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Politique Publié le mardi 28 août 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Panel / Situation sécuritaire : Des leaders d’opinion commentent le discours du Chef de l’Etat

Le président de la République, Alassane Ouattara, est rentré de Paris le dimanche 26 août 2012. Il a tenu un discours de fermeté dans lequel il a condamné la violence et annoncé des mesures pour juguler l’insécurité. Sur le fonds de son discours, des leaders d’opinion donnent ici leurs avis.

Nathalie Yamb, Conseillère exécutive du président de LIDER : ‘’Paix et réconciliation, deux mots qui semblent pourtant avoir disparu du quotidien des Ivoiriens‘’

«Nous avons appris que le président est enfin de retour en Côte d’Ivoire après un long séjour privé en France. Nous l’avons entendu annoncer, comme d’habitude, qu’il espère des financements qui demeurent putatifs pour réaliser de grands projets qui sont encore chimériques. Nous l’avons aussi, comme à chaque fois qu’il part et qu’il revient, écouté parler de paix et de réconciliation, deux mots qui semblent pourtant avoir disparu du quotidien des Ivoiriens. Nous voulons donc respecter la tradition et lui donner des nouvelles, vu qu’il était en vacances pendant longtemps. Pendant son absence, le résultat des examens a été annoncé. Il y a eu 17,03% de réussite au BEPC et 25,22% au Baccalauréat. Nous nous souvenons que le RHDP avait inondé les villes du pays de grands panneaux publicitaires pendant la campagne électorale, enjoignant les Ivoiriens à ne pas donner leurs voix à l’échec scolaire en choisissant le mauvais candidat. Aujourd’hui, M. Ouattara est président et l’échec scolaire atteint des niveaux paroxysmiques. Nous voulons lui dire que le problème des surfacturations des marchés publics par les membres de son gouvernement est toujours d’actualité et n’a, à ce jour, eu aucune conséquence disciplinaire ou judiciaire. Nous voulons aussi informer le chef de l’Etat que pendant son absence, les propriétaires coutumiers des terres de l’Ouest continuent d’être grossièrement dépossédés de leurs terres et de leurs forêts, qui sont occupées par des populations étrangères avec l’aval de son gouvernement. Nous voulons enfin lui dire que depuis que la commission nationale d’enquête qu’il évoquait à chacune de ses interventions médiatiques à l’étranger lui a remis ses conclusions, établissant les responsabilités dans les crimes commis durant la période post électorale aussi bien du côté des pro-Gbagbo que des pro-Ouattara, aucune poursuite contre les gens de son camp n’a été entreprise, dans la droite ligne de la vengeance justicière qui est de mise depuis son avènement à la magistrature suprême. Nous lui souhaitons bon retour et espérons qu’enfin, les problèmes d’insécurité, de désarmement, de service civique, de réinsertion, du foncier rural et d’éducation trouveront la place qui devrait être la leur dans son agenda, pour permettre aux populations de Côte d’Ivoire un retour à l’état de droit et à la sérénité. »


Saraka Konan Norbert (président du groupe parlementaire Solidarité) : ‘’Ceux qui ont des ressentiments devraient préparer les futures élections présidentielles’’

«La situation, même si elle n’est pas désespérée, reste quand même traumatisante pour nos populations. Je voudrais dire que les élections sont terminées et que ceux qui ont encore des ressentiments se mettent à préparer dans la paix les futures élections présidentielles. Mais je souhaite aussi que ceux qui gèrent en ce moment associent tout le monde pour apaiser les rancœurs. Mais encore faut-il avoir devant soi des gens de bonne foi. Je pense qu’il faut déposer les armes et venir à la table des discussions. Cinq ans, ce n’est pas long et il faut abandonner la vengeance. En tant que président de groupe parlementaire, je ne peux que prêcher la paix afin de ramener les parties à l’entente et à la cohésion. Il faut penser à l’intérêt du pays. L’équation est que ceux qui attaquent sont pour le moment invisibles. Mais s’il y a des invisibles, c’est qu’il y a des mains souterraines qui jouent les agitateurs. Ceux-là devraient poser des revendications claires afin qu’elles soient discutées. Il serait bon que les uns et les autres mettent de l’eau dans leur vin.»


Angui Pascal (Secrétaire général du MFA) : ‘’J’ose croire qu’après ce discours, les choses vont vraiment changer’’

«Je pense qu’il a renchéri dans le sens que les uns et les autres pensent. Donc nous ne pouvons qu’être contents qu’il prenne le problème de la sécurité à bras le corps. C’est ce qui constitue le problème aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Nous voulons vraiment aller à la paix et c’est bon qu’en tant que président de la République, il vienne et qu’il fasse cette déclaration forte pour que tous puissent comprendre que le temps de la violence est derrière nous. J’ose vraiment croire qu’après ce discours, les choses vont vraiment changer et que les uns et les autres y compris l’opposition, viendront à la table de négociation pour qu’on puisse connaître la paix. Nous avons vraiment besoin de ça. Tout le peuple ivoirien prie pour la paix. Je pense que la solution pour retrouver la sécurité, c’est de convoquer le conseil national de sécurité comme l’a fait le Président. Nous avons dit souvent que c’est une affaire de tous. Nous, en tant que parti politique, devons aussi jouer notre partition mais pour le faire, il faut bien qu’on nous demande d’intervenir. Nous ne pouvons pas nous lever seul pour le faire, mais si nous sommes appelés dans le cadre d’une tribune, on pourra éventuellement contribuer à apporter notre grain de sel. Pourvu qu’on nous associe ».


Mathieu Kadjo (Délégué PDCI, Londres) : ‘’Il y a donc de quoi prendre des mesures fermes’’
«Le chef de l’Etat, à mon avis, n’a pas commenté l’ensemble des faits qui se sont produits à son absence. Il a axé son discours sur la situation sécuritaire et je suis d’avis avec lui. Face à la situation, il a proposé plusieurs remèdes et nous pensons que sa dernière proposition va être plus efficace. Nous sommes à un stade où nous devons comprendre qu’aucune violence n’est permise en Côte d’Ivoire. Que les Ivoiriens sachent que nous avons enregistré trois mille morts au cours de la dernière crise. Il y a donc de quoi prendre des mesures fermes».


Frank Toti (journaliste) : ‘’Il est urgent qu’il prenne des mesures pour garantir la sécurité de chaque ivoirien’’

«Le discours du Chef de l’Etat est un discours pour rassurer ses concitoyens après une vague de violence. C’est de bonne guerre. Mais en même temps, ce discours intrigue et ne rassure pas. Comment comprendre que pendant que les attaques avaient lieu, il poursuivait ses vacances en France ? On se demande si la sécurité des Ivoiriens le préoccupe vraiment. Pour nous, il est urgent qu’il prenne des mesures pour garantir la sécurité de chaque ivoirien. Maintenant, si garantir la sécurité équivaut à des enlèvements, à une répression ou à un ratissage politique, nous disons non à cette voie qui tend à conduire la Côte d’Ivoire dans un cycle de violence.»


Niamkey Koffi, porte-parole du Pdci : ‘’La réunion du Conseil national de sécurité fait partie des attributions du président de la République’’

« C’est un message important qui rappelle les valeurs du peuple ivoirien. Des valeurs qui ont permis de bâtir ce pays. C’est différent des contre-valeurs développées durant dix ans par l’ex-régime. Concernant la prochaine réunion du Conseil national de sécurité, elle fait partie des attributions du président de la République. Nous saluons l’annonce de la tenue de cette rencontre pour trouver une solution aux actions de violence que connaissent depuis quelques jours la Côte d’Ivoire ».


Joël N’Guessan, porte-parole principal du Rdr : ‘’Nous sommes heureux que le président soit venu prendre le taureau par les cornes’’.

«Nous sommes contents que le président soit rentré parce qu’il a considéré que la situation était assez sérieuse. Ce qu’il a fait est très réaliste. Il a donné à travers son message de l’espoir à ceux qui étaient désespérés. Nous au Rdr sommes heureux que le président soit venu prendre le taureau par les cornes».

Par S. Débailly, A. Dédi, Touré Abdoulaye
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