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Société Publié le mercredi 29 août 2012 | Le Patriote

Situation sécuritaire : Comment les FRCI bouclent Abidjan

Samedi 25 août. Yopougon Boissy. Il est 20 heures. Nous avons rendez-vous avec un ami devant le collège jeunes filles Singa. Pour un samedi, il souffle sur la commune la plus chaude du District d’Abidjan un vent froid. Yopougon « la joie » semble être enveloppée dans une sorte de torpeur. Les rues qui brouillent habituellement de monde sont quasi-vides. Les quelques passants que nous rencontrons, semblent pressés de renter chez eux. Nous n’avons pas fini de nous interroger sur les raisons de cet empressement que le taxi qui nous conduit à notre lieu de rendez-vous est stoppé à un barrage à la montée du premier pont. Ce sont des éléments de la gendarmerie associés à des soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire. « Messieurs et dames, vos papiers, s’il vous plait ! Chauffeur, le coffre-arrière », lance le gendarme qui semble être le premier responsable de la patrouille. Nous lui tendons notre laissez-passer. « Ah ! C’est la presse », nous lance-t-il. Nous répondons par l’affirmative. « Vous allez vers où la nuit-là ? », nous demande-t-il. « A la brigade de gendarmerie », plaisantons-nous. Il éclate de rires et nous conseille la prudence pour la suite de notre trajet. Mais au niveau de Yopougon Nouveau Quartier, un autre barrage. Plusieurs jeunes gens torses nus en file indienne se tiennent la taille. Ils sont escortés par des éléments des forces de l’ordre. « Qu’est-ce qu’ils ont fait ? », nous demandons au soldat qui contrôle nos pièces d’identité. « Ils n’ont pas de papiers. On les emmène au poste », nous rétorque le soldat l’air serein. Au total, ce sont cinq points de contrôle que nous avons traversé jusqu’à notre lieu de rendez-vous. Les patrouillent mixtes composés d’éléments de la police, de la gendarmerie et de la police nationale, systématiquement, contrôlent les papiers et les coffres-arrières des véhicules. Nous rencontrons rapidement notre ami et nous décidons de revenir sur Koumassi. Sur le chemin de retour, c’est le même dispositif sécuritaire corsé que nous rencontrons.

A la sortie de Yopougon, sur l’autoroute du Nord, un immense check-point composé de plusieurs dizaines d’éléments des FRCI fouillent de fond en comble de gros camions stationnés non loin d’une station d’essence. Les fouilles se font avec la collaboration des conducteurs et des usagers. De temps en temps, on entend des éclats de voix des chaudes discussions qui s’engagent avec certains agents des forces de l’ordre. Nous remarquons particulièrement, un chauffeur qui s’évertue à expliquer à un soldat que son assurance qui expire le lendemain est encore valable. Sur le regard vigilant d’un de ses collègues qui se tient à bonne distance avec une arme à la main. Au niveau du pont De Gaulle, le contrôle semble plus corsé. Dans les deux sens, une sorte de corridor est dressé. Les nombreux véhicules qui traversent le pont sont soumis à un sévère contrôle. Tous les véhicules qui semblent suspects sont immobilisés et fouillés au peigne fin. Les passagers sont invités à descendre et soumis à une fouille corporelle. Pendant ce temps, aux alentours, des soldats en arme postés tout le long de la chicane et même dans les broussailles environnants épient le moindre geste des automobilistes et des passagers. Le contrôle est tellement serré qu’un ralentissement se fait dans les deux sens d’un des ponts qui lient la partie nord à la partie sud d’Abidjan. Renseignements pris, les autorités militaires et policières nous expliquent que le même dispositif est mis en place sur le pont Félix Houphouët-Boigny. Au carrefour Solibra, c’est le même constat. Toutes les voies de cet important carrefour sont investies par des militaires, gendarmes et policiers.

Au point que tous les véhicules qui viennent du Plateau, Marcory, Treichville, Koumassi et Port-Bouët, voire même des villes comme Grand-Bassam et Aboisso, obligés de passer à ce carrefour, subissent une inspection méticuleuse de la part des agents des forces de l’ordre à partir d’une certaine heure de la nuit. Le plus souvent à partir de 22 heures. Entre le pont De Gaulle, nous mettons près d’une heure pour un trajet que l’on parcourt en temps normal en 5 minutes. Au grand carrefour de Koumassi, porte d’entrée de la commune, nous rencontrons un autre poste de contrôle tenu par des policiers et des gendarmes. Toujours le même mode opératoire. Fouilles systématiques et totales. Du grand carrefour de Koumassi jusqu’à notre destination, ce sont au total cinq barrages que nous avons passé avec la même vigilance et la même application dans les contrôles. C’est pratiquement aux alentours de 22 h 30 que nous arrivons chez nous. Totalement impressionné par l’artillerie sécuritaire déployée par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, la gendarmerie et la police nationales.

Jean-Claude Coulibaly
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