Le ministre de l’Economie et des finances, Charles Koffi Diby, était, hier, face aux journalistes à l’Hôtel Ivoire où il a exposé sur le thème "Quelle relance économique après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte ?". C’était à l’occasion de la 5ème édition de la Tribune du Gepci. Le ministre Charles Koffi Diby, affectueusement appelé par certains journalistes "M Ppte" qui a enregistré le soutien de ses collègues de La Poste et des Tic, Bruno Koné, des Mines et du pétrole, Adama Toungara, de la Communication, Souleymane Diakité, a saisi cette occasion pour rassurer les Ivoiriens quant aux perspectives prometteuses qu’offre le point d’achèvement du Ppte. Nous vous proposerons de larges extraits de son intervention qu’il a faite lors de cette rencontre juste après que le président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire, Amédé Assi, eut planté le décor. "Désormais, il y a des raisons objectives d’espérer. Et d’ici 2020, selon la vision de notre président de la République qui se décline en action que nous membres du gouvernement sommes chargés de mettre en œuvre, la Côte d’Ivoire, pour un pays émergent est possible (…) Les perspectives sont bonnes pour la Côte d’Ivoire en matière de mines et du pétrole" a assuré le ministre mais non sans présenter la stratégie de la relance économique à adopter.
Construire une économie inclusive
"Le point d’achèvement est une opportunité qu’il nous faut transformer positivement par notre engagement au travail. Ce n’est pas l’allègement de la dette qui fera la relance économique et le retour de la prospérité. Il s’agit d’une qualification à la compétition pour le développement. Cela suppose des efforts importants de tous les acteurs pour réaliser l’objectif de l’émergence dont l’horizon temporel a été fixé par les plus hautes autorités en 2020. La croissance économique se veut inclusive au regard de l’ambition de faire contribuer tous les acteurs et secteurs mais d’en faire profiter toutes les populations par une répartition équitable, grâce à des choix judicieux en matière d’investissement et de politique sociale (…) Nous voulons construire une économie inclusive" a-t-il dit entre autres au sujet de la stabilité du cadre macroéconomique et des finances publiques, qui constitue le 1er maillon de la politique de la relance économique durable. Il a ajouté que "Le gouvernement doit gérer les ressources conformément aux principes de bonne gouvernance".
Maîtriser les prix
"Nous devons faire en sorte d’avoir une maîtrise du niveau général des prix. Il faut dire que notre politique monétaire en Côte d’Ivoire et dans notre union est bien gérée par notre gouverneur. Généralement, une déflation n’est pas d’origine monétaire. Nous avons, aujourd’hui, une production extérieure nette qui nous permet de garantir 6 mois d’exportation. C’est plutôt le circuit de distribution des denrées de 1ère nécessité qui pose des problèmes. En 2011, nous sommes montés à 28% d’inflation. Nous étions au-delà de la norme communautaire. La situation étant maîtrisée, cette année, nous ne connaîtrons pas d’inflation. Notre économie ne souffre donc pas d’inflation. Nous avons une production extérieure confortable."
La nécessité de poursuivre les réformes
"Nous devrons poursuivre les réformes pour parvenir à la compétitivité des secteurs clés de l’économie. Nous devrons donc poursuivre la réforme de la justice pour améliorer l’efficacité, la transparence et l’indépendance du système judiciaire. Il s’agit également de la création des tribunaux judiciaires, l’amélioration de la capacité humaine, surtout la capacité de gestion. Il y a des nouveaux codes d’investissement des hydrocarbures, de l’électricité et bien d’autres vont bientôt être mis en œuvre. Nous allons revoir la structure des prix en ce qui concerne les produits pétroliers et ceux de l’électricité pour que le consommateur paye le moins possible. Il y a également l’amélioration des conditions d’exercice de l’activité économique, avec la lutte contre les faux frais, la fraude, la contrebande et la contrefaçon. Il y a par ailleurs la création d’un centre de facilité des entreprises, avec pour objectif de concentrer en un seul lieu, les acteurs impliqués dans la création d’entreprises pour ramener le délai à 48 heures… Les problèmes structurels à résoudre portent sur la compétitivité des filières, la productivité interne des processus et la qualité. A ce niveau, il faut dire que la Côte d’Ivoire n’est pas une destination obligée. Tous les pays sont en compétition. C’est pour cela que notre économie doit être compétitive. Et que nous ne devons pas continuer de racketter et gérer en toute transparence en communiquant ce que nous gérons. L’exécution de notre finance publique se trouve sur le site du ministère de l’économie. Nous n’avons rien à cacher. C’est la gestion opaque qui crée des problèmes."
La Côte d’Ivoire doit compter sur elle-même
"Nous devons accroître les sources de notre croissance. L’énergie, les cultures vivrières sont très importantes. Nous voulons faire en sorte que les productions agricoles se gèrent en filière. Nous devons transformer l’utile en capital afin de permettre le système bancaire de jouer son rôle. La production agricole n’est pas financée mais c’est la commercialisation qui est financée. Nous avons un taux de bancarisation qui est moins de 10%. Notre économie n’est pas suffisamment financée parce que nous avons un taux de bancarisation très faible. Nous avons la sous-fiscalisation et la sous-bancarisation (…) C’est pour cela qu’il faut faire attention avec les exonérations. Comment allons-nous financer les investissements ? Les réformes sont engagées pour que nous puissions accroître nos financements propres. Nous avons certes besoin de financement extérieur mais quoi que nous fassions, nous devons accroître l’efficacité de notre financement par nous-mêmes d’abord. Comptons d’abord sur nous, ensuite, l’extérieur nous aidera."
104 nouvelles entreprises prêtes à investir
"Nous avons près de 104 entreprises qui sont là et demandent à être installées sur le terrain industriel. Et sous la supervision du 1er ministre, nous sommes en train de faire le nécessaire."
Depuis le Ppte, la Côte d’Ivoire est devenue crédible
"Depuis que nous avons atteint le point d’achèvement du Ppte, notre pays est devenu crédible, avec l’aura du président, l’ensemble de ses connaissances et le respect qu’on lui doit. Nous devons capitaliser cela. Pour preuve, il n’y a qu’à voir l’affluence des investisseurs en Côte d’Ivoire, une semaine après le point d’achèvement. Ils ont des spécialistes qui savent lire et qui savaient donc que ce pays a des potentialités réelles... Voici les ratios qui traduisent la restauration de la crédibilité financière de l’Etat. Le stock de la dette extérieure par rapport au Pib passe de 67,8% en 2007 à 18,2% après l’allègement, y compris les C2D pour une norme de 40%. Le rapport du stock de la dette extérieure sur les exportations est passé de 148,4 % en 2007 à 37% pour une norme de validité de 150%. Le rapport du stock de la dette sur les recettes budgétaires est passé de 351,9% en 2007 à 97% pour une norme de 250%. Et le rapport de la dette publique totale sur le Pib est passé de 97% en 2007 à 36,4% pour une norme communautaire de 70%. (…) L’ensemble des entreprises qui avaient délocalisé ont commencé à se relocaliser. Donc des gens qui étaient au chômage hier pourront retrouver leur travail. Et d’autres opérateurs vont suivre (…) Il n’y a que 2 mois que nous avons eu le Ppte. Donnez-nous un peu de temps. Et puis on sort de 10 ans de crise. De grands économistes disent que lorsque vous avez fait un an de crise comme la nôtre, vous avez 10 ans de perte de croissance. Or nous avons eu 10 ans de crise…"
Les garanties de bonne gestion
"Les garanties de bonne gestion existent. Nous allons les mettre en œuvre et vous verrez. Retenez qu’il n’y aura plus jamais de Ppte pour la Côte d’Ivoire. Pour mettre un système de ré-endettement en place, nous avons créé un Comité national de gestion stratégique de la dette. Plusieurs intelligences y siègent donc on ne peut pas se tromper. Et le ministère de l’Economie se charge de la gestion opérationnelle. C’est donc ensemble que nous allons trouver les endettements intelligents pour la Côte d’Ivoire."
Les raisons de l’enlèvement de la dette
"Sachons d’abord que les endettements passés ont permis de bâtir notre pays. C’est pour cela que notre pays a connu un pôle de croissance. La dévaluation a mécaniquement élevé la dette (…) Malgré la crise qu’a connue notre pays, il ne s’est pas aussi dégradé que ça. Nous devons faire en sorte d’optimiser la dépense publique."
11 mille milliards pour l’investissement d’ici 2015
"Le Plan national de développement prévoit un niveau d’investissement de 11 mille milliards de Fcfa d’ici 2015 (…) Nous ne pourrons donc pas les capitaliser si nous ne travaillons pas, si nous ne respectons pas nos institutions et si nous ne nous faisons pas confiance et si nous ne savons pas réfléchir sur le niveau d’investissement que nous devons faire. Tout investissement que l’Etat doit réaliser doit avoir un impact sur la vie de nos populations. Nous devons faire en sorte à contribuer à résorber le chômage. On n’a pas besoin de beaucoup. Avec le peu, on peut faire beaucoup (…) Avec la Banque mondiale, nous avons un programme de 50 milliards pour le toilettage des grandes villes de la Côte d’Ivoire."
L’implication des Pme locales
"Nous lançons des appels d’offres. Nous croyons aux Pme ivoiriennes. Elles doivent améliorer leur capacité d’absorption mais en même temps, il faut qu’elles participent aux appels d’offres. Nous avons créé une Autorité nationale de régulation des marchés publics dans laquelle le secteur privé siège. C’est le président et son conseil qui gèrent les contentieux. Il y a la transparence. Nous avons mis des instruments pour pouvoir garantir la transparence. Nous avons créé la Centif pour éviter le blanchiment d’argent en Côte d’Ivoire."
Dette intérieure : Au moins 10 milliards payés par mois
"Il serait irresponsable pour un ministre de l’Economie de dire qu’il ne paye pas la dette intérieure et envisager d’avoir un taux de croissance de 8%. Si tel est mon raisonnement, je n’ai plus droit d’être à ce fauteuil. C’est incongru. Mais en même temps, il faut reconnaitre que c’est l’extérieur qui fait que l’intérieur va mal. Tant que je n’ai pas réglé de façon définitive la dette extérieure, on aura toujours des problèmes à l’intérieur. Mais si on ne payait pas la dette intérieure il n’y aurait pas eu de relance économique. Il existe plusieurs mécanismes pour payer la dette intérieure. Si on règle le problème de plus de 6000 milliards de dette extérieure, ce n’est pas le problème de 400 ou 500 milliards maximum que nous ne pouvons pas résoudre. Cette dette extérieure ne provient pas d’hier. Quand nous avons fait la loi de règlement de 2004 à 2010, la balance financière était de 753 milliards de déficit. Ce déficit représente un endettement lourd. La loi de règlement de 2010 à près de 300 milliards en 2011, la loi de finance nous fera tomber à près de 2000 milliards. Cela, parce que nous payions. Nous voulons payer maintenant la bonne dette, la vraie dette et la juste dette (…) Il ne faut pas spolier l’Etat. Nous sommes capables de payer nos dettes. Nous allons faire le toilettage. Il ne faut plus qu’il y ait des passifs. De sorte que lorsqu’un opérateur économique a réalisé des travaux, il doit être payé dans un délai maximum de 90 jours (…) Donc qu’on évite de mettre la pression et faire comme si on n’a jamais payé de dette intérieure. C’est un minimum de 10 milliards par mois qu’on paye. Et un mécanisme a été trouvé pour payer."
Les conditions pour bénéficier de l’allègement
"Pour que nous puissions prendre en compte les bénéfices de l’allègement, il faut que nous puissions signer avec les pays concernés l’annulation. Comme je l’ai fait avec le Club de Paris le 29 juin dernier. Je dois parcourir encore 14 pays pour signer."
La croissance de 2013
"Lorsqu’une économie a été suffisamment éprouvée, on a un effet important de rattrapage (…) Nous voulons tripler la croissance. Et atteindre une croissance à 2 chiffres d’ici 2015. Mais d’ici là, nous sommes en train de travailler sur les différents secteurs et les sous-secteurs susceptibles de nous donner les raisons d’affirmer la croissance que nous voulons. Nous continuons de travailler avec le Fmi. C’est un effet de rattrapage qui va se faire en 2 ou 3 fois."
Ce qui a failli compromettre le Ppte
"Il y a eu une mission du Fmi venue en 2008 pour apprécier le programme et malheureusement elle a découvert des dépenses dans le domaine du pétrole hors budgets. Le programme était en dérapage. Il était question de rompre le programme avec la Côte d’Ivoire. Parce qu’on ne nous faisait plus confiance. On a estimé qu’on a caché des dépenses. Et j’ai dit que j’assume l’héritage du passé (…) Nous étions en train d’aller vers une situation de cessation de paiement (…) J’ai donné ma parole de tout régulariser en 2 mois. Et après avoir passé quelques coups de fil, le président Alassane Ouattara nous a permis de remettre en marche le programme."
Propos recueillis par FRANÇOIS BECANTHY
Construire une économie inclusive
"Le point d’achèvement est une opportunité qu’il nous faut transformer positivement par notre engagement au travail. Ce n’est pas l’allègement de la dette qui fera la relance économique et le retour de la prospérité. Il s’agit d’une qualification à la compétition pour le développement. Cela suppose des efforts importants de tous les acteurs pour réaliser l’objectif de l’émergence dont l’horizon temporel a été fixé par les plus hautes autorités en 2020. La croissance économique se veut inclusive au regard de l’ambition de faire contribuer tous les acteurs et secteurs mais d’en faire profiter toutes les populations par une répartition équitable, grâce à des choix judicieux en matière d’investissement et de politique sociale (…) Nous voulons construire une économie inclusive" a-t-il dit entre autres au sujet de la stabilité du cadre macroéconomique et des finances publiques, qui constitue le 1er maillon de la politique de la relance économique durable. Il a ajouté que "Le gouvernement doit gérer les ressources conformément aux principes de bonne gouvernance".
Maîtriser les prix
"Nous devons faire en sorte d’avoir une maîtrise du niveau général des prix. Il faut dire que notre politique monétaire en Côte d’Ivoire et dans notre union est bien gérée par notre gouverneur. Généralement, une déflation n’est pas d’origine monétaire. Nous avons, aujourd’hui, une production extérieure nette qui nous permet de garantir 6 mois d’exportation. C’est plutôt le circuit de distribution des denrées de 1ère nécessité qui pose des problèmes. En 2011, nous sommes montés à 28% d’inflation. Nous étions au-delà de la norme communautaire. La situation étant maîtrisée, cette année, nous ne connaîtrons pas d’inflation. Notre économie ne souffre donc pas d’inflation. Nous avons une production extérieure confortable."
La nécessité de poursuivre les réformes
"Nous devrons poursuivre les réformes pour parvenir à la compétitivité des secteurs clés de l’économie. Nous devrons donc poursuivre la réforme de la justice pour améliorer l’efficacité, la transparence et l’indépendance du système judiciaire. Il s’agit également de la création des tribunaux judiciaires, l’amélioration de la capacité humaine, surtout la capacité de gestion. Il y a des nouveaux codes d’investissement des hydrocarbures, de l’électricité et bien d’autres vont bientôt être mis en œuvre. Nous allons revoir la structure des prix en ce qui concerne les produits pétroliers et ceux de l’électricité pour que le consommateur paye le moins possible. Il y a également l’amélioration des conditions d’exercice de l’activité économique, avec la lutte contre les faux frais, la fraude, la contrebande et la contrefaçon. Il y a par ailleurs la création d’un centre de facilité des entreprises, avec pour objectif de concentrer en un seul lieu, les acteurs impliqués dans la création d’entreprises pour ramener le délai à 48 heures… Les problèmes structurels à résoudre portent sur la compétitivité des filières, la productivité interne des processus et la qualité. A ce niveau, il faut dire que la Côte d’Ivoire n’est pas une destination obligée. Tous les pays sont en compétition. C’est pour cela que notre économie doit être compétitive. Et que nous ne devons pas continuer de racketter et gérer en toute transparence en communiquant ce que nous gérons. L’exécution de notre finance publique se trouve sur le site du ministère de l’économie. Nous n’avons rien à cacher. C’est la gestion opaque qui crée des problèmes."
La Côte d’Ivoire doit compter sur elle-même
"Nous devons accroître les sources de notre croissance. L’énergie, les cultures vivrières sont très importantes. Nous voulons faire en sorte que les productions agricoles se gèrent en filière. Nous devons transformer l’utile en capital afin de permettre le système bancaire de jouer son rôle. La production agricole n’est pas financée mais c’est la commercialisation qui est financée. Nous avons un taux de bancarisation qui est moins de 10%. Notre économie n’est pas suffisamment financée parce que nous avons un taux de bancarisation très faible. Nous avons la sous-fiscalisation et la sous-bancarisation (…) C’est pour cela qu’il faut faire attention avec les exonérations. Comment allons-nous financer les investissements ? Les réformes sont engagées pour que nous puissions accroître nos financements propres. Nous avons certes besoin de financement extérieur mais quoi que nous fassions, nous devons accroître l’efficacité de notre financement par nous-mêmes d’abord. Comptons d’abord sur nous, ensuite, l’extérieur nous aidera."
104 nouvelles entreprises prêtes à investir
"Nous avons près de 104 entreprises qui sont là et demandent à être installées sur le terrain industriel. Et sous la supervision du 1er ministre, nous sommes en train de faire le nécessaire."
Depuis le Ppte, la Côte d’Ivoire est devenue crédible
"Depuis que nous avons atteint le point d’achèvement du Ppte, notre pays est devenu crédible, avec l’aura du président, l’ensemble de ses connaissances et le respect qu’on lui doit. Nous devons capitaliser cela. Pour preuve, il n’y a qu’à voir l’affluence des investisseurs en Côte d’Ivoire, une semaine après le point d’achèvement. Ils ont des spécialistes qui savent lire et qui savaient donc que ce pays a des potentialités réelles... Voici les ratios qui traduisent la restauration de la crédibilité financière de l’Etat. Le stock de la dette extérieure par rapport au Pib passe de 67,8% en 2007 à 18,2% après l’allègement, y compris les C2D pour une norme de 40%. Le rapport du stock de la dette extérieure sur les exportations est passé de 148,4 % en 2007 à 37% pour une norme de validité de 150%. Le rapport du stock de la dette sur les recettes budgétaires est passé de 351,9% en 2007 à 97% pour une norme de 250%. Et le rapport de la dette publique totale sur le Pib est passé de 97% en 2007 à 36,4% pour une norme communautaire de 70%. (…) L’ensemble des entreprises qui avaient délocalisé ont commencé à se relocaliser. Donc des gens qui étaient au chômage hier pourront retrouver leur travail. Et d’autres opérateurs vont suivre (…) Il n’y a que 2 mois que nous avons eu le Ppte. Donnez-nous un peu de temps. Et puis on sort de 10 ans de crise. De grands économistes disent que lorsque vous avez fait un an de crise comme la nôtre, vous avez 10 ans de perte de croissance. Or nous avons eu 10 ans de crise…"
Les garanties de bonne gestion
"Les garanties de bonne gestion existent. Nous allons les mettre en œuvre et vous verrez. Retenez qu’il n’y aura plus jamais de Ppte pour la Côte d’Ivoire. Pour mettre un système de ré-endettement en place, nous avons créé un Comité national de gestion stratégique de la dette. Plusieurs intelligences y siègent donc on ne peut pas se tromper. Et le ministère de l’Economie se charge de la gestion opérationnelle. C’est donc ensemble que nous allons trouver les endettements intelligents pour la Côte d’Ivoire."
Les raisons de l’enlèvement de la dette
"Sachons d’abord que les endettements passés ont permis de bâtir notre pays. C’est pour cela que notre pays a connu un pôle de croissance. La dévaluation a mécaniquement élevé la dette (…) Malgré la crise qu’a connue notre pays, il ne s’est pas aussi dégradé que ça. Nous devons faire en sorte d’optimiser la dépense publique."
11 mille milliards pour l’investissement d’ici 2015
"Le Plan national de développement prévoit un niveau d’investissement de 11 mille milliards de Fcfa d’ici 2015 (…) Nous ne pourrons donc pas les capitaliser si nous ne travaillons pas, si nous ne respectons pas nos institutions et si nous ne nous faisons pas confiance et si nous ne savons pas réfléchir sur le niveau d’investissement que nous devons faire. Tout investissement que l’Etat doit réaliser doit avoir un impact sur la vie de nos populations. Nous devons faire en sorte à contribuer à résorber le chômage. On n’a pas besoin de beaucoup. Avec le peu, on peut faire beaucoup (…) Avec la Banque mondiale, nous avons un programme de 50 milliards pour le toilettage des grandes villes de la Côte d’Ivoire."
L’implication des Pme locales
"Nous lançons des appels d’offres. Nous croyons aux Pme ivoiriennes. Elles doivent améliorer leur capacité d’absorption mais en même temps, il faut qu’elles participent aux appels d’offres. Nous avons créé une Autorité nationale de régulation des marchés publics dans laquelle le secteur privé siège. C’est le président et son conseil qui gèrent les contentieux. Il y a la transparence. Nous avons mis des instruments pour pouvoir garantir la transparence. Nous avons créé la Centif pour éviter le blanchiment d’argent en Côte d’Ivoire."
Dette intérieure : Au moins 10 milliards payés par mois
"Il serait irresponsable pour un ministre de l’Economie de dire qu’il ne paye pas la dette intérieure et envisager d’avoir un taux de croissance de 8%. Si tel est mon raisonnement, je n’ai plus droit d’être à ce fauteuil. C’est incongru. Mais en même temps, il faut reconnaitre que c’est l’extérieur qui fait que l’intérieur va mal. Tant que je n’ai pas réglé de façon définitive la dette extérieure, on aura toujours des problèmes à l’intérieur. Mais si on ne payait pas la dette intérieure il n’y aurait pas eu de relance économique. Il existe plusieurs mécanismes pour payer la dette intérieure. Si on règle le problème de plus de 6000 milliards de dette extérieure, ce n’est pas le problème de 400 ou 500 milliards maximum que nous ne pouvons pas résoudre. Cette dette extérieure ne provient pas d’hier. Quand nous avons fait la loi de règlement de 2004 à 2010, la balance financière était de 753 milliards de déficit. Ce déficit représente un endettement lourd. La loi de règlement de 2010 à près de 300 milliards en 2011, la loi de finance nous fera tomber à près de 2000 milliards. Cela, parce que nous payions. Nous voulons payer maintenant la bonne dette, la vraie dette et la juste dette (…) Il ne faut pas spolier l’Etat. Nous sommes capables de payer nos dettes. Nous allons faire le toilettage. Il ne faut plus qu’il y ait des passifs. De sorte que lorsqu’un opérateur économique a réalisé des travaux, il doit être payé dans un délai maximum de 90 jours (…) Donc qu’on évite de mettre la pression et faire comme si on n’a jamais payé de dette intérieure. C’est un minimum de 10 milliards par mois qu’on paye. Et un mécanisme a été trouvé pour payer."
Les conditions pour bénéficier de l’allègement
"Pour que nous puissions prendre en compte les bénéfices de l’allègement, il faut que nous puissions signer avec les pays concernés l’annulation. Comme je l’ai fait avec le Club de Paris le 29 juin dernier. Je dois parcourir encore 14 pays pour signer."
La croissance de 2013
"Lorsqu’une économie a été suffisamment éprouvée, on a un effet important de rattrapage (…) Nous voulons tripler la croissance. Et atteindre une croissance à 2 chiffres d’ici 2015. Mais d’ici là, nous sommes en train de travailler sur les différents secteurs et les sous-secteurs susceptibles de nous donner les raisons d’affirmer la croissance que nous voulons. Nous continuons de travailler avec le Fmi. C’est un effet de rattrapage qui va se faire en 2 ou 3 fois."
Ce qui a failli compromettre le Ppte
"Il y a eu une mission du Fmi venue en 2008 pour apprécier le programme et malheureusement elle a découvert des dépenses dans le domaine du pétrole hors budgets. Le programme était en dérapage. Il était question de rompre le programme avec la Côte d’Ivoire. Parce qu’on ne nous faisait plus confiance. On a estimé qu’on a caché des dépenses. Et j’ai dit que j’assume l’héritage du passé (…) Nous étions en train d’aller vers une situation de cessation de paiement (…) J’ai donné ma parole de tout régulariser en 2 mois. Et après avoir passé quelques coups de fil, le président Alassane Ouattara nous a permis de remettre en marche le programme."
Propos recueillis par FRANÇOIS BECANTHY