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Politique Publié le jeudi 20 septembre 2012 | Le Nouveau Réveil

12ème Congrès du Pdci-Rda, armes cachées au cimetière, Agboville "ville rebelle"/ Kotchi Prosper (délégué Pdci d’Agboville 2) réagit :«Si Bédié quitte le Pdci-Rda aujourd’hui, le parti sera décapité»

© Le Nouveau Réveil Par Didier A.
PDCI-RDA : le Président Henri Konan Bédié a dirigé le Bureau politique du samedi 2 juin
Samedi 2 juin 2012. Abidjan. Maison du PDCI-RDA, a Cocody. Le Président du parti, Henri Konan Bédié a dirigé la réunion du Bureau politique.Photo: le Président Henri Konan Bédié
«Allons à ce Congrès et tous plébiscitont le président Bédié»

Délégué départemental Pdci Rda d’Agboville, M Kotchi Prosper réagit à l’article du quotidien "Le Nouveau Réveil" du mardi 18 septembre dernier, No 3193, parlant d’armes cachées dans des cimetières à Agboville, taxée de région « rebelle ». Au nom des populations, il a tenu à faire ces précisions dans cette interview. Par ailleurs, pour M Kotchi, le Pdci Rda doit plébisciter le président Bédié au prochain congrès.


Vous avez une réaction par rapport à l’article passé sur Agboville dans le journal du mardi 18 septembre. Qu’avez-vous à dire ?
Justement, c’est cet article qui m’amène à venir vers vous parce que calomnier tout un groupe ethnique qui appartient à une région de rebelle, je dis que c’est très grave.

Les Abbey ne sont donc pas des rebelles ?
Agboville n’est pas une ville ou un département des rebelles. Les Abbey ne sont pas des rebelles, les Abbey ont toujours prôné la paix. Nous sommes un peuple de paix.

Le mot rebelle est écrit entre griffes. Comment l’avez-vous compris ?
Pour moi, c’est de l’injure.

Malgré les griffes ?
Nous ne sommes pas tous des intellectuels pour comprendre les griffes. Le mot est là. Pour nous, c’est une injure à un peuple qui vit dans la paix. Qui aime la paix.

Quelle est l’atmosphère aujourd’hui à Agboville ?
Elle est morose. Il n’y a pas de tension, la population vit calmement, les gens vaquent à leur occupation quotidienne. Je ne vois pas où se trouve le problème à Agboville.

L’histoire nous apprend ce qu’Agboville a vécu au temps colonial. Comment à l’époque, les gens avaient-ils jugé cette révolte des Abbey ?
Il n’y avait jamais eu de révolte des Abbey. Il y a eu des mécontentements. Le peuple Abbey est un peuple de vérité, qui n’aime pas se faire bafouer. N’ayant pas voulu se faire bafouer par les Européens, ils ont réagi. Cela ne veut pas dire qu’ils sont des rebelles.

Les Abbey sont-ils toujours mécontents !
Aujourd’hui, il y a la paix. Il ne faut pas qu’on nous force à appartenir à une population différente des autres en Côte d’Ivoire. Non.

A la naissance du multipartisme, cette région qui était l’un des premiers berceaux du Pdci-Rda a pratiquement viré au Fpi. Votre jugement sur la question ?
Je suis le délégué départemental du Pdci. J’étais en 2000 le délégué départemental du Rdr à Agboville. C’est moi Kotchi Prospère qui ai organisé la campagne d’Alassane Ouattara à Agboville. Ma mobilisation, on ne l’a jamais vue en Côte d’ Ivoire. Tout le peuple Abbey et les autres frères ont accueilli Alassane Ouattara à Agboville. Après mon départ du Rdr, les gens n’ont pas suivi. Donc on ne peut pas dire que les Abbey étaient contre le Rdr. Il fallait suivre cette politique. C’est la même chose au Pdci. Les Abbey sont partis dans l’opposition, c’est parce qu’il y a eu le coup de Boka Ernest. Les Abbey n’étaient pas contents. Il a fallu que le président Henri Konan Bédié, un ami à Boka Ernest, vienne réparer la faute commise. Il a fait construire un mausolée à Grand-Morié, il a fait un bitume qui devrait arriver à Akoupé, il a fait le bitume d’agboville jusqu’au carrefour de N’douci. On n’a pas été reconnaissant envers ce Monsieur. On devrait être reconnaissant, on ne l’a pas été mais cela ne veut pas dire que nous sommes des rebelles. Non ! C’est une question de bonne foi. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes ennemis à la politique du Pdci-Rda. Nous sommes avec le gouvernement. Les Abbey sont avec le gouvernement.

Dans les années 2009, 2010, on a encore vu Agboville à feu et à sang. Il y a eu des affrontements sanglants entre les communautés, votre appréciation ?
Ça, ce sont les élections. Moi qui vous parle, je suis Abbey, je suis d’Azaguié Ahoua. J’ai été le directeur de campagne de Bédié à Agboville. J’ai été le directeur de campagne adjoint au 2ème tour. Mais moi, j’ai été séquestré dans les villages Abbey, ça je vous le dis. Le Pdci est au courant. J’étais même le seul qui a fait une campagne honnête au deuxième tour. Même les militants Rdr, on ne les a pas vus au second tour dans les villages Abbey. Il y avait M. Yamba Guillaume qui était dans sa région et moi j’avais tout le reste. Mais tout le monde est resté à Agboville, tout le monde a eu peur. Donc, c’est pour dire que nous tous, on a subi quelque chose. Mais ce n’est pas pour cela qu’on doit rester cantonné dans cette situation et devenir des ennemis.

Il y a donc un problème de démocratie. Comment doit-on comprendre cela ?
Justement, il faut continuer à nous enseigner la démocratie. Ça ne s’enseigne pas un seul jour. Continuons à travailler ensemble. Vous les journalistes, vous êtes responsables de tout ça. Quand je prends vos journaux, on dirait qu’il y a un groupe qui fait la guerre pour le Rhdp où je milite et d’autres font la guerre pour Lmp. Ce n’est pas nécessaire. Tout ce que je vous demande, c’est d’essayer de nous ramener ensemble. Parce qu’il y a un seul train que le président Alassane Ouattara a fait venir, c’est le train de l’économie, le train du développement. Emmenez mes parents à adhérer à cette dynamique-là.

Monsieur le délégué, est-il vrai qu’en 1998, vos parents Abbey ont accepté des armes ?
Mais là, je ne peux vous répondre, je ne suis pas militaire pour savoir s’ils ont accepté des armes ou non. Mais je vais dire que lorsque j’ai vu dans votre journal cette expression : les armes cachées dans les cimetières…

On allait vous poser la question
Nous les Abbey, on respecte nos morts. Je vous le dis. On a même envie de garder nos corps pendant une semaine. On n’a pas envie de nous séparer de nos parents qui sont morts. Nous, on ne peut pas aller garder des armes dans les cimetières.

C’est des Abbey eux-mêmes qui ont dit cela ?
Ça dépend de quel Abbey, de quel bord il est. C’est pour cela je dis essayez de nous réconcilier. Abbey Lmp et Abbey Rhdp. On accuse les chefs de villages et les chefs de terres. Ils ne sont pour rien. Ce sont les anciens dirigeants qui sont partis vers eux, qui les ont mis en erreur. Et qu’est-ce que l’administration elle-même a fait ? Au moment où on posait ces actes-là, qu’est-ce que l’administration générale a fait ? Elle n’a rien fait. Moi je suis responsable de ce département, sur ces choses, qu’est-ce que je fais ? Je réagis. Non, l’administration, elle-même, n’a rien fait. Aujourd’hui, je le dis, les gens accrochent leurs habits là où le soleil brille, voilà le problème d’Agboville. Donc, il ne faut pas accuser ces pauvres chefs du village. Ils n’ont rien à voir avec ça. Rien. C’est ce que je voudrais vous dire.

On continue tout de même de trouver des armes sur des jeunes Abbey dans la région d’Agboville ?
Je salue le commandant des Frci d’Agboville qui fait un très bon travail. Vous savez, dans un village, il y a des brebis galeuses. C’est tout. Je ne dis pas que ça n’existe pas, ça existe mais aidez-nous. Ne nous séparez pas, ne nous divisez pas. Mettez-nous ensemble, c’est tout ce que je vous demande.

Quel est votre appel, Monsieur le délégué ?
J’ai eu beaucoup de coups de fil. Certaines personnes me disaient : M Kotchi, vous qui êtes le responsable politique d’Agboville, que dites-vous de l’article paru dans "Le Nouveau Réveil", notamment sur ce qui est des armes cachées dans les cimetières? Je leur dis de ne pas s’énerver, que les gens ont pris le temps de faire leurs enquêtes, on va trouver une solution. Tout ce que je vous demande, c’est d’aller vers la paix, la réconciliation pour ne pas que notre département soit laissé pour-compte. Le président Alassane Ouattara aime Agboville. En 2002, son deuxième voyage à l’intérieur du pays, c’était à Agboville. Donc, c’est pour dire qu’il a le cœur pour Agboville et son peuple Abbey. Il a même choisi un enfant d’Agboville, Adama Bictogo, pour être le ministre de l’Intégration et Adama Bictogo a fait un travail excellent à la tête de ce ministère. Nous tous, déplorons son départ. Mais je lance un appel à toute la Côte d’Ivoire et au monde entier pour dire que l’ethnie Abbey de Côte d’Ivoire, région de l’Agnéby-Tiassa qui est à 80 km d’Abidjan et non à 43 km comme vous l’avez écrit, n’est pas une région des rebelles. Nous sommes des citoyens comme tout autre. On n’a jamais connu la guerre et on ne fera jamais la guerre.

Que peut-on dire du Pdci-Rda à Agboville ?
Le parti vit. Le seul problème à Agboville au niveau du Pdci, c’est que nous les trois (03) dirigeants ne travaillons pas.

Dans quel sens ?
On n’a pas de fonction qui peut nous rapporter des moyens financiers nous permettant de continuer à financer le parti.

A part vous, quels sont les deux (02) autres délégués ?
Il y a le doyen Aké M’bo, le grand militant et il y a le doyen d’âge Ahounzi qui est le délégué d’Agboville 3.

Comment préparez-vous les élections municipales et régionales à Agboville ?
Pour le moment, on les prépare avec tous les chefs. Agboville va sortir un seul candidat. Ce candidat, c’est le candidat du Rhdp, il sera le candidat de Lmp, ce sera le candidat d’Agboville. Nous n’acceptons plus d’aller à la division à Agboville. Ça va se faire ainsi aux municipales comme aux régionales. Nous ne voulons plus de combat. Que ce soit allogène ou autochtone, il y aura un seul candidat que les fils et filles d’Agboville vont supporter parce que les combats, on en a assez à Agboville.

Comment avez-vous appris la candidature du président Bédié à la présidence du Pdci-Rda ?
C’est une bonne chose. Si Bédié quitte le Pdci aujourd’hui, le parti sera décapité. Et c’est fini. Parce qu’à l’intérieur du Pdci, on n’a pas les moyens financiers. On ne peut pas diriger un parti politique comme le Pdci sans moyens financiers. Vous avez vu les élections passées ? Tout était à la charge du président Bédié. Aucun membre influent financièrement assis n’est venu en aide aux candidats si ce n’est le président Bédié seul. Donc, continuons avec le président Bédié.

Vous pensez donc que le départ du président Bédié peut jouer sur la cohésion du parti ?
C’est ce que je viens de vous dire. Ça va jouer, le Pdci sera complètement décapité.

Bientôt, ce sera le 12ème congrès du Pdci-Rda. Comment voyez-vous ce congrès ?
On a souhaité ce congrès. C’était le souhait de tout le monde. Le président a accepté de l’organiser. Allons à ce congrès et tous plébiscitont le président Bédié à la tête pour qu’au moins, les années qui viennent, on puisse trouver quelques moyens financiers pour la poursuite de l’œuvre d’Henri Konan Bédié.

Interview réalisée par
DIARRASSOUBA SORY et DJE K.M
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