc décidé d’user de son pouvoir discrétionnaire pour revoir les choses. « Le Président de la République a souligné que cette décision n’était pas non plus conforme à son programme de gouvernement, qui propose la modulation des frais d’inscription et la gratuité aux étudiants les plus méritants », rapporte le communiqué du Conseil des ministres de mercredi. Au grand soulagement de la majorité de ses compatriotes qui ne se voyaient pas en train de débourser au moins 100 000 FCFA pour les frais d’inscription de leurs progénitures à l’université. Le Président de la République est toutefois conscient que 6000 FCFA comme frais d’inscription, c’est dérisoire pour une formation universitaire efficiente. Surtout que la subvention de l’Etat oblige les Universités à rechercher des ressources additionnelles. Selon les textes de l’UEMOA, la formation annuelle d’un étudiant équivaut à 1.2 millions de FCFA. L’Etat de Côte d’Ivoire n’en donnait que 350 000 FCFA aux Universités. C’est pourquoi, le Président a opté pour le consensus. « Il a demandé, pour des raisons d’efficacité, de rigueur et de transparence, que les réflexions se poursuivent sur les principes de fixation de ces frais d’inscription, l’impact financier correspondant, et les conditions d’affectation et de gestion des ressources collectées », selon le communiqué du Conseil des ministres. Il est quasiment certain qu’on ne restera pas à 6000 FCFA. Mais qu’on n’atteindra pas non plus 100 000 FCFA. Le Président qui ne regrette pas ‘‘ la Côte d’Ivoire de Papa’’ et qui n’est pas partisan de l’Etat providence devra, cette fois, forcer les caisses de l’Etat. Le contexte l’y oblige. L’Etat doit être plus efficace et moins coûteux pour les citoyens. Il va falloir augmenter – au moins sur un temps- la subvention des Universités. Toute chose du reste conforme aux promesses du candidat Alassane Ouattara. Il entend, comme il l’habitude de le répéter, tenir ses engagements. Une autre mesure lors de ce dernier Conseil des ministres le démontre d’ailleurs. « Le Président de la République a signé une ordonnance portant suspension temporaire des droits et taxes d’entrée sur le riz, pour tenir compte principalement du renchérissement du prix du riz importé, lié aux fluctuations récentes à la hausse du dollar face à l’euro », rapporte le communiqué. Ouattara aurait pu comme son prédécesseur s’adosser sur les fluctuations du dollar – non inhérentes à sa gestion- et passer. C’aurait été de la mauvaise gouvernance. Il n’est pas de cette école-là. Car il a compris qu’en l’élisant les Ivoiriens ont certes dit non au passé, mais surtout oui à l’avenir. Cet avenir, c’est lui qui l’incarne. C’est lui qui le garantit. Vraisemblablement, le Chef de l’Etat ne compte pas se débiner. Tout cela s’appelle de la bonne gouvernance. C’est une leçon à tous ceux qui ont cru que l’intransigeance était une forme de gouvernance efficace.
KIGBAFORY Inza
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