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Politique Publié le samedi 4 août 2012 | Le Patriote

Pourquoi le camp Gbagbo cherche à gagner du temps

© Le Patriote
La Haye : Laurent Gbagbo comparaît en direct a la CPI
Lundi 5 décembre 2011. La Haye, CPI (Pays-Bas)
L’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo ne se tiendra plus le 13 août prochain. A la demande des avocats de l’ancien chef de l’Etat, la Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a décidé de donner encore du temps aux parties de présenter leur observations sur les rapports médicaux confidentiels qu’elle a reçus de la part des trois experts chargés d’évaluer l’état de santé du client de Me Emmanuel Altit. Au-delà de réactions que cette annonce a suscitées tant en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger, il importe de revenir sur un report provoqué par le camp Gbagbo pour des raisons politiciennes. La première des raisons est que le FPI depuis le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye n’a plus de véritable chef sur lequel s’appuyer pour repartir à la conquête du pouvoir d’Etat. Avec sa gestion catastrophique de l’après-élection, le FPI a grillé toutes ses cartes. Aujourd’hui donc, le parti à la rose est à la recherche d’un nouveau leader capable de le conduire au pouvoir. A l’état actuel des choses, seul Laurent Gbagbo en a cette capacité. Malheureusement pour Laurent Akoun et ses camarades, il est en prison. La consigne donc dans le camp FPI en ce moment est claire. Il faut sauver par tous les moyens le soldat Gbagbo. Les pétitions, les conférences, les marches de protestation auxquelles l’on assiste ces temps-ci concourent à cet objectif. La stratégie était de faire suffisamment de bruit pour que la demande de liberté provisoire instruite devant les juges de La Haye soit accordée. Un lobby avait même été envoyé à La Haye pour cette cause. L’ancien journaliste de « Jeune Afrique », Francis Kpatindé, dans une interview accordée à RFI, avait laissé entendre qu’en cas de liberté provisoire, l’Ouganda avait été choisi comme terre d’asile pour l’ex-chef de l’Etat. Et que les autorités de ce pays se portaient garantes de ramener Laurent Gbagbo à chaque fois que la Cour aurait besoin de lui. Mais, la juge Silvia Fernandez de Gurmandi avait jugé insuffisantes toutes ces garanties. Arguant que Laurent Gbagbo, compte tenu des nombreux soutiens dont il jouit sur le continent, était capable de profiter de l’occasion pour filer entre les mains de la juridiction pénale internationale. L’idée donc de faire évader Laurent Gbagbo de La Haye par le canal d’une liberté provisoire ayant échoué, l’ancien camp présidentiel décide donc passer au plan B. A savoir gagner du temps. Dans le camp Gbagbo, tout le monde sait que les carottes sont cuites et qu’il est clair que le Woudy de Mama n’échappera pas à une lourde peine. Alors on décide de jouer la montre, pour deux raisons. D’abord, pour des considérations métaphysiques. Car on espère toujours qu’un miracle peut à tout moment se produire et favoriser la libération du chef de file de la Refondation. Ensuite, par pur calcul politique. Au FPI, on est conscient qu’une confirmation des charges retenues contre Laurent Gbagbo ruinera les derniers espoirs de tous ceux qui rêvent encore de revoir l’ancien président de la République sur les bords de la lagune Ebrié. L’une mise dans l’autre, ce sont toutes raisons qui poussent le collège d’avocats, sous instructions du clan et de leur client, à trouver à chaque fois des failles dans la procédure pour retarder l’échéance. Mais jusqu’à quand ? Toujours est-il que Laurent Gbagbo sera jugé, tôt ou tard. Car, comme le dit la Bible, «quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se lever».

Jean-Claude Coulibaly
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