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Société Publié le samedi 15 septembre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : Barack et Michèle, le retour à Chicago?

J’avais du mal à croire ce que j’entendais des commentaires des chaînes de télévision internationale. Presque tous les spécialistes tombaient des nues. Barack Obama ne pouvait pas faire un tel discours lors de son investiture. Une journaliste présente sur les lieux croyait rêver ? Elle a vu un homme désabusé, un politicien qui n’a plus envie d’aller au charbon. Et elle de se poser la question suivante : « Qu’est-il arrivé au Président américain ? » Evidement, tous les grands chroniqueurs revenaient sur des extraits du discours. Moi, j’aime lire le texte et non les citations en direct. Et pour lire un texte, il suffit d’aller sur certains sites. J’ai donc lu et je vous fais partager les propos qui ont surpris le monde de la communication, de la politique et sans doute des militants chevronnés du parti démocrate. Sans doute de quelques africains. Les Africains dans leur grande majorité sont des sympathisants du parti démocrate pour des raisons affectives liées au Président Kennedy. Les Africains sont très émotifs. Un beau gosse, un sourire lumineux, enfant de riche suffisent à les émouvoir pour suivre un leader européen ou américain. Sur leur propre continent, leur choix est avant tout tribaliste. Inutile de leur étaler un programme cohérent et chiffré. Ils votent à une écrasante majorité pour l’enfant du pays. Toute science politique ne trouvera aucune solution à la pensée africaine en matière de choix aux élections. « Mon frère n’est pas bien mais c’est mon frère, je le choisis. Il n’y a pas à discuter. » Revenons à notre «frère» Obama. Obama est un nom de chez nous et on le trouve dans plusieurs pays africains, pas seulement au Kenya. Celui qui tire une grande partie de sa popularité de son épouse, à son investiture, a dit ceci : « Il nous faudra plus que quelques années pour résoudre des problèmes qui se sont accumulés depuis des décennies. Je ne vais pas prétendre que la voie que je propose est rapide ou simple. Je ne le ferai jamais. Vous ne m’avez pas élu pour dire ce que vous avez envie d’entendre. Vous m’avez élu pour vous dire la vérité. Mais sachez-le, nos problèmes peuvent être résolus. Nous pouvons être à la hauteur des difficultés. Le chemin que nous proposons est peut-être plus difficile, mais il nous mène à un monde meilleur. » Pour comprendre la surprise de toutes les critiques politiques, je vais vous expliquer à ma manière la « gaffe » de Barack. Dans mon roman : «La bête noire» je fais un parallèle entre la technique amoureuse et politique. Les deux obéissent aux mêmes règles. Vous êtes devant une très belle femme, convoitée par les hommes de tous genres. Pour votre plaidoyer, vous dites à la femme : «Je vous aime. Vous êtes belle. Mais je dois vous dire rapidement la vérité. J’ai un très bas niveau scolaire. Mes parents n’avaient pas les moyens de me faire avancer jusqu’à l’université. Mais je suis un homme courageux, car j’ai un travail où je pourrais gagner assez d’argent dans quelques années. Et comme je suis honnête, je vous promets un avenir radieux dans une huitaine d’années. » Pas besoin d’avoir fait les sciences politiques ou même de connaître la psychologie féminine pour comprendre que la fiancée convoitée fera un autre choix que ce monsieur. Obama a fait exactement la même chose. A part un miracle, il va retourner avec Michèle, Malia et Sasha dans l’Illinois. Le miracle, c’est un scandale qui pourrait éclabousser Mitt Rommey. Obama devant les difficultés présentes des américains leur demandent d’attendre encore quelques années pour voir le bout du tunnel. Le peuple est comme une femme. On le charme, on le fait rêver. Le charisme vient de ce qu’on lui dit, de ce qu’il aimerait entendre. Dire la vérité en politique a été fatale pour tous ceux qui l’ont administré à leurs électeurs. L’exemple le plus célèbre dans le monde est Mendès France, ce politicien français qui fait partie de ceux dont la vérité guidait les pas. Je ne crois pas qu’un homme politique africain puisse commettre une telle erreur. « Chers électeurs, votez-moi. Je sais qu’il est difficile de résoudre vos problèmes mais dans la vie c’est la patience qui compte. Je pense que dans dix ans, je pourrais vous donner des paroles d’espoir. Pour le moment, il n’y a pas d’espoir. » Pour l’Africain, une défaite en une élection se justifie aisément : c’est la fraude comme l’arbitrage pour toute défaite dans le football. François Hollande a dit : «Mon devoir, c’est de dire la vérité aux Français. Nous sommes devant une crise d’une gravité exceptionnelle, une crise longue, qui dure depuis maintenant plus de quatre ans et aucune des grandes puissances économiques même les émergentes, n’est désormais épargnée.» Quand on a encore plus de quatre ans devant soi pour se représenter devant les électeurs, on peut leur dire cette vérité crue. Mais comme en Afrique, Dieu est le dernier recours, prions pour notre frère Obama. On dit qu’en Afrique, des sorciers peuvent changer les bulletins de vote. Si vous devriez perdre, ils vous font gagner. Tous les Africains aimeraient voir Barack Obama rester pour un dernier mandat, mais si lui-même n’a pas envie, on ne peut pas le forcer. Ainsi va l’Afrique.
A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
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