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Politique Publié le vendredi 17 août 2012 | Nord-Sud

Dabou/Le film de l’attaque

© Nord-Sud
Attaques d`assaillants contre les Forces républicaines: la cité de Dabou après les combats de jeudi
Jeudi 16 août 2012. Dabou. La patrouille de troupes des FRCI à Dabou après l’attaque des hommes armés contre une base militaire, une prison et des postes de police.
Après l’attaque de Dabou par une bande armée dans la nuit du mercredi, des témoins oculaires racontent la scène de l’agression.


Une ville sans âme, des populations encore sous le choc, presqu’invisibles. C’est le visage que présentait la ville de Dabou, après l’assaut qu’elle a subi dans la nuit du mercredi à jeudi. Et les signes de la folle nuit vécue par ses habitants sont perceptibles depuis le corridor : Carcasse de moto calcinée, hangars réduits en cendres desquels s’élèvent encore une petite fumée, c’est le constat fait au barrage des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), en alerte maximale. Armes au poing, ils arrêtent tous les véhicules qui rentrent et sortent de Dabou et, procèdent au contrôle des pièces d’identité des passagers. « Descendez et montrez vos papiers, c’est gâté à Dabou !», se plaît à lancer un Frci, l’air grave. C’est lors de ce contrôle que nous approchons un soldat, entouré de plusieurs éléments. Certainement un haut gradé. Après maintes hésitations, il accepte de nous expliquer ce qui s’est passé. «C’est aux environs de 23 h que le corridor a été attaqué par des hommes en armes. Avant de lancer l’assaut, les assaillants avaient pris le soin de couper le courant. Sous le feu de leurs armes et ne voyant pas d’où venaient les coups de feu, nous avons été obligés de nous replier et d’abandonner notre position, sinon on aurait tous été tués », explique-t-il l’air désolé. «C’est ainsi qu’ils ont brulé nos hangars et la moto de notre chef avant de foncer certainement sur la ville», ajoute-t-il. Une version confirmée par le commandant de Brigade de la gendarmerie située à peine à quelques 200 mètres du corridor. «C’est tard dans la nuit, c`est-à-dire peu après 23h que la gendarmerie a été la cible d’une bande armée. Ils sont rentrés et ont ouvert le feu dans tous les sens puisqu’ils ne voyaient personne, le courant étant coupé. Heureusement mes éléments et moi, nous nous sommes ressaisis pour les repousser. Peut-être que c’est là qu’ils ont jeté leur dévolu sur la prison civile pour libérer tous les détenus», nous informe le commandant de brigade. Nous mettons le cap sur le pénitencier en question. Le constat est désolant ! Battants des portails grandement ouverts, cellules vides de leurs détenus et des vieux habits jonchant ça et là le sol. C’est le piètre visage que présente la prison en cette après-midi. Au grand dam du régisseur, Mme Ouattara née Keita Adjoua que nous avons trouvée assise dans son bureau, l’air abattue. «Nous n’avons pas dormi hier. Des assaillants ont encerclé la prison. Ils ont commencé à tirer dans tous les sens. Sous la menace de leurs armes, ils ont intimé l’ordre aux agents en poste d’ouvrir la porte de la prison au risque défoncer le portail ou d’escalader le mur pour les tuer. Craignant pour leur vie, ceux-ci se sont exécutés», lâche-t-elle dépitée. Et d’ajouter que c’est muni de barres de fer que les assaillants ont brisé les cadenas des prisons pour libérer les 118 prisonniers sur les 119 détenus. On apprendra en fin de soirée que soixante des évadés ont été repris par les Frci.
Au centre-ville, sur la grande voie de la ville, c’est le calme plat. Plus nous nous enfonçons dans la cité, plus le vide se fait autour de nous. Les rues sont désertes, les commerces fermés et le transport paralysé. Dabou était encore en état de choc. A part quelques audacieux attroupés devant leurs domiciles, la plupart des habitants se sont terrés chez eux. «Nous vivons dans la frayeur depuis 23h, hier quand nous été réveillés par des coups de fusils. Depuis, personne n’ose mettre le nez dehors. C’est parce que moi j’ai faim que suis obligé d’aller chercher à manger», déclare un riverain pressant le pas pour regagner son domicile avec un sachet rempli d’Attieké. «Nous sommes fatigués de toutes ces attaques, l’Etat doit faire quelque chose pour ramener l’ordre et la quiétude au sein des populations», ajoute un autre. Il a raison. Puisqu’il fallait réaliser un vrai parcours du combattant pour arriver dans cette localité située à environ 50 km d’Abidjan. Le coût du transport, d’ordinaire fixé à 500 FCFA est passé à 2000 FCFA. Le prix du risque.


KM (stagiaire), envoyé spécial à Dabou
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