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Politique Publié le jeudi 6 septembre 2012 | Notre Voie

Fin de la visite du président de la Banque mondiale : Les non-dits de Jim Yong Kim

© Notre Voie
Le nouveau président de la Banque mondiale, l`Américano-coréen Jim Yong Kim
Il est venu, il est parti. Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, s’est envolé hier pour l’Afrique du Sud. Durant son séjour en terre ivoirienne, il s’est largement informé des retombées de la contribution de son institution au développement du pays.
Après sa rencontre avec des jeunes ex-combattants qu’il a encouragés à ne plus reprendre les armes et les femmes leaders qu’il a invitées à participer pleinement aux processus de paix, à la résolution des conflits et à la reconstruction nationale, il était hier à l’Agropac d’Abidjan-Gonzagueville (ex-I2T) où il a visité les unités de transformation de la banane, du manioc, de l’igname, de la banane plantain.
Lors de la brève conférence de presse qu’il a animée dans le salon d’honneur du GATL, il a indiqué que sa rencontre avec Alassane Ouattara a tourné essentiellement autour des questions économiques. Et du fait du poids économique de la Côte d’Ivoire dans la sous-région, il a annoncé l’organisation d’une réunion de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire.
Cependant, des sources bien introduites révèlent que les deux personnalités n’ont pas fait que parler économie. Ou du moins le politique s’est beaucoup invité dans l’économique.
Le chef de l’Etat l’a lui-même avoué, la contribution de la Banque mondiale depuis son accession au pouvoir représente plus de la moitié de tous les apports extérieurs. Et même qu’il demande beaucoup plus d’aide. Une intervention qui force bien un regard de la Banque mondiale sur la situation socio-politique du pays. A quoi sert-il de dépenser beaucoup d’argent sur un pays si l’aide ne peut pas servir à long terme du fait de crise ? Les investissements du Groupe de la Banque mondiale dans les programmes de développement en Côte d’Ivoire se montent à environ 500 milliards FCFA. Pourtant le désarmement n’a pas encore commencé.
Le rapport direct qui existe entre la gravité des violences armées et les macro- et micro-indicateurs de pauvreté est bien connu. Cette relation se trouve encore renforcée par la complexification croissante des causes de la pauvreté et de l'insécurité. Aujourd'hui, le développement, la sécurité et la stabilité de la Côte d’Ivoire sont menacés par des facteurs aussi variés que l'absence d’ouverture politique, la radicalisation de l’idéologie dominante, l’absence de démocratie, les arrestations abusives des opposants, etc. Le président de la Banque mondiale est venu en personne entendre de la bouche du chef de l’Etat les raisons de ce grave recul démocratique. Par expérience, le constat se dégage que couramment la phase de post-conflit succède à la phase de conflit mais ne dure pas suffisamment pour déboucher sur la fameuse période de développement. Et le territoire bascule à nouveau dans le conflit si les dirigeants du pays s’entêtent dans leur volonté de gouverner en bafouant constamment les droits de l’Homme. Le cas du Liban est bien à propos, un pays dont le redémarrage économique n’a fait illusion qu’un temps et qui connaît une permanence de crises d’intensité variable ne permettant pas de dire qu’il goûte à la paix.
Jim Yong Kim est venu. Il a écouté. Il a pris bonne note. Il est reparti avec cette conviction : « Aucun pays au monde ne peut viser un programme durable sans un climat de paix. Les Ivoiriens doivent se parler. La Côte d’Ivoire représente 40% de l’économie de la région. Nous sommes convaincus que les dividendes économiques de la paix sont importantes ». La veille, au Palais présidentiel, il déclarait ceci : « Les efforts de paix et de réconciliation entrepris par la Côte d`Ivoire sont des éléments importants pour jeter les bases d`un développement durable sur le territoire ivoirien et dans les pays voisins. J’espère en apprendre davantage sur la manière dont la Banque peut aider plus efficacement les Etats fragiles et les pays sortant d`un conflit à assurer leur transition vers la stabilité et le développement ». Avec une sérénité de façade, Alassane Ouattara a compris la gravité de la situation : « Nous souhaitons que vous mainteniez votre soutien à la Côte d’Ivoire ».

J-S Lia
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