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Politique Publié le mardi 4 septembre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Dr. Albert Flindé, ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle : Le défi de la formation pour l’emploi immédiat

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Enseignement technique et formation professionnelle: le ministre Albert Flindé à "la matinale de la communication gouvernementale" du CICG
Lundi 27 février 2012. Abidjan. Le ministre Albert Flindé, de l`Enseignement technique et formation professionnelle, à "la matinale de la communication gouvernementale" du CICG
Le ministère de l’Enseignement technique a été créé dès 1959, à la formation du tout premier gouvernement de la République de Côte d’Ivoire. Il avait pour mission de former des cadres, des techniciens et des ouvriers qualifiés dont le pays avait besoin pour assurer la prise en compte du secteur industriel naissant et promouvoir le développement du monde rural. Aujourd’hui, le poste est occupé depuis juin 2010 par le docteur Albert Flindé avec pour mission, une contribution efficace et efficiente du système de formation à la construction d’une Côte d’Ivoire forte.

Vision du ministre
«Quel système d’enseignement technique et de formation professionnelle en Côte d’Ivoire dans la perspective de construction d’un pays émergent à l’horizon 2020 ? ». Voici la problématique autour de laquelle le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle (ETFP), Dr. Albert Flindé, dresse ces plans dans le déroulement de son programme d’activités. Pour lui, il convient de rappeler que la perspective de construction d’un pays émergent n’est pas envisageable sans la conception et la mise en œuvre d’une politique active et hardie tendant non seulement à mettre à la disposition du secteur productif, un stock approprié d’ouvriers qualifiés, de techniciens supérieurs et d’ingénieurs, tant quantitativement que qualitativement, mais aussi à offrir la possibilité d’acquisition d’une variété de compétences et de qualifications permettant aux citoyens de contribuer à l’essor économique et social du pays. L’histoire des pays comme la Corée du Sud, le Brésil qui demeurent des exemples pour M. Flindé et tout près de nous l’Afrique du Sud est là pour nous le démontrer. Aujourd’hui, son ordre d’enseignement se propose d’en faire plus au moment où la Côte d’Ivoire sort de crise et amorce lentement mais sûrement la redéfinition de son paysage socio-économique.

Etat des lieux
La question qui se pose est donc de savoir quels moyens et quelle stratégie le ministre Flindé entend le faire. Concernant le dispositif d’enseignement technique et de formation professionnelle, il convient de souligner qu’en plus des directions centrales, il est composé de :

59 établissements publics de formation, 13 structures d’intervention en milieu rural et de 333 établissements et cabinets privés de formation agréés par l’Etat. Le ministre peut aussi compter sur l’expertise des structures telles que l’Agence nationale de la formation professionnelle (AGEFOP), chargé de prospecter, d’analyser les besoins de formation et de mettre en œuvre des projets de formation ; l’Institut pédagogique national de l’enseignement technique et professionnel (IPNETP), chargé de la formation des formateurs, le perfectionnement et le recyclage des formateurs et la recherche pédagogique ; le Centre ivoirien de développement de la formation professionnelle (CIDFOR), chargé de développer la formation professionnelle, à l’aide d’outils d’information et de documentation ; le centre de promotion des nouvelles technologies de l’information et de la communication (CPNTIC) a pour mission de promouvoir le développement des Technologies de l’Information et de la communication (TIC) dans les secteurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle dans toutes leurs composantes. L’ensemble de ces établissements forment dans tous les secteurs de métiers, des ouvriers qualifiés, des techniciens, des techniciens supérieurs, tous directement opérationnels dès leur sortie d’école. Ces structures, établissements et personnels, contribuent à la formation et l’encadrement de 66000 apprenants dont 8000 en fin de formation. Les programmes de formation couvrent 70 filières (dont 14 tertiaires et 56 industrielles) réparties en 13 corps de métiers en attendant la mise en place des branches professionnelles. Mais selon Dr. Flindé, malgré ces acquis, en cette période de sortie de crise, l’Etat de Côte d’Ivoire a un besoin impératif de reconsidérer son dispositif de formation professionnelle à laz vue d’une demande économique très pressante et d’une demande sociale de formation très forte de la part des jeunes sans emploi et d’adultes en projet d’évolution professionnelle. Une évaluation de cette demande cumulée situe le niveau à environ 400 000 par an, soit un taux de satisfaction de cette demande sociale de moins de 17%. « Par ailleurs, l’inadaptation des contenus de formation aux besoins économiques, le décalage qualitatif entre offre et demande sur le marché de l’emploi, la disparité géographique des lieux de formation dans le pays militent en faveur d’une refonte en profondeur du dispositif après une mise en cohérence entre besoins de compétences assortis de leur localisation, et insertion professionnelle des jeunes ou acquisitions de compétences techniques évolutives pour les professionnels en activités », a-t-il indiqué le lundi 27 février à l’occasion de ‘’ La Matinale de la communication gouvernementale’’

Actions en cours et perspectives
Le ministre Flindé assure que son objectif principal pour cette année 2012, est de renforcer les actions initiées en 2011, en procédant à la mise en œuvre pratique de la réforme ETFP, qu’il rappelle qu’il s’articule autour de six axes stratégiques : satisfaire la demande de formation technique et professionnelle ; offrir des formations adaptées aux besoins de qualifications exprimés par le marché du travail ; renforcer le partenariat Ecole-entreprise, tant au niveau des finalités, des objectifs que du contenu des formations ; assurer les conditions d’une insertion durable des demandeurs d’emploi et des personnes en situation de précarité ; mettre en place un mécanisme de certification des compétences, en concertation avec les milieux professionnels ; promouvoir une gouvernance efficace et efficiente du système de formation professionnelle et technique, en privilégiant l’autonomie et la responsabilité des structures d’enseignement et de formation.
Cette réforme ambitionne d’asseoir l’offre de formation du dispositif de l’ETFP sur les besoins de l’économie tels que formulés par les principaux acteurs du secteur productif national. Il s’agit, en un mot, de définir désormais la formation à partir de l’offre d’emploi et non l’inverse.
Les grands chantiers de mise en œuvre de cette réforme sont les suivants : le partenariat avec le secteur privé, à travers notamment : la mise en place imminente des organes prévus par la convention signée en octobre 2009 ; la poursuite et la finalisation de la « structuration des branches professionnelles » et l’élaboration des fiches de métier ; La réforme des curricula, à travers la vulgarisation, la formation des développeurs et des planificateurs dans le cadre de l’APC « Approche Par Compétences ».
La formation des formateurs, à travers la réforme de l’IPNETP, appelé à devenir une véritable grande école où la pédagogie sera enseignée comme discipline à part entière; ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de formation continue des 3500 enseignants craie en main à la maîtrise de l’APC.
L’autonomie des établissements : la réflexion stratégique et la planification des actions au niveau central ne peuvent suffire à rendre la réforme effective ; des actions au niveau des établissements en vue de « libérer » leur forces de propositions, leurs génies de créativité et d’innovation etc. sont nécessaires pour ancrer la réforme dans les unités périphériques.
La formation des agents et la gouvernance du système : il convient de rendre effectif l’adage selon lequel il faut mettre « la personne qu’il faut à la place qu’il faut », en vue d’assurer le pilotage du système à tous les niveaux et la question du financement du système.
Pour lui, la mise en œuvre de ces chantiers, combinée aux effets multiplicateurs des actions en cours, mais non identifiées ici, « contribuera à accroître les capacités d’environ 55%, et situer les effectifs directement pris en compte par notre système à plus de 100.000 apprenants dès 2014 », soit la couverture du quart de la demande sociale estimée à 400.000 personnes. Au travers de cette réforme, l’épineuse question de l’inadéquation entre la formation et l’emploi pourrait trouver des solutions. En plaçant en effet, prioritairement l’enseignement technique et la formation professionnelle dans une phase de réponse permanente et adéquate à la demande économique et en s’inscrivant dans un cadre de partenariat renforcé avec le secteur privé, la réforme rattrape certaines contradictions du dispositif éducation /formation pendantes dans de nombreux pays en développement comme le nôtre, où, « pendant que de nombreux jeunes diplômés sont au chômage ou à la recherche d’un premier emploi qu’ils ne trouvent pas, les entreprises, elles sont à la recherche de personnels qualifiés justement dans les mêmes secteurs professionnels qu’elles ne trouvent pas non plus », affirme le ministre. C’est pourquoi, il s’impose donc la démarche qui consiste d’abord à observer le marché de l’emploi et les besoins en qualification des entreprises. Ensuite, à identifier l’ensemble des métiers dans chaque secteur puis structurer l’économie nationale en branches professionnelles et élaborer la cartographie des métiers et les fiches métiers. Après quoi, de nouveaux programmes de formation seront conçus et mis en application dans les établissements publics de formation technique et professionnelle. Sa vision, qui résulte de celle du chef de l’Etat est de « développer un système de formation professionnelle et technique (FPT) performant qui offre des compétences à même de contribuer à faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent dans les dix prochaines années ». Cela repose sur les trois approches, qu’il réduit en triptyque « Intégration/ Employabilité/ Soutenabilité ». L’approche intégrée suggère que tous les acteurs du système de FTP agissent de façon cohérente pour contribuer ensemble à la réalisation de la vision et au développement économique. En privilégiant le développement des compétences et l’employabilité, on affirme que la FTP entend contribuer activement au développement des compétences nécessaires à la transformation d’une société en mutation comme la société ivoirienne et offrir à un plus grand nombre de populations la possibilité de s’employer pour jouer un rôle décisif dans la croissance économique. Enfin, la soutenabilité financière et la compatibilité économique se réfèrent à la nécessité absolue, voire même à l’ardente obligation qu’il y a à allouer des ressources financières compatibles avec l’ambition affichée dans une Côte d’Ivoire qui aspire à devenir un pays émergent en 2020.

Olivier Guédé
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